Après treize mois de galère, Moussa Gueye revient au premier plan. L’attaquant a dû se battre durant tout ce temps pour aujourd’hui retrouver le chemin des terrains. Il est parvenu à surmonter sa blessure et sa lourde opération au dos à force de caractère et avec le soutien de sa direction. Seraing pourra à nouveau compter sur son buteur pour le déplacement à Lommel, ce samedi (20h).
Il reste trois rencontres dans ce championnat de D2. Trois matches pour y croire. Le top 8 est loin pour Seraing, 6 points, mais pas encore mathématiquement inaccessible. D’autant que les Sérésiens affrontent un concurrent direct ce samedi 20h, Lommel qui occupe cette fameuse huitième place. Il est cependant probable que la neuvième place du classement donne aussi accès à cette fameuse D1B la saison prochaine, vu le refus de licence du White Star. Et celle-ci est à portée de fusil puisque Roulers ne compte que trois points de plus au général. Tout cela démontre bien l’importance de ce déplacement en Campine. « Rien ne sert de mettre la pression aux joueurs avec de telles considérations comptables », explique José Jeunechamps. « Disputons les rencontres qu’il nous reste avec l’envie de nous faire plaisir et de gagner. Après, nous verrons bien où nous nous trouverons. »
Et pour ce déplacement à Lommel, l’entraîneur sérésien pourra à nouveau compter sur Moussa Gueye. L’attaquant revient de l’enfer. Il vient d’enchaîner deux matches dans la peau d’un titulaire et retrouve enfin ses sensations. Et dire qu’il y a treize mois, il se faisait opérer du dos, plusieurs semaines après qu’on lui ait dit que sa carrière était terminée. « Je souffrais sans cesse d’un mal de dos », raconte l’intéressé. « Le médecin m’a alors dit de tout arrêter. De ne plus jouer au football. Même les entraînements. Il m’a expliqué qu’un simple contact lors d’un duel pouvait avoir pour conséquence la paralysie. J’ai eu peur, oui ! Mais, surtout, j’ai cherché une solution pour pouvoir encore pratiquer mon métier. »
Et c’est là que le long chemin de croix a débuté. « J’ai multiplié les analyses, les examens. Cela a duré trois ou quatre mois! Les médecins voulaient être certains de la nature de la blessure. Je n’en dormais plus ! » Au point d’être découragé, parfois. « Le club m’incitait cependant à me rendre à tous les rendez-vous. Ce fut vraiment une période compliquée. Assurément la pire de ma carrière. Un an sans jouer, vous imaginez ! On a finalement su mettre le doigt sur le mal et je fus opéré le 5 mars 2015. En fait, ma colonne vertébrale était décalée. Ils ont donc mis un tas de vis pour la remettre dans son axe. »
Tout n’était pas terminé pour autant puisque la rééducation fut très longue. «Oui, surtout qu’après, de nombreuses petites blessures se sont enchaînées. J’ai effectué six mois de kiné et quand j’ai repris le chemin des terrains, je me retrouvais blessé à gauche puis à droite… Logique après une aussi longue période d’inactivité. Mais je tiens à saluer le soutien dont a fait preuve la direction à mon égard. Elle fut toujours derrière moi. Elle ne m’a jamais laissé tomber. » Mieux, lorsqu’il est arrivé en fin de contrat à Metz, Seraing lui en a offert un alors qu’il était toujours sérieusement blessé. Une année avec option pour une autre supplémentaire, option qui fut dernièrement levée. De quoi transcender Moussa Gueye. « Je dois avouer que je ressens quelques fois une petite douleur au dos, mais c’est assez rare. Je dois désormais apprendre à gérer mon corps différemment. Mes sensations reviennent petit à petit, même si je dois encore progresser dans pas mal de domaines, comme au niveau de la vivacité. Je viens d’être titularisé à deux reprises ce qui me rend pleine confiance. En plus, j’ai retrouvé le chemin des filets, contre Geel… Ce fut une véritable libération, d’autant que de nombreux amis étaient venus au stade juste pour me voir. Aujourd’hui, je suis heureux ! »