F.MI.Mis à l’écart par l’Union SG et contraint de rester plus d’un an sans jouer ni s’entraîner, le gardien de 30 ans voit enfin le bout du tunnel. Sollicité par les Francs Borains pour pallier l’absence longue durée de Maxime Vandermeulen, l’ancien Dragon arrive avec plusieurs objectifs en tête: renouer avec la compétition, se rapprocher du monde « pro » qu’il aimerait retrouver à terme, et montrer à certains qu’ils se sont trompés sur son compte. prevnext
Adrien, qu’est-ce qui a fait pencher la balance quand la direction des Francs Borains vous a approché ?Depuis que j’ai retrouvé ma liberté auprès de l’Union SG, en février, j’ai entretenu pas mal de contacts. Aux USA et dans les pays nordiques, mais avec le Covid, c’était compliqué. Avec des clubs de Nationale 1, aussi. Mais ils impliquaient de longs déplacements et manquaient de concret, à mon goût. Avec le RFB, par contre, j’ai su tout de suite à quoi m’en tenir. À la recherche d’un gardien d’expérience pour remplacer Max Vandermeulen durant son indisponibilité, le staff m’a convaincu. Et puis, je me suis retrouvé dans le projet. Le club vise la montée et a clairement les moyens d’y prétendre. Or, moi aussi, je veux, à terme, retrouver le monde « pro ». Enfin, le fait que les installations boussutoises se trouvent à trois minutes de mon domicile, à Colfontaine, a été un autre argument de poids. Je n’ai rien à changer dans mes habitudes de la vie privée. Dans l’opération, toutes les parties y trouvent un intérêt et en sortent gagnantes.Dans quel état d’esprit arrivez-vous ? Revanchard ?Non, je n’ai de comptes à rendre à personne. Par contre, après un manque énorme, j’ai vraiment envie de rejouer, de goûter à nouveau à la compétition. Et je veux montrer que l’on s’est trompé à mon égard. Je ne considère pas du tout cet engagement au RFB comme un pas en arrière, mais plutôt comme un tremplin. À 30 ans, j’ai encore six ou sept belles années devant moi.À un moment ou un autre de votre carrière, vous auriez pu revenir au RFB, où vous avez évolué chez les jeunes ?Il m’est arrivé, en raison de soucis divers, de venir m’entraîner ici. Et j’ai toujours été bien accueilli. Dans la foulée, la direction boraine m’a souvent proposé de signer. Mais à l’époque, le club évoluait deux étages plus bas et je ne tenais pas à trop descendre dans la hiérarchie. Après ma mise à l’écart à l’Union, il m’aurait plu de m’entretenir au RFB, à nouveau, mais la direction du club bruxellois a refusé. Une fois libre, j’ai analysé les offres. Mais il n’était plus question d’attendre, je voulais être fixé au plus vite. Le RFB s’est alors présenté et en trois jours, tout était réglé. J’y vois un signe du destin. Il fallait que j’évolue au moins une fois ici en équipe A.Vous ne voulez plus trop évoquer l’Union. Et pourtant…Tout ce que je peux en dire, c’est qu’elle m’a emprisonné ! Pendant un an, je n’ai pas pu m’entraîner. J’étais bloqué chez moi sans issue, sans perspective, comme un pestiféré. Maintenant, elle a respecté le contrat à la lettre et m’a toujours payé. Pour cela, je remercie les responsables bruxellois. Mais uniquement pour cela. Malgré les services rendus, j’ai quitté l’USG par la petite porte, sans jamais avoir une explication claire. C’est vrai, j’ai eu des désaccords avec des dirigeants et le coach. Cela n’a sans doute pas plu. Mais voilà, je suis ainsi fait : quand j’ai quelque chose à dire, impossible de me taire. Je n’ai d’ailleurs pas été le seul à en faire les frais. D’autres cadres ont aussi, à la même époque, dû vider leur armoire… Cela reste une énorme déception car j’avais un très bon feeling avec les supporters.Où en êtes-vous aujourd’hui sur un plan purement sportif ?Je pourrais jouer dimanche. Mais bon, je viens de passer un an et demi sans disputer un match. Et je n’ai plus eu droit à un vrai entraînement de gardien depuis des mois. Ceci dit, toujours très « pro » dans l’âme, je ne sais pas rester les bras croisés. Et j’ai assez d’expérience pour pouvoir m’évaluer, savoir si je suis apte ou pas. Il faudra aussi voir comment le corps va réagir à la remise en route.Comment avez-vous géré, et qu’avez-vous appris, de cette longue période d’inactivité ?Le moral, le mental, mais aussi ma fierté, en ont pris un coup. Je me suis posé beaucoup de questions. J’ai même douté de moi. Comme quoi, une fois au sommet, on peut se retrouver au plus bas du jour au lendemain. Dans le monde du foot d’aujourd’hui, les « gens » oublient vite tout ce que vous avez pu réaliser. Heureusement, dans cette épreuve, j’ai pu compter sur l’aide et le soutien de mes proches. La famille a toujours été présente. Cette signature au RFB, je la considère comme une forme de revanche pour eux. Et en particulier pour mon père qui, depuis que je joue au foot, m’a toujours suivi partout. Or, voilà un an et demi qu’il n’a plus eu l’occasion d’assister à un match. Je le sais, me voir de retour sur un terrain va lui faire grand plaisir.