Le repenti Veljkovic a expliqué ses
constructions financières frauduleuses.
Les aveux du repenti
Dejan Veljkovic ris-
quent d’avoir de lour-
des conséquences
pour certains clubs de notre
D1A. La relégation vers la D1B
ou vers le football amateur –
comme indiqué par son avo-
cat Kris Luyckx – semble irréa-
lisable à court terme. Mais vu
que des montagnes d’argent
noir ont circulé sous le règne
de Veljkovic – on parle de
31 millions –, les clubs ris-
quent de devoir rembourser
le fisc. Certains – comme Mali-
nes – risquent de devoir faire
faillite.
Selon Het Belang van Lim-
burg, 12 clubs de D1 ont parti-
cipé aux constructions frau-
duleuses de Veljkovic. Il s’agit
– par ordre de grandeur des
faux contrats – de Malines
(10,4 millions), du Standard
(6 millions), d’Anderlecht
(2,8 millions), du Club Bruges
(2,7 millions), de Genk
(2,5 millions), Lokeren
(1,6 million), Ostende (1,6 mil-
lion), OHL (1,5 million), Cour-
trai (622 000 euros), Gand
(509 000 euros), Waasland-
Beveren (425 000 euros) et
Saint-Trond (294 000 euros).
Des 31 millions, seulement
19 millions ont effectivement
été payés à des joueurs, des
dirigeants, des agents (sur-
tout Veljkovic) ou des pro-
ches. Les 12 autres millions
auraient encore dû être ver-
sés, mais le début de l’affaire
“Mains propres”, en octo-
bre 2018, a mis un terme au
flux d’argent frauduleux.
Le mode de fonctionne-
ment de Veljkovic était sim-
ple. Quand ils faisaient un
transfert, les clubs factu-
raient à des sociétés de “scou-
ting de joueurs” créées par
Veljkovic à l’étranger, comme
High Balled Trading Ltd à
Chypre et Colt Sport au Mon-
tenegro. Mais en fait, ces so-
ciétés ne visionnaient jamais
des joueurs. En facturant à
l’étranger, les clubs ne de-
vaient pas payer de taxes ni
de cotisations sociales au fisc
belge. Le joueur, lui, recevait
un salaire net inférieur, mais
il empochait un tas d’argent
noir en provenance de
l’étranger, tout comme les
agents et – sans doute – des di-
rigeants. Du coup, tout le
monde était gagnant. Sauf le
fisc.
En tout, Veljkovic a fait une
cinquantaine de transferts en
Belgique, qui lui auraient
rapporté 4 millions de façon
frauduleuse. Cet argent, sa
villa en construction et des
horloges de luxe ont été con-
fisqués. Il prétend que
d’autres agents utilisaient la
même méthode que lui, et
que les clubs étaient deman-
deurs pour travailler de cette
façon.
Contactés par nos collè-
gues du Nieuwsblad, la plu-
part des clubs nient avoir uti-
lisé de faux contrats. Le Stan-
dard ne veut pas réagir,
Anderlecht déclare ne pas
être au courant et souligne
que la direction actuelle n’a
rien à se reprocher, le Club
Bruges prétend que ses
comptes ont été vérifiés par
un auditeur externe et
qu’aucune anomalie n’a été
découverte.
Une chose est sûre : si les
paroles de Veljkovic sont avé-
rées, des montants énormes
devront être remboursés et
des amendes gigantesques
seront prononcées.
Est-ce que des clubs comme
Malines ou le Standard – qui a
déjà de gros soucis financiers
– parviendraient à survivre ?