Felice Mazzù se fait-il des soirées mi-
kado avec ses enfants ? Vous savez,
ce jeu où il faut parvenir à retirer
une baguette sans faire bouger les
autres. Depuis le début de l’année 2022, le
coach des Saint-Gillois joue au mikado se-
maine après semaine. Il y a d’abord eu la ba-
guette du mercato hivernal. Puis celle du
calendrier avec une sorte de répétition gé-
nérale des playoffs. Et encore celle de la
réaction à une défaite surprise contre Saint-
Trond alors que plusieurs cadres étaient
suspendus. À chaque fois, Mazzù a retiré la
baguette sans faire trembler le reste de la
maison unioniste.
Et voilà déjà une nouvelle baguette qui
s’annonce : la gestion du
coup de poing de Vanzeir.
Pour le vestiaire du leader,
on n’a pas l’impression
que ce sera la plus difficile
à retirer. Parce que l’atta-
quant n’était pas le
meilleur homme ces dernières semaines et
parce que des solutions existent sur le
banc.
La gestion du mikado mental de Vanzeir
risque d’être plus délicate. Cette
réaction violente à un tirage
de maillot semble être la réac-
tion visible à un trop-plein de
pression dans la tête du jeune
Belge. Les graves blessures, la
D2 puis l’explosion et les Dia-
bles. Ça fait beaucoup de très
bas puis de très hauts à gé-
rer. Et quand les bas
sont revenus (presta-
tions moins convain-
cantes, penalty raté à
la dernière minute
contre Saint-
Trond…), tout a
surchauffé. Et les
baguettes sont tombées, comme le pauvre
Valentine Ozornwafor samedi au Mam-
bourg.
Faut-il faire de Vanzeir un bad boy ? Non,
c’est la première fois que l’attaquant fait
parler négativement de lui. Ceux qui le con-
naissent disent même que c’est un garçon
charmant. Les excuses qu’il a présentées
dans le vestiaire carolo après la rencontre
vont dans ce sens. On a envie de croire que
Vanzeir a eu un moment d’absence, un ins-
tant où il n’était plus lui-même, submergé
par la pression des hauts et des bas.
La tentation de comparer ce coup à celui
que Gilles De Bilde avait mis à Kris Porte en
1996 pourrait être tentante mais n’a pas
lieu d’être. Parce que celui
qui jouait alors à Ander-
lecht avait deux ans de
plus et un Soulier d’or. Et
surtout parce qu’il avait
déjà eu quelques ennuis
pour des faits de violence
dans la société civile.
C’est avec un casier vierge que Vanzeir
tentera de se défendre. Il sera de tout de
même puni sévèrement. Lui et la direction
de l’Union auraient d’ailleurs le bon goût
d’accepter la sentence, sans tenter de la ré-
duire par différents appels. Ou même sans
essayer de retarder la mise en application
de la suspension pour compenser l’absence
d’Undav le week-end prochain. Le jeune bu-
teur ne doit pas revenir sur les terrains
avant plusieurs semaines. Roberto Marti-
nez pourrait aussi participer à la sanction
en ne le reprenant pas avec les Diables à
moins de 50 caps le mois prochain. Cela
permettrait à Vanzeir de se remettre en
question tout en évitant la pression média-
tique. Puis il pourra revenir en playoffs.
L’esprit peut-être libéré. Et qui sait s’il ne se
transformera pas en baguette magique de
Mazzù dans le sprint final ?