Devenu remplaçant, Siebe Van der Heyden
travaille très dur pour recevoir sa chance.
Tout peut aller très vite
en football” : cette
phrase bateau sou-
vent lancée par les
footballeurs prend tout son
sens avec Siebe Van der Hey-
den. Actuellement rempla-
çant à l’Union, le joueur de
23 ans a pourtant débuté la
saison avec cinq titularisa-
tions après avoir terminé le
championnat de D1B dans la
peau d’un titulaire. “Quand je
retrace mon parcours, je me
rends compte que je reviens de
très loin”, explique celui qui
est passé par les jeunes du
RSCA puis par Ostende et le
FC Eindhoven avant d’atter-
rir au stade Marien. “J’ai
connu des moments difficiles
mais malgré cela, j’ai prouvé
au coach durant la prépara-
tion d’avant-saison que j’étais
prêt. J’ai reçu ma chance en dé-
but de saison et je pense que je
la méritais. Une note sur 10
pour mes cinq premiers
matchs ? J’ai toujours été très
critique envers moi-même donc
je dirais 6 sur 10, juste un peu
au-dessus de la moyenne (sou-
rire). Je n’ai pas commis de
grosses erreurs mais j’ai encore
plusieurs choses à améliorer
comme mon pied droit, mes
longues passes ou encore les
espaces que je laisse parfois
dans mon dos. Cela viendra
avec l’enchaînement des
matchs.”
Un enchaînement qui s’est
malheureusement arrêté net
pour le défenseur central au
lendemain de la défaite à Ma-
lines, fin août. À la suite d’un
choix du coach Felice Mazzù,
qui a voulu insuffler une
nouvelle énergie au groupe,
Siebe Van der Heyden a vu
Christian Burgess le dépasser
dans la hiérarchie et n’a plus
commencé un match de
championnat depuis lors,
n’accumulant finalement
que 48 minutes sur les cinq
dernières sorties unionistes.
“Je peux comprendre son choix
“Une note pour mon
début de saison ?
Je dirais 6 sur 10.”
car nous avons quatre défen-
seurs centraux de qualité. À
tout moment, l’un de nous
quatre peut se retrouver sur le
banc et cette fois, c’est tombé
sur moi. Il y avait clairement
une petite frustration car un
joueur ne peut pas être heu-
reux en prenant place sur le
banc. Mais si à ce moment on
arrête de travailler, cela ne sert
à rien de devenir footballeur
professionnel.”
. Une phrase sur Twitter
Siebe Van der Heyden est
retourné au travail et a pris
comme devise une phrase
qui est écrite en ouverture
de son profil Twitter : “Cha-
que revers est une raison de
travailler plus dur.” “C’était
exactement mon état d’es-
prit. Je suis resté positif
tout en voulant prouver
à chaque entraînement
que j’avais ma place
dans l’équipe. Quand
on fait face à une dé-
ception dans la vie,
on n’a pas d’autre
choix que de con-
tinuer à tra-
vailler. Depuis
tout petit, mes
parents m’ont
toujours expli-
qué qu’il n’y
avait pas de
place pour la dé-
ception. Si on est
déçu un jour, c’est une
journée perdue. En me retrou-
vant sur le banc, ma motiva-
tion est encore plus grande
qu’en étant titulaire car il y a
au bout l’optique de retrouver
une place dans l’équipe.”
Il n’est pas rare de voir de
nombreuses phrases de mo-
tivation likées ou retweetées
par Van der Heyden sur Twit-
ter. Le natif de Denderleeuw,
très actif sur les réseaux so-
ciaux, place l’aspect mental
au-dessus du reste. “Quand je
reviens des entraînements, j’es-
saye de penser à autre chose
qu’au football. Mais je suis plu-
sieurs comptes liés à la motiva-
tion sur les réseaux sociaux et
cela me pousse à la réflexion
quand je lis certaines phrases.
Cela me bouscule parfois dans
mes idées et cela me donne de
l’énergie. J’ai un état d’esprit de
bosseur et ma volonté pre-
mière est de travailler sans per-
dre de temps. Je pense que si tu
n’es pas Messi ou Ronaldo,
c’est impossible de faire car-
rière sans un gros mental. Il
faut une base de talent mais ce
n’est pas le tout : j’ai connu des
joueurs beaucoup plus talen-
tueux que moi qui n’ont pas
réussi…”
“J’ai repris le rôle de Fixelles avec nos supporters”
Il a une relation particulière avec les fans
saint-gillois : “C’est le club de mon cœur !”
L’ image a marqué les es-
prits sur la pelouse
d’Overijse, durant la prépara-
tion estivale. À la fin d’une
joute amicale, Siebe Van der
Heyden s’est déplacé vers les
supporters unionistes pré-
sents en nombre pour lancer
le fameux chant “Bruxelles, ma
ville” le poing levé. “C’est venu
tout seul”, se remémore le dé-
fenseur central. “Aucun joueur
n’est allé se présenter face aux
fans et j’ai alors décidé de le
faire. En quelque sorte, j’ai repris
le rôle de Mathias Fixelles qui
était le lien entre le groupe et les
supporters la saison dernière.”
Depuis lors, Siebe Van der
Heyden est le premier joueur
à faire face au public présent
au stade Marien et est devenu
le nouveau chouchou des
supporters unionistes, peu
importe son temps de jeu.
“C’est ma troisième saison à
l’Union et avec le temps, un lien
très fort s’est créé avec les fans.
C’est magnifique d’avoir des
supporters qui chantent d’un
bout à l’autre d’un match même
lors d’une défaite. Avec le Covid,
on a bien vu que des matchs
sans spectateurs n’avaient pas
la même saveur. Personnelle-
ment, j’éteignais ma télévision
après 10 minutes quand je re-
gardais une rencontre car
c’était catastrophique sans sup-
porters. Si tu leur montres que
tu aimes le club, les fans vont
automatiquement t’apprécier.
C’est ce qu’il s’est passé avec
moi.”
. Des tickets
pour un père et son fils
Avec certains fans, une rela-
tion plus particulière s’est
installée comme avec ce père
et son fils à qui le joueur de
23 ans a récemment offert des
tickets pour un match. “J’étais
un jour dans le fauteuil à la
maison et ma maman m’a dit
“Siebe, tu as vu le commen-
taire de ce monsieur ?” Un
père voulait emmener son fils à
l’Union mais le club ne lui avait
pas répondu et il n’avait pas su
avoir son ticket dans les temps.
Si j’avais été ce père voulant
faire un cadeau à son fils mais
qui ne peut finalement pas le
faire, j’aurais été très déçu.
Nous ne sommes pas obligés de
faire ce genre de gestes pour les
gens mais je veux le faire car je
sens qu’il se passe réellement
quelque chose entre les fans de
l’Union et moi.”
À tel point que le joueur qui
a prolongé jusqu’en 2024 sait
d’ores et déjà qu’il n’oubliera
pas de sitôt le club de la Butte.
“Bien sûr qu’en tant que footbal-
leur professionnel, on veut tou-
jours jouer le plus haut possible,
finit Van der Heyden. Je veux
encore faire des pas en avant
dans ma carrière mais peu im-
porte où je partirai dans le fu-
tur, l’Union restera le club de
mon cœur. Je sais très bien que
je n’aurai jamais autre part le
lien que j’ai actuellement avec
les supporters. Et si je pars un
jour, je compte bien revenir ter-
miner ma carrière à l’Union, si
le club le veut bien (sourire).”