Onze Unionistes revivent à Saint-Gilles, après avoir connu galères, noyau C, chômage. Comme une revanche sur le destin.
FELICE MAZZÙ
COACH, 55 ANS, BELGO-ITALIEN
Ce que Felice Mazzù avait réussi avec le White Star, en D2, puis à la tête de Charleroi, qu’il avait mené à trois reprises en playoffs 1 et une fois en Europe, était déjà hors du commun. Mais ce que le T1 carolo
est en train de réaliser avec l’Union est extraordinaire. Celui qui s’était jeté dans un nid de guêpes à Genk, où les problèmes qui se sont poursuivis après son départ démontrent qu’il n’en était pas la
principale raison, n’a pas hésité à reculer en D1B pour mieux sauter. S’il va au bout, ce sera un
bond de géant.
ANTHONY
MORIS
31 ANS, BELGO-LUXEMBOURGEOIS
Anthony Moris osait-il croire en
une pareille renaissance lorsqu’il
prenait le risque de rompre son
contrat avec Malines, qui venait
de le renvoyer en juillet 2018 dans
le noyau C, pour signer deux
échelons plus bas, en D1 natio-
nale, à Virton ? D’abord promu en
D1B avec l’Excel, il rebondissait
ensuite à l’Union en 2020, pour
retrouver la D1A un an plus tard.
L’ancien gardien du Standard,
champion sans jouer la moindre
minute en 2009, a plus que réussi
son pari, puisqu’il est aujourd’hui
l’un des meilleurs portiers de D1A.
Allô, Malines ?
SIEBE VAN
DER HEYDEN
23 ANS, BELGE
Formé en majeure partie à Ander-
lecht, Siebe Van Der Heyden n’y a
pas trouvé de place au soleil de
l’équipe première. Il n’est pas le
seul, mais, chose plus étonnante,
il n’a eu droit qu’à un seul match
officiel en deux ans à Ostende, où
il avait signé après avoir quitté
Neerpede. Alors que plus grand
monde ne songe à lui en D1A, il
met le cap en 2018 sur le FC Eind-
hoven, en D2 néerlandaise, après
y avoir passé un test. De retour à
Bruxelles, il gravit les étapes avec
l’Union, dont il est aujourd’hui
une valeur sûre. À 23 ans, il n’a
peut-être pas fini de surprendre.
BART
NIEUWKOOP
25 ANS, NÉERLANDAIS
Après avoir tout connu à Feye-
noord, y compris la Ligue des
champions, Bart Nieuwkoop était
arrivé en fin de parcours aux Pays-
Bas. Prêté à Willem II en 2019-20,
il n’était plus une évidence à Rot-
terdam, la saison passée, où il a
peu joué. Touché aux ischios, il
apprend en avril que son club de
toujours ne lève pas l’option pré-
vue dans son contrat pour le pro-
longer. Le voilà libre (et blessé) : il
choisit le promu de D2 belge, ce
qui, de son propre aveu, suscite
un certain scepticisme aux Pays-
Bas. Bien lui en a pris.
ISMAËL
KANDOUSS
24 ANS, FRANCO-MAROCAIN
Villeneuve d’Ascq, Wasquehal,
Dunkerque : ce natif du Nord,
abonné du LOSC à l’adolescence,
rêvait de devenir joueur profes-
sionnel, mais n’a pas réussi à évo-
luer ailleurs qu’en National, à
Dunkerque, où il lutta une saison
durant contre la relégation en D4
française, avant de quitter sa ré-
gion d’origine pour Bruxelles, en
janvier 2019. Trois ans plus tard,
son rêve est bel et bien réalisé.
Son nom est désormais cité en
équipe nationale marocaine et il
n’est pas impossible de le voir re-
venir en France par la grande
porte, un jour.
GUILLAUME
FRANÇOIS
Guillaume François est l’exemple
parfait de la réussite unioniste.
Celui qui s’est révélé à Mouscron
il y a un peu plus de 13 ans et a
brièvement goûté à l’Europe avec
Charleroi devait se demander s’il
retrouverait l’élite lorsque Virton,
pour qui il avait opté à l’été 2018,
ne recevait pas sa licence. Passé
gratuitement chez les Jaune et
Bleu à l’été 2020, il est donc re-
venu sur la pointe des pieds en
D1A. Remplaçant, il remplit par-
faitement son rôle, à l’image de
son match réussi à l’Antwerp. Et
pourrait gagner un deuxième ti-
tre de champion en deux ans.
DAMIEN
MARCQ
33 ANS, FRANÇAIS
On peut avoir plus de 400 matchs
professionnels au compteur et se
retrouver au chômage. C’était la
situation de Damien Marcq, qui
s’est entraîné au FC Free Pro
Player après ne pas avoir trouvé
de terrain d’entente avec Zulte
pour prolonger en juin. L’Union a
flairé le bon coup : signer gratui-
tement un élément d’expérience
que connaît Mazzù et qui accep-
tera de s’asseoir sur le banc sans
rechigner. Pour Marcq, ex-inter-
national français espoir, cette sai-
son pourrait être l’apothéose
d’une carrière et lui offrir le pre-
mier trophée de son long CV.
LOÏC
LAPOUSSIN
25 ANS, FRANCO-MALGACHE
Passé par le prestigieux centre de
formation nantais, c’est dans sa ré-
gion parisienne, à Créteil puis au
Red Star, que perce Lapoussin.
Mais il ne goûte à la Ligue 2 qu’un
an et voit le Red Star être relégué
en Nationale 1 au printemps 2019.
Il tente le pari de l’ambitieux Vir-
ton, en D2 belge. Mais l’Excel rate
la montée en D1A d’un rien… puis
n’obtient pas sa licence. Mauvaise
orientation de carrière ? Le mé-
dian axial, qui joue aussi sur l’aile,
fait alors le choix de l’Union. Bien
lui en a pris : il devient internatio-
nal malgache en 2020 et découvre
la D1A la saison suivante.
DENIZ
UNDAV
25 ANS, GERMANO-TURC
C’est l’une des plus belles histoi-
res de ce noyau unioniste. Une
des plus belles découvertes de la
cellule recrutement bruxelloise,
aussi. Deniz Undav ne parvenait
pas à convaincre, en Allemagne.
Jugé trop petit par le Werder
Brême, il ne trouve rien d’autre
qu’un club de D4, où il touche
150 € par mois, ce qui l’oblige à
travailler en usine. Il jouera en-
suite en D3 allemande, avant de
signer gratuitement à l’Union, à
l’été 2020. Un an et demi plus
tard, il devient le transfert le plus
cher de l’histoire de l’Union en si-
gnant à Brighton (7 M€). Quelle
revanche.
TEDDY
TEUMA
28 ANS, FRANCO-MALTAIS
Avant de s’expatrier en Belgique,
Teuma ne parvenait pas à con-
vaincre le haut niveau français de
ses qualités : recalé au centre de
formation de Sochaux à cause de
sa petite taille, il passe par la D4
française (Hyères), tout en tra-
vaillant comme chauffeur-livreur
dans la boucherie de son père.
Après avoir reçu sa chance en Na-
tionale 1 à Boulogne puis en Ligue
2 au Red Star, il quitte la région
parisienne pour jouer le haut du
tableau avec l’Union, en D1B. Ceux
qui le trouvaient trop petit ont-ils
vu sa roulette face à Nainggolan,
samedi passé ?
AMANI
LAZARE
23 ANS, IVOIRIEN
Propulsé à Eupen à 18 ans à peine,
Amani Lazare a (trop ?) vite droit
à une place sur les pelouses de
D1A. Mais après avoir montré de
réelles qualités balle au pied, le
jeune Ivoirien fait du surplace.
Charleroi sent le bon coup et le
transfère en janvier 2020. Mais
voilà, sa post-formation était loin
d’être terminée. Après avoir
rongé son frein chez les Zèbres et
avoir joué quelques matchs en D2
portugaise la saison passée, il
franchit un nouveau cap grâce au
travail de Mazzù. Charleroi, où il
n’a pas joué une seule minute, va
peut-être s’en mordre les doigts.
DANTE
VANZEIR
23 ANS, BELGE
Certains jeunes “produits mai-
son” ont parfois du mal à con-
vaincre leurs dirigeants qu’ils ont
l’épaisseur pour être lancé en A.
C’est le cas de Dante Vanzeir, pur
produit du centre de formation
genkois qui aura joué neuf
matchs pour l’équipe première, à
peine. Barré par du beau monde
dans le Limbourg, il est prêté au
Beerschot, en D1B, puis à Malines,
en D1A, où il ne séduit pas. À l’été
2020, Genk le cède à l’Union pour
pas grand-chose… tout en ache-
tant Cyril Dessers 4 millions €. En-
tre-temps, Vanzeir est devenu Dia-
ble rouge. Mauvais calcul.