Les chiffres sont là, par-
fois injustes, mais iné-
vitables pour un atta-
quant : un petit but
inscrit de plein jeu depuis le
début de la saison. Cela fait
peu pour Dante Vanzeir, pour-
tant titulaire dix fois en dix
matchs, cette saison. Ce but
était tombé contre Ander-
lecht, il y a quinze jours. Le
dernier avant ça ? Lors de la
première journée des playoffs,
contre les Mauves déjà. Entre
ces deux réalisations, le “9” n’a
marqué qu’une fois, sur pe-
nalty, face aux Rangers.
Ce jeudi à Berlin, encore, le
Limbourgeois n’a pas réussi à
faire mouche. Sa vitesse et son
sens du déplacement ont em-
bêté la défense allemande, à
l’image de son appel sur le 0-1,
qui offre deux solutions à Bo-
niface et permet à Lynen de
marquer. Mais pas de but, à
nouveau. Malgré une belle oc-
casion en tout début de ren-
contre.
Contre Zulte Waregem, di-
manche, Vanzeir avait loupé le
coche aussi, ratant une occa-
sion en or sur un ballon mal
dégagé en tout début de
match, puis reprenant un
beau centre en retrait d’Adin-
gra au-dessus du but, alors
qu’il n’y avait “plus qu’à”. Le
geste de finition est toujours
plus difficile qu’on ne le croit,
mais il n’empêche, le constat
est là : le buteur a perdu la for-
mule magique. Son chiffre
d’“expected goals” (les buts at-
tendus au regard de la qualité
de l’occasion et des statisti-
ques) démontre d’ailleurs
qu’il aurait dû faire mouche
près de cinq fois cette saison
(4,71). La confiance s’est envo-
lée. Celle qui lui avait permis
de marquer douze buts en
première moitié d’exercice
2021-2022.
. 2022, année compliquée
Car si on élargit l’analyse
aux neuf premiers mois de
l’année 2022, le constat est en-
core plus frappant : Vanzeir
n’a inscrit que cinq buts de-
puis janvier, dont deux sur pe-
nalty. Trois goals de plein jeu
en vingt-trois rencontres, c’est
un ratio indigne d’un interna-
tional, même s’il nourrit peu
d’espoir pour le Mondial. Ici
aussi, le chiffre de buts atten-
dus est double : 10,2 sur 2022.
Son exclusion face à Charleroi
en février et sa longue suspen-
sion ont enrayé la machine,
c’est indéniable. L’arrivée de
quatre nouveaux concurrents
cet été et son envie de tenter
l’aventure à l’étranger n’ont
pas aidé non plus.
Interrogé sur la méforme de
son équipier, dimanche, Teddy
Teuma n’y allait pas par quatre
chemins, fidèle à lui-même :
“Je vais vous répondre honnête-
ment : c’est du Vanzeir. C’est
quelqu’un qui est capable d’être
transparent pendant 89 minutes
et puis d’un coup, boum, il va
marquer et on va dire : ‘Quel gé-
nie.’ C’est sûr qu’il faut qu’il soit
plus tueur à certains moments,
comme en tout début de match.
Mais je ne dirais pas qu’il est en
méforme. Je n’ai pas l’impression
que ça le travaille. Il n’y a pas de
questions à se poser. Il faut ce pe-
tit but déclic et qui le lancera.”
Autre option : un passage
sur le banc, pour lui permet-
tre de se reposer. Cela n’avait
pas été dit à l’époque, mais il
avait terminé la saison passée
avec une blessure aux abdomi-
naux. En l’absence de réelle
concurrence, Vanzeir avait
pourtant dû jouer tous les
playoffs. Il ne s’était assis sur
le banc qu’une fois la saison
passée : lors du tout dernier
match, sans enjeu. C’est dire à
quel point voir Vanzeir débu-
ter hors du onze serait un pe-
tit événement. Mais Geraerts
peut-il faire autrement, alors
que la concurrence est de qua-
lité et s’illustre, elle ? “On a
beaucoup de matchs, il y a de la
concurrence et les places seront
chères. Plus ils vont se bouger le
derrière, plus ce sera gagnant
pour nous”, résume Teuma.
Son entraîneur le laissera-
t-il au repos contre Genk, di-
manche ? Il défend en tout cas
son numéro 13 : “Je parle régu-
lièrement avec Dante de ses
prestations. Je suis content de
son match de jeudi. Même
quand il ne marque pas, il nous
amène d’autres qualités, ce qui
est important pour un coach. Ce
qui importe, c’est qu’il continue
à tout donner ; je suis sûr qu’il
nous rendra de grands services
cette saison.”
Mais Geraerts est le T1 de
tout un groupe : “J’ai quatre at-
taquants et ils doivent montrer
de bonnes choses en match…
C’est bien la concurrence, sur-
tout en attaque. Elle va le pous-
ser vers le haut.”
Et le voir retrouver l’effica-
cité qui lui avait permis d’ins-
crire 19 goals en 24 matchs en
2020-2021, au point d’être élu
meilleur joueur de D1B, puis
douze en première partie de
saison 2021-2022 ? Ou le vérita-
ble niveau de l’attaquant de
24 ans est-il davantage proche
de ses années pré-Union, lors-
qu’il peinait à marquer et
s’imposer à Genk et Malines ?
Vanzeir devra apporter lui-
même la réponse à cette ques-
tion dans les prochaines se-
maines. Idéalement, en en-
chaînant les buts.
Derrière, la concurrence répond présent
Boniface, Adingra et Eckert Ayensa ont un
meilleur ratio temps de jeu/but que Vanzeir.
S i la situation de Vanzeir
devient un sujet de dé-
bat, c’est aussi parce que
l’Union a bien recruté en atta-
que. Quantitativement et qua-
litativement. Alors que Millan
et Avenatti avaient été des
flops la saison passée, la direc-
tion bruxelloise semble avoir
visé juste avec Boniface, Adin-
gra, mais aussi Eckert Ayensa.
Nilsson, lui, a été barré depuis
son arrivée par une blessure
au pied, mais était sur le banc
pour la première fois, jeudi, et
devrait recevoir du temps de
jeu dans les prochaines semai-
nes.
En attendant, les autres
n’ont pas traîné pour faire
mouche.
Victor Boniface amène des
qualités qui avaient disparu
avec le départ de Deniz Un-
dav : son jeu dos au but et sa
capacité à conserver le ballon
permettent au bloc unioniste
de remonter. Mais le grand Ni-
gérian est également capable
de longues courses et de ges-
tes techniques de haut vol, à
l’image de sa chevauchée de
plus de cinquante mètres, de
son petit pont sur Haraguchi
et de sa passe parfaite, jeudi,
sur le but de Lynen. Il en est
déjà à deux assists et un but et
ne sera pas facile à déloger du
duo d’attaque.
Simon Adingra peut être ali-
gné tant sur un côté que de-
vant. S’il a déjà joué aux côtés
de Vanzeir quand Boniface
n’était pas qualifié, il dispose
en réalité d’une vitesse et d’un
sens de la profondeur qui font
double emploi avec le Belge.
C’est d’ailleurs Adingra qui a
remplacé Vanzeir devant lors
des deux derniers matchs. Il
en est déjà à deux buts et une
passe décisive.
Enfin, Denis Eckert Ayensa
(2 buts) possède un profil dif-
férent de Vanzeir, mais son
but à l’Antwerp a montré qu’il
a une vraie qualité de frappe.
C’est sûr, la concurrence
pousse.
Tourner ou ne pas faire tourner ?
C’est ce samedi que Karel Geraerts jugera qui est prêt
pour enchaîner dimanche et qui l’est moins. “Vendredi,
c’était beaucoup de récupération, au niveau physique,
surtout, car mentalement le flow est bon après une vic-
toire.” Le retour à Bruxelles dans l’avion privé a d’ailleurs
été plutôt joyeux, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Geraerts sait que ses joueurs enchaîneront directement la
semaine prochaine avec deux nouveaux matchs, ce qui
pourrait peser au moment de choisir son équipe. “Oui, ça
joue, mais je ne veux pas faire mon onze en fonction des
matchs d’après. C’est celui face à Genk qui compte. C’est
une grosse équipe donc on ne peut pas se permettre
d’être à 80 %. Heureusement, j’ai un bon noyau.”
LES AVANTS DE L’UNION
DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON
TIRS BUTS BUTS MINUTES
INSCRITS ATTENDUS
(XG) DE JEU
Dante Vanzeir 22 2 4,75 879
Denis Eckert 5 2 1,23 179
Victor Boniface 4 1 0,22 372
Simon Adingra 13 2 1,57 575
“Contre Genk, je veux
voir de la continuité”
C’est la meilleure attaque de D1 qui vient
défier la défense unioniste, dimanche.
C’ est un nouveau gros
morceau avec lequel va
enchaîner l’Union, ce diman-
che, en recevant Genk. Aura-
t-on droit à l’équipe au visage
séduisant, comme face à An-
derlecht, ou plus approxima-
tive, comme à l’Antwerp ? Ce
troisième sommet de la saison
face à un rival au top 4 doit va-
lider les progrès de la RUSG,
même trois jours après une
rencontre énergivore.
“C’est un nouveau match de
niveau européen, estime Karel
Geraerts. Genk, c’est l’équipe de
ce début de championnat avec
l’Antwerp. Elle joue très bien, im-
pressionne tout le monde et moi
aussi. On devra être à la hauteur
sinon on aura de gros problè-
mes.”
Et bien défendre face à la
meilleure attaque, qui a ins-
crit 19 buts? “Oui, mais j’ai con-
fiance en mon équipe défensive-
ment. On a été bon à ce niveau
jeudi ; moins à d’autres repri-
ses.”
À l’Antwerp (4-2), notam-
ment, où à Malines (3-0)…
quelques jours après un suc-
cès européen grisant contre
les Rangers. “Maintenant, il
faut montrer de la continuité à
ce niveau.”
UNION SG
Qui dans le triangle du milieu ?
Réserves : 21. Pirard, 14. Imbrechts, 26. Sykes,