Maître à jouer de l’Union Saint-Gilloise, Teddy Teuma a franchi un nouveau cap cette saison, endossant un rôle important sur la pelouse. Tant offensivement que défensivement, l’international maltais est devenu indispensable dans le plan de jeu de Felice Mazzù. Mais le capitaine refuse de se reposer sur ses lauriers et est prêt à tout mettre en œuvre pour accrocher la promotion en D1A.
Teddy Teuma, l’Union a bouclé 2020 sur une belle victoire face à Westerlo.
Cela fait partie des matches-références de la saison. L’année passée, c’est le type de match que nous perdions puisque nous étions plus faibles mentalement. Depuis quelques mois, nous dégageons une force mentale impressionnante. Et c’est très important avec ce groupe.
Justement, le terme groupe n’a, sans doute, jamais été aussi bien utilisé, l’Union formant un collectif et un vrai bloc…
En fait, c’est bien simple : chacun croit en son équipier et… en lui-même. Si nous encaissons, nous sommes conscients de disposer des qualités pour inverser la tendance. Nous ne paniquons pas. Malgré la jeunesse de certains, une grande maturité anime le groupe, notamment grâce à la solidarité dont nous faisons preuve.
En tant que capitaine, que vous inspire cette première partie de saison ?
Je suis très fier de mon équipe. Nous avons prouvé que nous étions capables d’assumer nos ambitions. Ce n’est pas simple d’y parvenir alors qu’avant même le début du championnat, nous annoncions vouloir monter. Il faut être capable, par la suite, de prendre nos responsabilités. Ce qui n’est jamais simple puisque nous nous entraînons et nous jouons avec une solide pression sur les épaules.
Lancés à pleine vitesse, vous n’avez finalement essuyé que deux défaites en quinze rencontres. Comment l’expliquez-vous ?
Lorsque tout allait bien, nous ne nous sommes pas reposés sur nos lauriers. Nous savons que rien n’est acquis. Et c’est peut-être très bateau, mais chaque match a été abordé pour le gagner, sans calculer.
Avec sept clean sheets, la meilleure attaque et la meilleure défense, tout semble sourire à l’Union, non ?
Il y a un équilibre, c’est vrai. En début de saison, nous possédions les mêmes joueurs, mais pas le même système. Depuis que nous sommes passés à trois défenseurs axiaux, ce n’est plus la même équipe sur le terrain, c’est hallucinant.
Comment peut-on expliquer cela ?
Le changement tactique a permis à chacun de mieux tirer son épingle du jeu. Le repositionnement de certains est, aussi, une plus-value pour nous. Et il ne faut pas oublier l’impact qu’a le banc. Lorsque quelqu’un rentre, il est capable de faire la différence.
On peut, surtout, ressentir un véritable esprit de famille, non ?
Peu importent les onze noms que le coach couche sur la feuille de match, il y a la même volonté. Tout le groupe est concerné à 200 %, des titulaires aux réservistes, en passant par les joueurs en tribunes. Dans le football, c’est très rare. Cette saison, tout le monde est irréprochable, se donne à fond. Et lorsque quelqu’un reçoit sa chance, il la saisit. Cela permet de ne voir aucune différence dans le jeu.
Tout n’est cependant pas parfait. À vos yeux, qu’est ce que l’Union peut encore améliorer ?
Un petit détail qui me gêne, c’est notre manque de possession. Nous sommes très forts en transitions et sur des attaques rapides. Mais nos statistiques de passes ne sont pas vraiment bonnes et cela me chagrine un peu. Moi qui aime le football, j’aimerais nous voir progresser dans ce secteur. Il y a aussi des périodes en match où nous avons besoin de récupérer et devons être capables de temporiser, tout en construisant des attaques placées.
Mais là, on cherche vraiment la petite bête…
Oui, peut-être. Et puis, en D1B, c’est assez difficile. Il y a beaucoup d’intensité, de duels, de fautes. C’est assez difficile de produire de vraies séquences de jeu. Malgré tout, avec nos qualités, je suis convaincu que nous pouvons y parvenir.
Treize matches sont encore au programme et tout le monde va attendre l’Union. Comment devez-vous aborder ce second tour ?
Il s’agira de continuer à élever notre niveau de jeu. Il faudra faire preuve de concentration, de volonté pour aller au bout.
Dante Vanzeir, le buteur tant attendu par l’Union SG
En proie à de sérieux soucis offensifs la saison dernière, l’Union SG peut aujourd’hui se reposer sur les jeunes épaules de Dante Vanzeir. Auteur de douze buts, il respire la grande forme et traduit, à merveille, les espoirs de promotion des Bruxellois.
Autoritaire leader de la Division 1B, l’Union SG se rapproche, chaque semaine, de son objectif : l’accession à la D1A. Solide dans le jeu, compacte dans tous les compartiments, la formation bruxelloise se repose avant tout sur une force collective qu’aucun autre matricule de la série ne possède. Mais aussi d’individualités qui parviennent à s’exprimer au-delà des espérances depuis l’entame de la saison.
Dante Vanzeir en est l’exemple le plus criant : débarqué cet été à Saint-Gilles, le buteur belge enquille les buts comme il respire, facturant, déjà, un total de douze goals ! Des statistiques impressionnantes pour le jeune homme de 22 ans qui avait débuté les deux premières rencontres sur le banc avant de ne plus quitter le onze de base. « Je suis très content d’avoir fait le choix de rejoindre l’Union », nous confiait-il. « Il n’y a pas une seconde où le doute m’habite. »
S’il a pris son temps pour monter en puissance, son moteur semble, aujourd’hui, bien huilé et lancé à pleine vitesse. Depuis le revers au RWDM, il a planté onze buts en dix rencontres. « Je ne m’attendais pas à proposer de telles statistiques », se posait-il, conscient de l’importance qu’il avait prise dans le vestiaire. « Je travaille très dur pour être récompensé de la sorte. En début de saison, je rêve toujours d’atteindre des chiffres impressionnants car cela aide, avant tout, l’équipe. J’ai sans doute eu, par moments, ce petit brin de chance, tout en étant épargné par les blessures. Mais ce qui me fait avancer, c’est l’objectif commun fixé avec le groupe : la montée. »
Il n’empêche : le buteur des Bruxellois respire la confiance et traduit cette dernière à merveille au fil des semaines. Cette confiance même dont il aura besoin tout au long du second tour pour poursuivre sa folle saison. « Felice Mazzù, le système de jeu, le collectif : ce sont des points très importants à mes yeux qui me permettent de me sentir bien », confiait-il. « Je me sens plus dans mon élément en étant aux côtés d’un autre attaquant. Être seul en pointe, ou décalé sur un flanc dans un 4-3-3 me convient moins. Ici, je suis sans doute utilisé dans mon meilleur rôle et cela me permet de progresser. Mais mes statistiques actuelles, je les dois surtout au groupe. C’est une chance de pouvoir profiter d’une équipe si talentueuse. »
Quelque peu mis au placard la saison dernière du côté de Malines, en Division 1A, Dante Vanzeir met en tout cas tout le monde d’accord, à l’image de sa saison disputée au Beerschot en 2018-2019, lorsqu’il avait planté treize roses. « À l’époque, je découvrais réellement une saison entière dans un championnat d’hommes », se souvenait-il. « Pourtant, je pense que je ne suis plus le même joueur. J’estime avoir mieux débuté cette année, mais je sens, surtout, que je suis un meilleur footballeur. Au Beerschot, j’avais moins de constance qu’actuellement. Ma tâche la plus compliquée sera de continuer à prester et d’évoluer à un bon niveau tout au long de la saison, en prouvant, chaque semaine, que je mérite ma place dans le onze de base. »
Le buteur de 22 ans a, quoi qu’il en soit, renvoyé les vieux démons offensifs de l’Union SG aux oubliettes. La saison passée, la bande de Thomas Christiansen n’avait pas de réel buteur. Felice Mazzù, lui, en possède un. « J’ai, qui plus est, une bonne relation avec les autres attaquants », relatait-il encore. « Nous nous sentons bien sur la pelouse et nous nous tirons vers le haut. Personnellement, je ne me mets aucune pression sur les épaules en termes de statistiques finales. J’aspire, surtout, à confirmer mon état de forme. »
Un état de forme qui lui a permis de pousser les portes de la sélection des U23 en novembre dernier, remettant au goût du jour son rêve de rejoindre, à plus long terme, les Diables rouges. « Si la qualification n’était pas au bout du compte, l’expérience fut très enrichissante », se souvenait-il. « Pouvoir porter la vareuse nationale, c’est bonifiant. Mais j’ai encore un objectif bien plus grand, pour lequel un long chemin et un long travail m’attendent encore. »
S’il profitera de la trêve de Noël pour se ressourcer et recharger ses batteries, Dante Vanzeir sera, c’est une certitude, l’une des armes de l’Union dans la course au titre. « C’est la priorité de tout le groupe. Et je parle bien de groupe, car nous aurons besoin de tout le monde pour monter. Pas seulement d’un joueur. »
Il reste désormais treize rencontres aux Saint-Gillois pour ponctuer une excellente entame de saison.
le mercato de l’Union SG s’annonce calme.
Sans avoir l’air d’y toucher, Felice Mazzù est en train de réussir son pari. En décidant de descendre en Division 1B pour retrouver quelque peu le plaisir de coacher, l’ancien entraîneur du White Star et de Charleroi, notamment, n’avait qu’un objectif : mener l’USG en D1A.
Et à la mi-saison, avec neuf points d’avance sur Seraing, cela commence à sentir très bon.
« Et malgré notre bon état de forme, je ne pense pas que la trêve arrive mal », glissait le coach des Bruxellois. « Nous aborderons la seconde partie de saison en leader, avec une belle avance. Mentalement, cela ne peut forcément pas être mieux. Cette pause de quelques semaines va permettre de recharger les batteries, car dans les conditions sanitaires actuelles, rien n’est simple. Ce n’est pas toujours facile de venir à l’entraînement, de ne pas prendre de douche, de manger dans la voiture… Ce break va donc, je l’espère, donner une énergie positive aux joueurs qui vont pouvoir passer du temps avec leurs proches. »
En 2021, l’USG n’aura donc qu’une ambition : confirmer son excellent premier tour et, surtout, asseoir sa domination sur une série qui ne semble pas pouvoir rivaliser. Pourtant, malgré un avantage net de neuf points, les Unionistes auront encore du pain sur la planche. « J’aimerais, notamment, que nous parvenions à mieux construire nos actions », jugeait Mazzù. « Nous possédons la meilleure attaque et la défense la moins perméable. Nous avons donc trouvé un excellent équilibre. »
Un équilibre que le mois de janvier peut toujours mettre à mal, le mercato hivernal venant, souvent, ajouter son petit grain de sel dans un engrenage bien huilé. À l’Union pourtant, on s’attend à vivre une période des transferts relativement calme. « Il faut faire attention à ce que l’on fait lorsque l’on possède un groupe qui vit bien et qui a de bons résultats », ajoutait le coach de l’USG. « Il ne faut surtout pas être gourmand afin d’éviter les indigestions. Il reste aussi à voir si certains joueurs n’auront pas tapé dans l’œil de plus grosses écuries. »
Toutefois, ces dernières semaines, en l’absence de Kandouss et Bager, on a senti que les solutions dans l’axe défensif se faisaient rares, laissant penser qu’une arrivée dans ce secteur-là pourrait bien être à l’ordre du jour. D’autant que le staff unioniste ne possède que quatre défenseurs axiaux de formation (Burgess, Bager, Van Der Heyden, Kandouss) pour un système qui en utilise trois par match. « Je ne suis pas spécialement demandeur d’une arrivée », coupait Mazzù, esquissant un petit sourire. « Il faut analyser notre situation. Mais quand on est bien et que l’on veut être trop bien, il est possible de se brûler les ailes… »
Qui plus est, Hamzaoui et Lorbek ont été opérés, Pocognoli s’est, en partie, entraîné avec le groupe ces trois dernières semaines et Kandouss devrait reprendre collectivement en janvier. Reste la surprise Vega, libéré par la direction la semaine dernière. « Quand Vega était blessé, nous avons recruté deux latéraux. À partir de là, il faut être correct avec tout le monde. Et Fede a toujours été exemplaire et j’espère qu’il retrouvera rapidement chaussure à son pied. »
Quoi qu’il advienne, l’Union entamera 2021 dans des conditions optimales.