VINCENT MILLER
J. Meuwsen / News
En 2020, déprimé, il envisageait d’arrêter le football. Aujourd’hui, il cartonne avec l’Union, suscitant l’intérêt de nombreux clubs étrangers. Sa valeur atteindrait désormais les 20 millions d’euros, voire même plus ! next
Il y a quelques jours, Fabrizio Romano, spécialiste des transferts, twittait : « Boniface est le joueur à surveiller cet été. Le prix de son transfert pourrait osciller entre 10 et 15 millions d’euros. » Et si la valeur de l’attaquant nigérian était encore plus élevée ? D’après certains agents de joueurs que nous avons contactés, Boniface pourrait même déjà coûter plus de 20 millions d’euros. Un montant qui s’expliquerait par son âge (il n’a que 22 ans), ses statistiques (19 buts et 7 passes décisives en 41 matches cette saison), la durée de son contrat à l’Union (il est lié au club saint-gillois jusqu’en 2026) et son profil offensif varié. Boniface est en effet fort physiquement, mais également habile de ses pieds et rapide. Il se montre en outre tout aussi à l’aise lorsque son équipe fait le jeu que lorsqu’elle évolue en contre-attaque. Avec cinq buts en tours préliminaires de Ligue des champions avec Bodo/Glimt et cinq autres avec l’Union en Europa League, il est de plus le meilleur buteur européen de la saison aux côtés… d’Erling Haaland (qui a lui toutefois inscrit ses dix buts en C1). Enfin, d’après une source bien informée, il pourrait s’attendre à connaître sa première sélection internationale avant la fin de l’année.
Autant d’éléments qui suscitent inévitablement l’intérêt de plus grosses écuries. En Italie, Boniface serait suivi par la Lazio, l’AC Milan et Naples. En Allemagne, il serait notamment dans le collimateur de l’Eintracht Francfort et de l’Union Berlin. Tandis qu’un club de Ligue 1 serait également intéressé par ses services. Et si, comme il l’avait fait avec Deniz Undav la saison dernière, Brighton rentrait également dans la danse…
« Il peut faire encore beaucoup mieux »
Contacté par nos soins, Atta Aneke, le manager de Victor Boniface, reconnaît que son joueur attise les convoitises. « Mais à ce stade, les discussions ne sont pas concrètes », précise-t-il d’emblée. « Et de toute façon, je n’entrerai pas dans les détails sans que le club n’en soit informé. Mais ce que je peux dire, c’est qu’un joueur comme lui, qui réussit aussi bien en ce moment, sera évidemment très demandé cet été. En plus, Boniface n’en est qu’à ses débuts et peut encore faire beaucoup mieux. »
Mais Atta Aneke précise : il veut que son poulain se concentre sur l’Union, les enjeux sportifs étant encore très importants d’ici à la fin de la saison. Un manager qui connaît en outre très bien le championnat belge puisque c’est lui qui a transféré la sensation de ce début d’année 2023, Gift Orban de Stabaek à La Gantoise cet hiver. Et c’est lui qui avait fait venir le jeune Antonio Nusa de Norvège au Club de Bruges. « Je pense en tout cas que Boniface a fait le bon choix. Car il aurait pu aller dans d’autres équipes, en dehors de la Belgique, qui lui offraient un salaire beaucoup plus élevé. Mais nous avons vraiment cru au projet de l’Union. »
Si aujourd’hui, Victor Boniface fait donc tourner de nombreuses têtes, il n’oublie pas qu’il revient de très loin. Car il y a deux ans, il a traversé une période très difficile à Bodo/Glimt. Victime d’une rupture des ligaments croisés, il est resté de longs mois sur la touche et a vu un potentiel transfert au Club de Bruges tomber à l’eau. Et ce, alors que sa mère venait de décéder. « J’ai perdu mon club, j’ai perdu ma mère et j’ai perdu ma jambe », a-t-il récemment confié lors d’une interview accordée à OJB Sport, un média nigérian. « J’ai abandonné le football. Je n’en avais plus rien à faire. J’étais probablement en dépression. »
Au bord du gouffre, il avait révélé s’en être sorti grâce à sa petite amie et à son club norvégien de l’époque. Depuis lors, les choses ont bien changé. Après le match retour face à l’Union Berlin le 16 mars dernier, il s’était d’ailleurs confié sur l’état d’esprit qui l’anime : « J’aime me sentir libre sur le terrain. Si on me laisse m’amuser, je joue bien. »
Reste à voir désormais vers quels cieux il s’envolera d’ici quelques mois. À moins qu’il ne reste à l’Union, ce qui parait fort peu probable vu sa cote… « La Premier League n’est pas mon championnat préféré. Mais qu’on ne se méprenne pas : si un club de Premier League venait à se manifester, je ne dirais pas non », souriait-il, toujours en interview à OJB Sport. « Toutefois, si je pouvais choisir, je préférerais jouer en Espagne ou en France. J’aime beaucoup la Liga. Mais n’allons pas trop vite en besogne. Vous pouvez dire que vous voulez jouer au Real Madrid… et finir au Kosovo (rires). »