PROPOS RECUEILLIS
PAR JULIEN DENOËL
Il va faire face à de nombreux chantiers au RWDM…Dominique Duchesnes
Ces dernières semaines ont été plutôt agitées au RWDM. Après l’éviction de Thierry Dailly, un nouveau CEO a été nommé : Gauthier Ganaye. prev
L’ancien dirigeant d’Ostende et Nancy va faire face à de nombreux chantiers au RWDM. Comme il nous l’a expliqué…
Gauthier Ganaye, comment se passent vos premiers jours en tant que nouveau CEO du RWDM ?
On ne s’ennuie pas et les sujets ne manquent pas. On est direct dans le vif du sujet.
Comment êtes-vous arrivé à Molenbeek ?
Je me retrouve ici parce qu’à un moment donné, John Textor me contacte et on a une conversation sur ce qu’il essaye de mettre en place avec Eagle et en particulier à Molenbeek. Le projet, la vision et le club me parlent.
Les supporters sont plutôt inquiets avec la réputation que vous traînez. Vous comprenez l’inquiétude des fans ?
Je la comprends à cause du portrait qu’on a fait de moi dans la presse, je l’entends et j’ai bien l’intention de montrer qui est vraiment Gauthier Ganaye. On est dans une industrie où on est jugé sur les résultats – ce qui est normal – mais la problématique que j’ai eue, c’est que j’ai été le seul sur le terrain et le seul à qui on a fait porter tout ça. La confiance des supporters, on ne l’a pas au départ. Ça se construit au fil des actions. Ce sont des gens qui respectent les actions plus que les paroles. J’attends juste qu’on puisse le faire de la manière la plus sereine possible et leur montrer qu’ils auront à la tête de leur club des gens qui auront à cœur qu’ils se retrouvent dans cette équipe. On veut le meilleur pour ce club.
Vous ne craigniez pas l’ombre de Thierry Dailly ?
Non car je pense que c’est quelqu’un qui a les meilleurs intérêts pour le club qu’il supporte. Ça reste un actionnaire.
Que pouvez-vous et que voulez-vous apporter au RWDM ?
On est dans un club qui a une ADN très forte. C’est une histoire particulière dans le foot moderne ce qui s’est passé depuis 8 ans au RWDM. C’est assez inédit. Ça, associé au fait qu’il y a des capitaux étrangers qui sont arrivés, qu’il y a une ambition et une vision différentes, fait que ce club rentre dans une nouvelle ère. La mission la plus importante va être de rentrer dedans tout en conservant l’ADN du club, de la communauté et de l’ancrage local.
Quelles sont vos priorités ?
On est à une période de l’année où la priorité est la construction du noyau, surtout au démarrage d’une saison de D1A. Il y a beaucoup de choses à faire. La particularité de ce club, c’est d’avoir beaucoup de joueurs en fin de contrat ou dont le prêt se termine. Dans le onze de départ du dernier match, il n’y en a pas beaucoup qui seront à la reprise des entraînements lundi. Ce sera l’un des chantiers prioritaires.
Ces joueurs prêtés, il y a une volonté de les conserver ?
Certains ont été importants dans les succès de la saison dernière donc bien sûr qu’il y a des discussions en cours sur certains joueurs. On aimerait qu’ils nous rejoignent, que ce soit de manière permanente ou sous forme de prêt. Personne n’a été catégorique dans sa réponse, que ce soit pour venir ou pour partir. Il y a aussi eu beaucoup de changements au club, des incertitudes qui ont flotté et il faut qu’on recrée un environnement stable et sain dans lequel les gens peuvent se projeter.
Les chantiers ne sont pas que sur le terrain.
Il y a aussi tout ce que les gens ne voient pas : le club doit se structurer dans toute son organisation. Il y a ce qu’on voit samedi sur le terrain mais il y a aussi tout ce qu’il y a derrière. Il y a énormément de chantiers. On a une nouvelle organisation. Tom Chambers est en train de mettre en place une équipe de scout qui sera propre au RWDM. Ça permet de garantir une certaine identité à l’équipe. C’est important que les gens s’identifient aux joueurs sur le terrain parce qu’on représente une communauté, un territoire. On doit avoir une équipe qui ressemble à nos supporters.
Comment va s’articuler la collaboration avec les autres clubs du groupe ?
Faire partie de cette famille de clubs, ça permet de bénéficier à certains moments d’un coup d’accélérateur. L’an dernier, Jake O’Brien en était un. Eagle nous permet d’avoir accès à certaines ressources auxquelles on n’aurait normalement pas accès en étant seul. Ce n’est que du bonus.
Bruxelles est un vivier énorme. Il y a une volonté de l’exploiter et de former des jeunes ?
C’est l’une des priorités qui avait été dégagée par John Textor quand on a discuté. Il aurait pu acheter un club partout en Belgique mais il a choisi un à Bruxelles parce qu’on est sur un bassin de population qui fait que c’est intéressant pour le recrutement.
Quels seront les objectifs ?
Il y a deux éléments clefs à prendre en compte. D’un, on est un club qui rejoint l’élite après une très longue période et, de deux, on a un format de compétition qui a évolué avec 16 clubs et qui peut être brutal avec potentiellement trois descendants. Ces deux éléments poussent à l’humilité. On veut se maintenir le plus vite possible mais il n’y a pas d’objectif précis de position au classement