C’est peut-être le départ le plus étonnant du côté tubizien. Personne n’avait vu venir la non-prolongation de Vincent Di Stefano. Entretien avec un joueur qui manquera au stade Leburton.
Nous sommes le 15 avril 2016, il est 21h. C’est le moment qu’a choisi Vincent Di Stefano pour placer une frappe sublime en pleine lucarne. Dans les cages, Babacar Niasse regarde le ballon se loger dans ses filets, impuissant. La joie de Di Stefano quant à elle est belle à voir. Il faut dire que 12 jours plus tôt, il avait déjà ouvert le score face au Cercle de Bruges pour ce qui était son premier but en professionnel. Une belle image, surtout après la saison pourrie qu’il était en train de vivre à ce moment. En cause : une blessure à la clavicule encourue en novembre face à cette même équipe d’Eupen. Mais d’un coup, Di Stefano est devenu le chouchou du public Sang et Or.
Pourtant, lundi dernier, c’est la stupeur. Alors que le groupe part en stage au pays du Matin Calme, la nouvelle tombe : Di Stefano ne prolongera pas.
« Sportivement, j’avais pourtant la volonté de continuer à Tubize après deux saisons passées comme titulaire », nous confie le principal intéressé. « Tubize m’avait d’ailleurs fait une proposition après la fin de saison et j’étais prêt à prolonger. Mais quand je suis revenu de vacances, j’ai eu une mauvaise surprise en constatant que la nouvelle offre du club ne correspondait pas à ce qu’ils m’avaient dit au mois de mai. Il y avait un réel décalage entre ce que l’on m’avait dit et ce que l’on me proposait. Pourtant, je ne demandait pas grand chose. De plus, je voulais resigner après une saison qui n’avait pas été évidente avec ma blessure. »
Vincent Di Stefano n’est pas aigri pour autant.
« C’est le monde du foot », philosophe-t-il même.
Cependant, il admet que le club n’a pas fait le maximum pour le faire resigner.
« Il y a un manque de logique entre le discours que l’on me tenait où l’on me disait que j’étais important pour l’équipe et ce que l’on m’a proposé. Cette prolongation, cela ressemblait au contrat d’un remplaçant ou d’un joueur qui vient en complément du groupe. Pourtant, j’étais dans une bonne dynamique avec Tubize et avec les supporters. Surtout avec notre objectif de montée. C’est pour cela que ma décision n’a pas été facile à prendre. Mais il faut bien se regarder dans la glace le matin et je veux être en accord avec mes principes. Je suis un homme de parole et j’attends cela aussi de mes clubs.»
Mais le latéral gauche français tire un bilan positif de ses deux saisons à Tubize. Qui ont été faites de hauts et de bas.
« La première année a été plutôt chaotique mais la seconde s’est très bien déroulée », lance-t-il. « Il ne nous a manqué qu’un petit quelque chose dans le sprint final pour aller au bout. Je me souviendrai d’un groupe incroyable et d’une belle communion avec les supporters. Et d’un point de vue personnel, cela m’a permis de lancer ma carrière professionnelle avec 45 matches disputés. De plus, j’ai montré que je pouvais jouer à plusieurs positions. C’est donc positif à tout point de vue. »
Le joueur veut maintenant se lancer de nouveaux challenges et possède plusieurs pistes en Belgique. On risque donc de le revoir très bientôt sur nos terrains.
« Je cherche un beau projet dans lequel m’engager », affirme Di Stefano. « Tout sportif a l’ambition de jouer le plus haut possible et après deux ans comme titulaire en D2, j’aimerai reste au minimum à ce niveau. »
C’est le moins que l’on puisse souhaiter à ce joueur très sympathique.