À l’occasion du retour de l’Union au sein des équipes de Pro League l’espace des playoffs 2, nous avons cherché l’un des acteurs du dernier match officiel des Jaune et Bleu en D1, c’était en mai 1973 au Beerschot (1-1), et nous n’avons pas dû aller loin pour le trouver puisque Fernand Verleysen habite en face de Forest National, à quelques encablures à peine du stade Marien. “
Je dois avouer que cette saison, avec ses matches au Heysel, je ne suis pas allé souvent voir l’Union, mais quand elle est à la maison, j’y suis à chaque match” , explique cet ancien solide défenseur qui a formé avec Paul Schraepen, décédé il y a peu, une charnière centrale très efficace.
Évocation… “Je suis d’ailleurs déçu car j’avais cru que les travaux iraient plus vite afin que le club retrouve rapidement son terrain. Je suis intimement persuadé qu’au pied de la Butte, l’Union aurait pris encore plus de points.”
Fernand Verleysen, joueur de 1962 à 1975, vous avez connu deux descentes et deux remontées en D1 avant la chute définitive en mai 1973 (1-1 au Beerschot). Vous êtes évidemment heureux de cette présence aujourd’hui en PO2 de votre club de cœur !
“Je dois être honnête : je ne pensais pas revoir l’Union à ce niveau. Quand nous sommes descendus en 1973, nous avons commencé à sentir que le club n’allait plus revenir en D1. Les choix des joueurs de la part des dirigeants n’étaient pas toujours judicieux. Et l’épisode Ghislain Bayet à la base de la faillite du club en 1976 a été le clou du cercueil.”
Vous êtes un ketje de Bruxelles mais
aussi un pur produit formé à l’Union. C’est le genre de choses qui sont rares aujourd’hui, pour ne pas dire inexistantes.
“En effet, j’ai été incorporé à l’équipe première à 18 ans – c’était à Saint-Trond en octobre 1962 – en remplacement de Charles De Vogelaere, blessé. En ce temps-là, monter en équipe première était banal. On commençait jeune mais une carrière se terminait aussi plus vite qu’aujourd’hui. À 30 ans, vous étiez considéré comme un vieux.”
Comment voyez-vous le parcours des Saint-Gillois dans ces PO2 ?
“Ils seront, je le crains, un peu à contre-courant dans la mesure où ils ont perdu le dernier match à Louvain, celui qu’ils devaient gagner, et n’ont dû leur qualification qu’à la victoire du Cercle à Tubize. Tant mieux évidemment, mais j’ai un peu peur pour leur parcours. C’est une cerise sur le gâteau, mais elle ne doit pas devenir sûre. Comme
Marc Grosjean n’est pas né de la dernière pluie, on peut lui faire confiance pour que son équipe ne soit pas un oiseau pour le chat. Ceci étant, pour ces joueurs, ce sera une belle expérience de jouer contre des équipes de D1. Tâchons, joueurs et supporters, de prendre du plaisir.”
Interview > Eric de Boer
Fernand Verleysen posant devant sa photo qui orne le wall of fame du matricule 10.
S’il est retraité depuis sept ans, Fernand Verleysen n’en est pas moins resté actif. Quand il ne va pas au stade pour voir l’Union, notre Forestois se rend sur les ballodromes du royaume car c’est un amateur de balle pelote. “Depuis longtemps car quand j’étais jeune, il y avait un club de balle pelote à chaque coin de rue de Bruxelles, ce qui n’est, hélas !, plus le cas aujourd’hui. Je suis souvent allé voir des luttes. Y jouer ? Non car entre la famille, le travail, les entraînements et les matches avec l’Union, il était encore difficile de trouver du temps pour jouer. Avec André Vanderstappen comme équipier, je suis resté plongé dans le milieu puisqu’il s’occupait du Trait d’Union Etterbeek.
Depuis que je suis retraité, j’ai évidemment plus le temps. Dès lors, je me rends souvent sur un ballodrome, à Terjoden, à Kerksken, à Baasrode. C’est très convivial comme sport. On est proche des joueurs, on perçoit très bien comment ils vivent le match. C’est intéressant. Dommage que ce sport n’évolue pas avec son temps…”