Ce mardi soir, l’issue de Seraing-Union sera enfin connue, trois jours après son coup de sifflet initial. Débuté ce samedi, le match avait été interrompu à la mi-temps à cause d’un brouillard persistant au Pairay. La deuxième période débutera sur le coup de 20h et se déroulera selon des règles bien particulières. « La feuille de match peut contenir les joueurs qualifiés pour jouer qui étaient inscrits sur la « Squad size limit » au moment où le match a été arrêté, indépendamment du fait qu’ils figuraient ou non sur la feuille de match initiale, à l’exception des joueurs remplacés ou expulsés lors du match arrêté ainsi que des joueurs suspendus pour le match arrêté », précise le règlement.Jean-Louis Garcia et Felice Mazzù pourront reprendre la partie avec une équipe de base différente de celle qui est rentrée aux vestiaires au terme des 45 premières minutes et pourront encore effectuer leurs cinq changements puisqu’ils n’en avaient réalisé aucun samedi. Attention toutefois que si un changement devait intervenir dès le coup d’envoi de la deuxième période, le joueur sorti de l’équipe ne pourra pas figurer sur la feuille de match. Les deux coachs auront dès lors des choix cornéliens à effectuer. Une reprise qui fait étrangement penser à un jeu d’échecs. Chaque « coup » tenté entraînera son lot de conséquences. Il s’agira de prendre les bonnes décisions d’un côté comme de l’autre.
SERAING
Pas le temps de tergiverser. Pas question de round d’observation. S’ils veulent décrocher quelque chose, les Sérésiens vont devoir démarrer pied au plancher ce mardi soir. Ils n’ont que 45 minutes pour inverser la tendance. À 0-2, ils partent évidemment avec un gros, très gros retard, d’autant qu’il s’agit ni plus ni moins du leader du championnat en face. « Notre mi-temps est complètement paradoxale », explique Jean-Louis Garcia évoquant le début de l’affrontement, samedi. « Je la trouve intéressante dans le jeu mais nous sommes menés 0-2 parce que nous faisons deux cadeaux à l’adversaire. Une Union chirurgicale dans la finition, dans l’efficacité, cela nous fout à terre tout le travail et l’investissement de tous nos joueurs. Il y a des tournants dans cette mi-temps. Nous avons la balle de 1-1, mais au lieu d’égaliser, nous sommes menés de deux buts quelques minutes plus tard. »L’exclusion de Jonas Bager dès la 12 e minute atténue cependant le handicap. « Lorsque nous étions un de plus, j’aurais aimé que nos deux médians défensifs se lâchent un peu plus », continue le coach. « Qu’un des deux aille chercher un peu plus haut, avec ses attaquants. Cela doit être naturel. À 11 contre 10, tu peux prendre le risque d’aller un peu plus haut mais nous jouions avec deux joueurs, Mathieu Cachbach et Théo Pierrot, qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu cette saison. Ils ont fait le maximum, dans l’état d’esprit, ils sont exceptionnels, mais ils manquent un peu de confiance pour prendre ce type d’initiative. C’est aussi mon travail de les encourager. Nous avions refait le point à la mi-temps et je souhaitais que les joueurs soient conquérants, qu’ils défendent en avançant. »Il avait aussi prévu d’enlever un défenseur central pour ajouter un médian offensif. Aujourd’hui, les cartes sont en partie rebattues.Le stratège français a bénéficié de près de 72h pour revoir son schéma et part en connaissance de cause. Il sait d’emblée qu’il compte un joueur de plus que son adversaire sur son échiquier, mais que l’Union ne devra tenir que 45 minutes, la fatigue ne devrait donc pas jouer un rôle dans la nouvelle configuration. Il s’agit désormais d’un sprint. L’intensité devra être à son maximum, pas question de calculer. Seraing devra être conquérant. Pourquoi ne le serait-il pas ? Il n’a absolument rien à perdre.Lahssaini, Wagué et Spago dans le groupeJean-Louis Garcia va également pouvoir procéder à des changements dans son noyau. Ainsi, Molla Wagué devrait figurer sur la feuille de match pour la première fois de la saison tandis que Sami Lahssaini intégrera également les 18. Le retour de ce dernier pourrait d’ailleurs faire beaucoup de bien à l’équipe tant au niveau de la créativité et de la grinta. Elias Spago est aussi dans le noyau élargi.Une chose est certaine, les Sérésiens ne s’avouent pas vaincus. Après tout, à l’aller, l’Union accusait aussi un déficit de deux buts à la pause, cela ne l’a pas empêchée de remporter la victoire. Le RFC Seraing de Jean-Louis Garcia entend bien jouer crânement sa chance, d’autant que le coach s’est déjà retrouvé dans une situation similaire le 5 janvier 2021, à la différence, notable, que la rencontre s’était déroulée lors d’une seule et même soirée… « L’année dernière, à la même époque, avec Nancy en Ligue 2, nous étions 18 es au classement général. Premier match de la reprise en janvier. Nous nous rendons à Valenciennes et sommes menés 2-0 à la pause. Au bout de 5 minutes durant le second acte, j’ai un expulsé… Nous avons gagné 2-3. En football, il y a plein d’exemples de la sorte ! Si on renonce, c’est qu’on n’a rien compris. Tant que l’arbitre n’aura pas signifié la fin des 90 minutes, nous ne lâcherons rien ! »
UNION SG
Felice Mazzù a dû s’arracher les cheveux durant cette longue attente séparant les deux mi-temps. Et ce afin de trouver le « coup » idéal qui lui permettrait de repartir définitivement du Pairay avec les trois points. Ce qui s’annonce toutefois loin d’être acquis vu que ses troupes sont réduites à dix suite à l’exclusion de Bager et que les Sérésiens, menés de deux buts, devraient logiquement jouer de manière très offensive.Le coach saint-gillois décidera-t-il dès lors de reprendre la partie en 3-4-2, comme il avait terminé la première mi-temps ? Ou optera-t-il pour un dispositif plus défensif, avec une défense à quatre par exemple ? Ne dérogeant que très rarement à ses principes, il y a fort à parier qu’il conservera son trois arrière. Si tel devait être le cas, il restera à voir quel « pion » sera placé sur quelle « case » de ce jeu d’échecs.Mitoma de retourPour rappel, chaque joueur qui sortira de l’équipe ne pourra plus prendre part au jeu. Il sera en quelque sorte sacrifié. Mazzù décidera-t-il de poursuivre avec sa défense expérimentale ayant rejoint les vestiaires à la pause, à savoir le trio Kandouss-Marcq-Nieuwkoop (ce dernier étant redescendu d’un cran sur l’échiquier après la carte rouge de Bager) ? Tout cela en sachant que ni l’ancien joueur de Charleroi, ni le Néerlandais n’ont évolué à cette position lors des 21 premiers matches de la saison. Et que Van Der Heyden et Burgess sont aptes, même si le premier revient de blessure et le second de maladie.Un cran plus haut, maintiendra-t-il Lazare sur le flanc droit ? Il avait fêté sa deuxième titularisation de la saison dans le triangle médian mais avait glissé à droite lorsque Nieuwkoop avait suppléé Bager en défense centrale droite. Une position que l’Ivoirien n’a pas eu l’habitude d’occuper à l’Union.Enfin, Mitoma étant de retour, pourrait-il débuter d’entrée ? Cette option pourrait se révéler très intéressante pour le coach saint-gillois puisque le Japonais est capable d’abattre un énorme boulot défensif tout en se montrant très tranchant offensivement.Mais alors, qui à chaque fois faire sauter de la feuille de match ? Un sacré casse-tête en perspective !« Tout peut basculer en 45 minutes »Ce qui est en revanche certain, c’est que l’Union abordera cette reprise du jeu le couteau entre les dents. Car elle sait qu’elle a une belle occasion de se rapprocher encore un peu plus d’une place dans les Playoffs 1. En cas de victoire, elle mettrait en effet quinze points dans la vue du cinquième (même si Malines pourrait revenir à quatorze points s’il devait remporter le match qu’il a refusé de jouer ce week-end face à OHL). « Ce sera forcément spécial de démarrer la rencontre à dix », pointe Felice Mazzù. « Mais, même en infériorité numérique, on a vu qu’on était bien dans le match. On n’a concédé pratiquement aucune occasion à l’adversaire. Il va falloir garder cette mentalité. Ce sera le plus important. Il faudra être dans l’organisation, dans le duel positif et essayer de perdre le moins de ballons possible. »« Il faudra reprendre très sérieusement », déclare pour sa part le capitaine Teddy Teuma. « Car tout peut basculer en 45 minutes. Cela pourra vraiment aller très vite. »Une statistique pour le moins surprenante plaide toutefois en faveur des Saint-Gillois. Lors des 96 minutes déjà jouées en infériorité numérique cette saison (18 contre Genk, 45 à l’aller contre Seraing et déjà 33 ce samedi), les Unionistes ont inscrit six buts et n’en ont encaissé qu’un seul. L’USG semble toute aussi performante à dix qu’à onze…
MERCATO À SERAING
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Il arrive de Lille.
Le RFC Seraing continue de se montrer actif lors de ce mercato. Après Daniel Opare, Molla Wagué et Maïdine Douane, il vient de mettre la main sur un nouvel élément susceptible de renforcer sa défense centrale en la personne de Kouadio-Yves Dabila. Ce dernier débarque de Lille sous forme de prêt de 6 mois. Un joueur qui connaît bien le championnat de Belgique pour avoir porté les couleurs du Cercle de Bruges et de Mouscron avec 28 matches de Jupiler Pro League au compteur.Arrivé à Monaco, en provenance de Côte d’Ivoire, il a ensuite rapidement rejoint le LOSC et fêté sa première titularisation en Ligue 1 le 28 janvier 2018. 24 apparitions au sein de l’élite française plus tard, il a mis le cap, en prêt, sur le Cercle avec qui il a fait ses grands débuts face au Standard le 27 juillet 2019 dans la peau d’un titulaire. Statut qu’il ne quittera que très rarement lors de la saison 2019-2020. Lors du défunt exercice, il a rejoint Mouscron et a une nouvelle fois débuté la saison dans la peau d’un titulaire avant de se fracturer le métatarse lors de la 8 e journée. Une blessure qui l’a longtemps tenu à l’écart des terrains. Versé dans le noyau B de Lille cette saison, après avoir disputé 4 rencontres aux Jeux olympiques de Tokyo avec la Côte d’Ivoire, il entend relancer sa carrière.La direction sérésienne a vu en ce joueur de 25 ans et d’1,83 mètre l’opportunité de pouvoir compter sur un défenseur revanchard qui pourrait stabiliser un secteur qui manque cruellement de sérénité, sans oublier la profondeur qu’il apporte dans l’effectif.