Geraerts a su recréer un esprit d’équipe après les départs.Belga
Hoefkens maîtrise l’art de la gestion de son vestiaire.Belga
Une vingtaine de matches chacun chez les Diables.News
Coéquipiers à Bruges et en équipe nationale, entraîneurs adjoints ces dernières saisons et aujourd’hui T1 de l’Union et de Bruges : les destinées de Karel Geraerts et Carl Hoefkens s’entremêlent depuis des années. Ce week-end, elles se croiseront une nouvelle fois. prevnext
Ce samedi soir, il ne sera pas uniquement question de revanche entre deux équipes qui se sont livré un très rude duel pour le titre la saison dernière. Mais également de retrouvailles entre leurs nouveaux coachs, Karel Geraerts d’un côté et Carl Hoefkens de l’autre. Deux hommes que connaît parfaitement Tim Smolders, l’entraîneur adjoint de l’USG, qui a débarqué à la Butte au début de cette saison. « J’ai joué en Espoirs et fait mes premiers pas en équipe première à Bruges avec Karel », détaille-t-il. « Tandis que ces dernières saisons, j’ai pas mal côtoyé Carl Hoefkens. Il était entraîneur adjoint de l’équipe première du Club et était notamment chargé de faire le lien entre les A et le centre de formation. Pour ma part, j’ai d’abord été adjoint des U21 brugeois et puis directeur du centre de formation. » Tim Smolders est donc parfaitement placé pour comparer l’évolution de ces deux jeunes entraîneurs (40 ans pour Geraerts, 44 pour Hoefkens). Deux coachs qui étonnent dans leur nouveau costume de T1.
Ils ont tous les deux attendu leur tour
Patiemment, sans faire de bruit, l’un comme l’autre ont attendu que leur heure vienne. Et ce, des années durant. C’est en janvier 2017 que Karel Geraerts met fin à sa carrière de joueur. Après un passage par Ostende où il occupera brièvement un poste peu clair de coordinateur sportif, et une apparition du côté du Patro Eisden Maasmechelen où il était venu donner un coup de main à son ancien coéquipier Stijn Stijnen, il débarque à l’Union en 2019. Pendant trois saisons, il fourbira ses armes comme entraîneur adjoint au contact de Thomas Christiansen d’abord, de Felice Mazzù ensuite. Avant de se voir proposer le Graal, le poste de T1, en mai 2022 lorsque le tacticien carolo décide de prendre la direction d’Anderlecht. « Lorsque j’ai retrouvé Karel en début de saison, je ne l’ai pas spécialement trouvé changé après toutes ces années », explique Tim Smolders. « Il est resté humble. Il accorde toujours autant d’importance à la discipline. C’est quelqu’un qui bosse toujours très dur et qui a aussi beaucoup d’audace. Il ose tenter des choses. »
Carl Hoefkens, lui, a mis un terme à sa carrière de joueur en 2016 après une dernière pige à … Manchester 62, un club de Gibraltar. Non loin de Marbella où il habitait. Après s’être lancé dans le crossfit, il devient recruteur à Knokke en 2018. Mais pas pour bien longtemps puisqu’il est rapidement contacté par Vincent Mannaert qui lui propose de rejoindre les Blauw en Zwart. D’abord « talent manager » et puis adjoint des équipes espoirs, il deviendra ensuite le T2 de Philippe Clement et d’Alfred Schreuder. Jusqu’à être désigné entraîneur principal du FCB le 25 mai 2022. « Je n’ai pas été surpris par sa nomination. C’est quelqu’un qui s’y connaît. Et qui a toujours osé donner son opinion. »
Des débuts réussis et une bonne gestion de groupe
Pour l’un comme pour l’autre, le cadeau semblait empoisonné. Karel Geraerts devait reprendre le flambeau de l’Union qui venait de réaliser une saison historique terminée à la deuxième place, et qui avait perdu trois éléments majeurs : Deniz Undav, Casper Nielsen et Kaoru Mitoma. Tandis que Carl Hoefkens prenait la tête d’une phalange championne pour la troisième fois de suite, et amputée d’un de ses meilleurs joueurs, Charles De Ketelaere, parti vers d’autres cieux. Mais pour l’heure, tous deux sont en train de relever le défi haut la main. Le coach saint-gillois a hissé son équipe dans le top 4 et l’a assurée de passer l’hiver européen en réalisant un inespéré 10 sur 12 en Europa League. Le T1 brugeois a quant à lui réussi à qualifier sa formation pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, et à la placer en position intéressante en championnat.
Des performances rendues possibles grâce à certaines compétences que les deux coachs se partagent. « Ce sont de bons meneurs d’homme », explique Tim Smolders. « Karel connaît très bien son équipe. Et ce, depuis des années. Il a su recréer un esprit de groupe après les départs de certains joueurs ainsi que du coach. Et il est parvenu à rendre tout le monde concerné. Carl, lui, est un très bon gestionnaire de vestiaire. C’est vraiment sa grande qualité. Il parle beaucoup avec les joueurs. Certes, sur le banc, il conserve ses émotions pour lui. Car il veut les garder sous contrôle. Mais à l’intérieur de lui, je suis certain qu’il est content. Sur la ligne de touche, ils sont en fait un peu pareils. Car Karel est lui aussi très calme. Ce sont deux entraîneurs qui dégagent de la sérénité. »
Leur précieuse expérience de joueur à profit
Autre point commun : l’un comme l’autre peuvent s’appuyer sur leur grosse expérience de joueur dans leurs nouvelles fonctions (ils ont d’ailleurs joué ensemble à Bruges entre 2009 et 2011). Tous les deux ont remporté des titres, ont disputé des matches de coupe d’Europe et ont porté la vareuse de l’équipe nationale (20 matches entre 2005 et 2009 pour Geraerts et 22 matches entre 1999 et 2008 pour Hoefkens). L’actuel T1 brugeois a même joué en Angleterre, à Stoke City et à West Bromwich. « Assurément, cette expérience leur est utile, et notamment en coupe d’Europe », constate Tim Smolders qui sait de quoi il parle puisqu’il a disputé 29 matches européens dans sa carrière. « Tu sais parfaitement comment tu dois te soigner pour pouvoir jouer une rencontre tous les trois jours. Tu sais comment tu dois te préparer physiquement, comment tu dois gérer les voyages en avion, les déplacements, etc. Et tu sais, au final, que c’est le mental qui fait beaucoup. »
Un mental qui pourrait jouer un rôle prépondérant ce samedi, les deux équipes étant à nouveau au coude-à-coude cette saison. Elles qui se partagent la troisième place du classement, avec le même nombre de points.
LES AMBITIONS DE TIM SMOLDERS À L’UNION
« T1 ? D’abord être le meilleur comme assistant »
V.M.
Tim Smolders.News
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Comme Karel Geraerts, Tim Smolders amène également une sacrée dose d’expérience à l’Union, lui qui est arrivé à la Butte en juillet dernier. Après plus de 300 matches disputés en D1 belge pour le compte du Club de Bruges, de Charleroi, de La Gantoise et du Cercle de Bruges (sans oublier un passage par le RBC Roosendaal aux Pays-Bas), l’ancien milieu de terrain avait mis un terme à sa carrière de joueur en 2015. « Au plus haut niveau en tout cas », précise-t-il. « Car j’avais encore joué trois saisons en amateurs à Zwevezele. Un club qui n’évolue désormais plus en Nationale à cause de problèmes d’infrastructures. J’ai ensuite travaillé à la fédération belge comme assistant de Jacky Matthijssens chez les U19, avant de rejoindre Bruges. »
Après trois années passées à travailler au service des jeunes en Venise du Nord, il est approché par la direction unioniste. « J’ai parlé avec Philippe Bormans et Chris O’Loughlin (NDLR : respectivement directeur général et directeur sportif) », poursuit-il. « Ce n’est donc pas directement Karel Geraerts qui m’a demandé de venir. Même si on lui a probablement demandé son avis. »
Et c’est désormais comme entraîneur adjoint de l’USG qu’il officie depuis le début de la saison. « Je fais la connexion entre le noyau A et les jeunes. Et je m’occupe aussi beaucoup des phases arrêtées. C’est ma tâche principale. En fait, dans le foot moderne, on évolue de plus en plus vers ce système d’experts dans certains domaines du jeu. Et puis, on met nos idées en commun et on en discute tous ensemble. »
Et si Tim Smolders suivait les pas de son T1 et devenait un jour, comme lui, entraîneur principal ? « Pourquoi pas, mais pour l’instant, je veux d’abord devenir le meilleur dans mon rôle d’assistant. Je veux m’améliorer chaque jour, comme c’était déjà le cas quand j’étais joueur. Il faut le temps que je me sente prêt pour chaque étape. »