Le coup de poing de Vanzeir pourrait lui
coûter jusqu’à huit matchs de suspension.
Les nouvelles d’Ozornwafor sont bonnes.
Samedi soir, lors du
très attendu Charle-
roi – Union SG (0-3),
un très vilain geste de
l’attaquant unioniste Dante
Vanzeir au visage du défen-
seur carolo Valentine Ozor-
nwafor a malheureusement
tout occulté. Tant la maîtrise
unioniste que l’impuissance
carolo. Surtout, il risque
d’avoir un impact pesant sur
la suite de la superbe saison
du joueur… et peut-être de
son équipe.
. Que s’est-il passé ?
Le marquoir du Mambourg
affichait 45 minutes et 43 se-
condes. On jouait les arrêts de
jeu d’une première mi-temps
que l’Union Saint-Gilloise
avait prise par le bon bout
grâce à deux buts si-
gnés Burgess (4e
) et
Lazare (38e
).
Sur un dernier
débordement de
Lapoussin côté
gauche, Van-
zeir tentait
de se dépê-
trer du marquage (très) serré
d’Ozornwafor dans le rectan-
gle carolo. L’attaquant unio-
niste était ceinturé (à l’ex-
trême limite de la faute) par
le défenseur nigérian,
avant de lui asséner un
coup de poing au centre
du visage en se débat-
tant. Un geste volon-
taire qui, dans le di-
rect, a échappé à pra-
tiquement tout le
monde. Même à l’ar-
bitre Nicolas La-
forge. On n’en
imaginait pas
la violence et
on n’en soupçonnait pas les
conséquences. D’autant
moins que les nombreuses
roulades du colosse carolo
d’1m96, presque théâtrales,
donnaient l’impression d’une
exagération .
Mais rapidement, les ima-
ges ont parlé. Elles ont surtout
permis à M. Laforge, appelé
dans l’oreillette à consulter
l’assistance vidéo, d’adresser
un carton rouge direct à
Dante Vanzeir (45e
+2) qui, sans
véhémence, a rejoint les ves-
tiaires.
. Les réactions
côté unioniste
Rapidement après
la rencontre, Felice
Mazzù a voulu
prendre la dé-
fense de son
joueur. Le
T1 unio-
niste a rap-
pelé que son
n°13 n’est pas
un joueur cou-
tumier du fait.
“Dante est un gar-
çon avec beaucoup
d’énergie positive, de sim-
plicité et d’humilité, expli-
quait Mazzù. C’est un atta-
quant qui reçoit beaucoup de
coups durant un match
mais qui ne réagit jamais.
Sur un petit moment
d’émotion, il a eu ce
geste. En son nom, je
tiens à m’excuser
auprès du joueur, que
Dante a contacté par mes-
sage, et auprès du coach de
Charleroi (NdlR : Edward Still
était assis à ses côtés en confé-
rence de presse). J’espère qu’on
tiendra compte du fait que
Dante a un casier complète-
ment vide, même si ce geste
ne doit pas se produire. Les
joueurs doivent pouvoir gé-
rer leurs émotions si on veut
continuer à progresser.”
Contacté ce dimanche, le
club de l’Union Saint-
Gilloise a préféré ne pas
donner la parole à Dante
Vanzeir, attendant que la si-
tuation autour du joueur, au
centre de toutes les atten-
tions, se calme un petit peu.
. Que risque Vanzeir ?
Dans le tableau des sanc-
tions du règlement fédéral, en
D1A, la fourchette pour les
coups (pieds, coude, tête ou
poing) est de “2 à 8 matchs de
suspension + 1 000 € par match
de suspension effective”.
Une remarque dispose que
“en cas de circonstances aggra-
vantes (par exemple le fait que
l’adversaire a été gravement
blessé), il y a moyen de dévier de
la fourchette et une suspension
de date à date (= plus de
8 matchs de suspension) peut
être infligée”.
La question ici sera de savoir
si la perte de connaissance du
Nigérian sera considérée
comme une blessure grave.
Vu le casier vierge de l’atta-
quant – dont c’est la première
exclusion de sa carrière –, son
comportement calme lors de
sa rentrée aux vestiaires et ses
excuses dans la foulée, on ne
devrait pas en arriver là. Le
Belge (23 ans) devrait connaî-
tre sa sanction ce lundi mais
elle devrait atteindre au mini-
mum les quatre matchs.
L’Union pourra aller en appel
et tenter de trouver des cir-
constances atténuantes à son
joueur, mais avec le risque que
la sanction en appel soit alors
supérieure à la première pro-
position.
Quoi qu’il en soit, ce geste
regrettable risque de ternir la
réputation sympathique,
humble et fair-play de Vanzeir.
Ozornwafor va mieux et est rentré
chez lui : “Il n’y a pas de fracture”
Sur le terrain, Valentine Ozornwafor a perdu deux fois briè-
vement connaissance. Le staff médical carolo est intervenu,
ensuite épaulé par les secouristes de la Croix-Rouge. Mi-
nerve autour du cou, le défenseur de 22 ans a quitté le ter-
rain sur civière tandis que M. Laforge sifflait la fin de la mi-
temps. Les premières nouvelles n’ont pas trop tardé à tom-
ber, samedi soir. Comme le veut le protocole commotion, le
joueur a été emmené à l’hôpital pour des examens complé-
mentaires. Le scanner était rassurant, vers 23 h 30. “Il n’y a
pas de fracture au niveau crânien mais il sera suivi de
près”, a communiqué Edward Still en conférence de presse
d’après-match. Quelques minutes plus tôt, Dante Vanzeir
s’était rendu dans le vestiaire de Charleroi pour s’excuser. Il
a également envoyé un message à Ozornwafor.
Ce dimanche, le Nigérian allait déjà nettement mieux. Il a pu
rentrer chez lui. Malgré la perte de connaissance, aucune
commotion n’a finalement été diagnostiquée par les méde-
cins, a fait savoir le Sporting. Plus de peur que de mal, donc.
Et heureusement, il ne devrait pas conserver de séquelles.