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Seraing peut compter sur de nombreux joueurs étrangers.
Le football n’a pas de frontière… jusqu’à ce qu’on en mette. Le CIES s’est penché sur le pourcentage de minutes disputées par les joueurs expatriés dans 31 championnats européens. L’étude a révélé que, en Belgique, c’est le RFC Seraing qui figure en tête du classement, devant Courtrai.
L’Observatoire du football CIES, un groupe de recherche faisant partie du Centre International d’Étude du Sport, vient de publier une étude qui classe les clubs des 31 premières divisions de l’UEFA selon le pourcentage de minutes de championnat disputées par les joueurs expatriés.En Belgique, c’est le RFC Seraing qui figure en haut de ce classement. Depuis le début du championnat de D1A, les joueurs étrangers (ou assimilés comme tel) du club du Pairay ont disputé 79,8 % des minutes possibles.Le partenariat avec le FC Metz est évidemment une des causes de ce phénomène. La majorité des joueurs prêtés par le club lorrain ne sont pas Belges. Seuls deux sur sept le sont : Sami Lahssaini et Mathieu Cachbach. L’effectif mis à disposition de Jordi Condom, lui, compte autant de Belges (14) que d’étrangers. Les Belges sont cependant majoritairement de jeunes joueurs encore en post-formation. « Il est très compliqué d’attirer des joueurs de notre royaume », révèle Mario Franchi, le président. « Pour un club comme le nôtre, il faut les former. C’est quasiment la seule solution. Je suis cependant convaincu que nous y parviendrons. Nous avons par exemple une belle génération U16-U17 avec plusieurs éléments qui pourraient un jour prétendre à une place en équipe première. Mais n’oublions pas que nous venons seulement d’atteindre l’élite de notre championnat, il faudrait que nous parvenions à nous maintenir à ce niveau pendant trois ou quatre ans pour pouvoir mettre en avant ces joueurs issus de notre académie, qui va d’ailleurs se moderniser prochainement. Seraing vient pratiquement de rien. Nous avons dû construire une équipe compétitive, capable de gravir relativement rapidement les échelons, en un temps record et cela passe par le recrutement extérieur. »Des jeunes arriventUn recrutement tourné vers l’étranger pour d’évidentes raisons, comme explique le président sérésien : « Lorsqu’un agent renseigne des joueurs, neuf fois sur dix, il s’agit d’étrangers, et très souvent en provenance du continent africain. Il est très difficile de recruter des joueurs belges dans ces conditions, d’autant plus avec des moyens relativement limités, car il faut également être conscient que les Belges sont souvent très chers. Nous aimerions assurément aligner régulièrement plus de joueurs de notre pays, mais à l’heure actuelle, c’est très compliqué pour le RFC Seraing. »La règle des six Belges présents sur la feuille de match, elle, est respectée. Français, Sénégalais, Géorgien…La nationalité des joueurs alignés par un club a-t-elle une si grande importance à l’heure où, logiquement, le football, voire le monde, devrait se réjouir de l’enrichissement qu’entraîne le mélange des cultures ?