Hamza Rafia a une qualité de dribble qui doit
aider les Rouches à être plus percutants.
Dans Les Portes de la
gloire, Benoît Poel-
voorde, au bord de la
piscine et s’adres-
sant à ses associés vendeurs,
avait cette réplique : “On n’a
pas l’occasion de faire deux fois
une bonne première impres-
sion.”
Le moins que l’on puisse
écrire, c’est qu’Hamza Rafia a
laissé une bonne première
impression, contre Ostende,
vendredi passé. Il a d’abord
provoqué la faute qui a
amené le coup franc et le but
de Selim Amallah, deux minu-
tes à peine après sa montée
au jeu. Il a, ensuite, poussé Ar-
thur Theate à une deuxième
faute, avec pour conséquence
l’exclusion du défenseur, en
fin de rencontre.
Son passage d’une petite
vingtaine de minutes sur la
pelouse de Sclessin a été un
premier aperçu de ce que l’in-
ternational tunisien doit ap-
porter aux Rouches. “Provo-
quer par le dribble, jouer vers
l’avant et être dangereux”, a-t-il
précisé ce mardi lors de sa
conférence de presse de pré-
sentation.
Un coup d’œil à ses statisti-
. Hamza Rafia tente de déborder l’Ostendais Atanga. © BELGA
ques du match de vendredi
confirme l’idée d’un joueur
qui aime déstabiliser son op-
posant. Il a, par exemple,
lancé vingt actions, soit une
par minute. Le taux de réus-
site n’a pas toujours été au
rendez-vous, mais ses drib-
bles, eux, ont perturbé la dé-
fense côtière. Il en a réussi
trois sur cinq, soit le même to-
tal qu’Aron Dönnum en
soixante-huit minutes, et à
peine un dribble de moins
que Hugo Siquet, en presque
nonante minutes.
Rafia aime porter le ballon,
et créer le danger. Dans le
cœur du jeu, il est capable
d’effacer deux adversaires
pour créer une différence et
amener le surnombre,
comme il a essayé de le faire
contre le KVO.
Il faut dire qu’il est allé à
bonne école, avec une forma-
tion à Lyon, puis un passage à
la Juventus, qu’il ne considère
pas comme un échec (voir par
ailleurs), où il a côtoyé Paulo
Dybala, “un des plus grands
joueurs du championnat italien,
qui aime la provocation (par le
dribble) et voit bien le jeu”.
Le Standard suivait Rafia de-
puis plusieurs mois, et l’inté-
rêt s’est confirmé au début de
cette année, sans aboutir, car
il s’agissait alors d’une vente,
et non d’un prêt, privilégié
par le club liégeois, qui dis-
pose d’ailleurs d’une option
d’achat.
“Il était temps pour moi de
jouer”, a commenté l’interna-
tional tunisien, qui pourrait
s’absenter pour la Coupe
d’Afrique des Nations, en jan-
vier prochain. Le sujet n’a pas
encore été abordé avec la di-
rection, mais le joueur y tient :
“C’est un de mes objectifs.”
Son autre objectif, avec le
Standard, est d’aider “le club à
redorer son blason, après une
année compliquée”. Car Rafia
sait où il a mis les pieds, “dans
une équipe en reconstruction,
avec des jeunes et un nouveau
coach”.
Un entraîneur, Mbaye Leye,
qui lui a déjà précisé que, s’il
parvient “à allier (s)a techni-
que avec l’intensité demandée
par ce championnat et le style
de jeu de l’équipe, cela peut
fonctionner”.
Il confirmerait alors la
bonne première impression
laissée.
“La Juventus, cela a été une réussite”
L’international tunisien n’a pas de regret après son
passage chez la Vieille Dame, même s’il a peu joué.
C e n’est qu’un instantané, mais
dans son top 5 des actions de la
saison passée, la Juventus avait sélec-
tionné un des dribbles de Rafia, une
roulette pour être précis, aux côtés
d’actions de Federico Chiesa, Cris-
tiano Ronaldo, Paulo Dybala et Cris-
tiana Girelli. Une belle manière de
mettre en avant un jeune joueur.
Hamza Rafia a passé deux saisons à
la Juventus ; il n’est pas exclu qu’il y
retourne si l’option figurant dans son
prêt n’est pas levée par le Standard.
Mais le médian offensif semble par-
ler de la Vieille Dame au passé, quand
il dit : “J’ai eu ma chance, je pense avoir
bien fait les choses.”
Sa chance, il l’a reçue la saison pas-
sée, en s’entraînant avec le noyau pro-
fessionnel après une saison chez les
moins de 23 ans, lors de laquelle il
avait gagné la Coupe d’Italie de la Se-
rie C. Mais il a aussi été freiné par une
blessure au genou, dans la foulée de
sa première apparition pour les Bian-
coneri, en Coupe d’Italie, avec un but
décisif au passage (3-2 contre le Ge-
noa).
. “Ronaldo parle toujours
de ce qu’il veut faire plus tard,
pas de ce qu’il a réalisé”
Quand il est interrogé sur son aven-
ture turinoise, Rafia assure ne pas
avoir de regret : “J’ai tout donné, et je
considère que c’est une réussite, affirme-
t-il. J’ai beaucoup appris, et écouté.”
Il dira même qu’il a côtoyé des “lé-
gendes”, à commencer par Cristiano
Ronaldo. “Il repousse toujours ses limi-
tes, il ne se repose jamais sur ses acquis.
Il parle toujours de ce qu’il veut faire
plus tard, pas de ce qu’il a réalisé.”
Sur le terrain, à l’entraînement, le
Portugais l’a souvent aidé dans son
positionnement, tout comme un cer-
tain Daouda Peeters, qui l’a accompa-
gné au Standard. “On est arrivés ensem-
ble à la Juventus (en 2019) ; on s’est bien
entendus. Il sait comment me donner le
ballon et je sais comment venir l’aider. Il
m’aide aussi à me canaliser et à jouer
juste.”
Positionné un cran plus bas, Pee-
ters, avec le jeu devant lui, “peut
m’aider à calmer le jeu ou à gérer le
tempo”, précise Rafia, dont les coups
d’éclat seront peut-être repris dans un
top 5 en fin de saison.