VINCENT JOSÉPHY
Une prestation cinq étoiles.Photo News
Buteur, le milieu de terrain bruxellois a dépensé une énergie monstre durant nonante minutes. prevnext
Il avait cerclé de jaune et bleu cette date, historique pour l’Union, du 2 août. Après avoir déjà été partie prenante de la saison qui avait permis au club de remonter en D1, puis avoir été un fer de lance de celle qui lui avait permis de bousculer l’establishment du foot belge, la saison dernière, Teddy Teuma avait sans doute le palpitant en alerte au moment d’entrer sur la pelouse de Den Dreef, mardi. Lui, le capitaine courage, l’homme aux trois poumons, l’ancien chien fou devenu – un peu – plus sage avec l’expérience avait clairement à cœur de démontrer que la petite Union Saint-Gilloise, dont il est l’un des fidèles piliers, méritait sa place dans cette édition de la Ligue des champions.
Premier buteur européen depuis… 1962
Dès l’entame de la rencontre, on le sentit concerné et concentré, précis dans son jeu vers l’avant autant que généreux dans son travail de sape. Bien que privé de l’aide ô combien précieuse de Casper Nielsen, l’international maltais savait aussi qu’on attend encore davantage de ses prestations, alliant souvent technicité avec une saine agressivité. Bien secondé par Lapoussin, son alter ego sur le flanc gauche, soulagé de certaines de ses tâches défensives par le revenant Lynen ou le virevoltant Lazare, Teuma a fait le job avec métier face aux derniers finalistes de l’Europa League. Montrant sans cesse l’exemple du geste autant que de la voix, jouant à la perfection son rôle de porte-parole auprès d’un arbitre bosnien visiblement avare en coups de sifflet, il a pu faire admirer sa technique dans les petits espaces ainsi que son audace, récompensée par une frappe puissante à ras de terre qui fit exploser le stade d’un bonheur bruyant et contagieux (1-0, 27 e ). Parfaitement placé pour récupérer un ballon arraché par le duo Nieuwkoop-Lazare, Teuma ne se posa pas de questions, tout heureux de devenir le premier buteur européen de l’Union depuis un certain Roger Van Cauwelaert en novembre 1962. Après le repos, s’il montra par moments des signes de fatigue fort compréhensibles, il continua à mordre sur sa chique et à montrer la voie, ‘offrant’ le penalty sifflé à la suite de l’un de ses tirs puis en confortant Vanzeir dans son choix de prendre ses responsabilités aux onze mètres. « Après le repos, on savait qu’ils allaient pousser et nous laisser l’occasion de partir en contre, ce qu’on a très bien fait », expliquait-il après coup au micro de RTL Sport. « Ceci dit, rien n’est fait : 2-0, cela ne signifie aucunement que nous sommes qualifiés. On devra gérer la pression des supporters adverses mais on joue au foot pour vivre ce genre d’émotions. »
Mardi prochain, dans l’enfer d’Ibrox Stadium, l’Union aura bien besoin de toute l’expérience et du… calme de son capitaine exemplaire !
SIEBE VAN DER HEYDEN
V.M.
Une incroyable fierté.
Siebe Van der Heyden était évidemment tout sourire au moment de revenir sur la prestation de l’Union. «
C’était un match superbe avec une mentalité de ‘ouf’. Si tu as une bonne mentalité, tout est possible en foot. Quand on voit comment tout le monde a sauté du banc sur le 1-0, c’était juste formidable. Je suis en tout cas très fier.
»
Le défenseur gaucher a également apprécié la toute grosse ambiance que ses supporters ont mise à Den Dreef. «
Je pensais au début du match qu’il n’y aurait que derrière le but que cela sauterait. Mais au final, c’était vraiment tout le stade. J’en ai eu des frissons.
»
Toutefois, Siebe Van der Heyden se refusait à verser dans l’euphorie. «
Je ne dirais pas qu’on a fait un grand pas vers la qualification. Car il reste un match en Écosse devant 50.000 personnes. Cela restera très difficile. Il faudra être très concentré, surtout lors des 20 premières minutes qui seront décisives. Je ne sais pas si ce 2-0 sera suffisant. Car nos adversaires auront énormément de motivation et vont nous attendre de pied ferme à Ibrox mardi prochain.
»
KAREL GERAERTS
PROPOS RECUEILLIS PAR V.J.
Même dans ses rêves les plus fous, Karel Geraerts n’avait sans doute pas imaginé un départ à ce point tonitruant, «
un conte de fées qui continue
» comme l’a joliment rappelé son vis-à-vis, Giovanni van Bronckhorst.
M. Geraerts, peut-on parler de match parfait en ce qui vous concerne ?
Je ne sais pas si c’était le match parfait mais ce que je peux dire, c’est que je suis extrêmement heureux et fier de mes joueurs, qui ont affiché l’engagement et le respect que je leur avais demandés. Vous savez, qu’on dispute un match d’entraînement, un match amical ou un match officiel, je leur demande toujours de jouer pour gagner et je ne comptais pas déroger à cette habitude. Les Rangers, qui ont été finalistes de la dernière Europa League et ont conservé l’ossature de leur équipe, ce n’est pas rien. Mais ils l’ont fait
!
Après ce succès, quel pourcentage de chances de qualification vous accordez-vous ?
À l’heure actuelle
? Il est de… 0
%. Chez eux, devant leur public incroyable, les Rangers vont nous mettre une pression incroyable, croyez-moi. Et j’en suis d’autant plus convaincu qu’ils aborderont le match retour avec un sentiment de revanche.
Quel est le principal danger par rapport à une éventuelle qualification ?
De planer après cette belle victoire. Les joueurs ont amplement mérité de profiter de cette soirée incroyable mais ils vont devoir rester les pieds sur terre et rapidement se reconcentrer sur leur job.
DANTE VANZEIR
Dante Vanzeir a donc évacué les démons de son penalty manqué contre Bruges. Et pourtant, ce n’était pas lui qui était désigné pour le botter ce mardi soir. «
C’était Teddy normalement mais il avait déjà marqué donc le penalty m’est revenu. J’avais confiance, je n’ai pas douté. En tout cas, je ne réalise pas encore. C’est mon premier but en Europe.
»
Après l’avoir marqué, c’est vers Logan Bailly, l’entraîneur des gardiens, que Dante Vanzeir est allé célébrer son goal. «
On a beaucoup parlé des penaltys ensemble. Il m’a donné quelques conseils sur la façon dont un gardien réagit. On s’est beaucoup entraîné.
»
L’attaquant belge aurait même pu s’offrir un doublé s’il avait concrétisé son face-à-face avec le portier écossais quelques minutes après son goal. «
Mais je venais de faire un sprint de 50 mètres et c’était très dur. Surtout que je n’ai vu qu’au dernier moment que le gardien sortait. Cela s’est passé très vite dans ma tête. 3-0 aurait été encore plus beau mais 2-0 est déjà magnifique.
»
TRANSFERT
Victor Boniface vient renforcer le secteur offensif de l’Union Saint-Gilloise. Âgé de 21 ans et mesurant 1m89, le Nigérian jouait à Bodo/Glimt en Norvège depuis 2019, club avec lequel il a remporté deux titres de champion et il a atteint les huitièmes de finale de l’Europa League. En trois saisons, il a marqué 23 buts et distribué 8 assists en 66 matches. Le montant de son transfert est estimé à 2 millions d’euros, ce qui en ferait le transfert le plus cher de l’histoire de l’Union devant celui de Cameron Puertas de Lausanne Sports en janvier dernier.
Il s’agit là du septième renfort du mercato estival saint-gillois et du quatrième offensif après les arrivées de Simon Adingra, Dennis Eckert Ayensa et Gustaf Nilsson.
Victor Boniface a signé à l’Union jusqu’en 2026 avec une année supplémentaire en option.
BARRAGES
En cas de qualification face aux Rangers, les Unionistes joueront les barrages les 16-17 (match aller à domicile) et 23-24 août, dernier obstacle avant la lucrative phase de groupes de la Ligue des champions. À ce stade, ils affronteraient le vainqueur du match entre les Monégasques de Philippe Clement (troisièmes du défunt championnat de France) et les Néerlandais du PSV (qui ont terminé à la deuxième place en Eredivisie la saison dernière). Ce mardi soir, à Monaco (Matazo titulaire), les deux équipes se sont quittées sur un score de partage
: 1-1.