L’Équipe ou encore le New York Times
ont évoqué la saison des Bruxellois.
L dans un parc…”
e succès de l’Union
fait les gros titres de
la presse belge. Mais
la magnifique saison
des Bruxellois a aussi des re-
tombées au niveau interna-
tional. Et la liste des médias
étrangers qui se sont intéres-
sés au “phénomène Union” a
de quoi donner le tournis.
À côté des journaux fran-
çais (Le Figaro, L’Équipe, Le Pa-
risien, Libération…) et des mé-
dias anglais (BBC, Sky, The Ti-
mes, The Guardian…), on re-
trouve des articles parus en
Espagne (Marca), en Italie (Re-
publica) mais aussi au Japon,
en Argentine et au Mexique.
Sans oublier une publication
dans le grand New York Times,
rien que ça. “Nous avons com-
mencé à nous intéresser à
l’Union pendant l’automne”, se
souvient Quentin Coldéfy,
journaliste de L’Équipe. “Nous
avons décidé de nous lancer
dans l’écriture d’un article après
la victoire 1-7 à Ostende et le ti-
tre de champion d’automne.
Avec mon chef, nous avons
pensé qu’il serait bien d’avoir
une présentation de ce club as-
sez méconnu en France, réali-
sant une saison extraordinaire,
pas très loin de chez nous. Per-
sonnellement, j’avoue que je ne
connaissais rien sur l’Union à
part le nom du club. J’ai appelé
des confrères belges et Ismaël
Kandouss, qui m’a longuement
parlé de la mentalité et du style
de jeu. Dans les différents té-
moignages que j’ai récoltés, il y
a tout de suite eu un même son
de cloche : il y avait une am-
biance particulière dans le
stade et un côté populaire chez
les fans. C’était donc incontour-
nable d’aussi appeler un sup-
porter.”
Le long article est donc
paru dans les pages du jour-
nal sportif français n°1, avant
d’être remis à jour, début
2022, pour le Web.
“J’avais tout le matériel néces-
saire entre les mains pour faire
un bon papier”, avance Quen-
tin Coldéfy. “Le contexte était
particulier avec l’histoire si inté-
ressante du club, le statut de
promu, le petit stade niché dans
un parc… Le fait qu’un petit
club, qui est en partie franco-
phone, soit leader d’un cham-
pionnat européen important
n’est pas banal. Travailler sur ce
sujet m’a donné envie de me
rendre au stade, peut-être pour
un prochain papier, lors d’une
belle affiche des playoffs. Je con-
tinue de suivre les résultats cha-
que week-end et L’Équipe pu-
blie aussi un petit article après
chaque match. Cela nous paraît
important de continuer de sui-
vre ce club, même si ce n’est que
pour donner le résultat de la
rencontre en bref.”
. Un voyage dans le temps
Par ailleurs, plusieurs jour-
nalistes néerlandais se sont
déjà déplacés pour s’intéres-
ser au phénomène de plus
près. “J’ai vu l’Union contre
Charleroi et face à Anderlecht”,
explique Steven Kooijman,
journaliste au Telegraaf. “Face
aux Anderlechtois, trois des
quatre plus gros journaux néer-
landais étaient présents. Dans
le Telegraaf,
nous avons
une double
page qui s’in-
téresse au
football étran-
ger et l’Union
avait une his-
toire intéres-
sante à mettre
en avant. Je
n’avais jamais
entendu parler
de ce club
avant cette saison. Pourtant, je
connais un tas de clubs belges
(sourire). Quand je suis arrivé
près du stade, j’ai directement
été plongé dans une ambiance
des années 70 avec les gens
dans la rue, une bière et un
pain-saucisse à la main. Il y a
quelque chose de nostalgique.
J’ai vécu un vrai retour dans le
temps.”
Si la proximité géographi-
que a poussé Steven Kooij-
man à s’in-
téresser à
l’Union, la
présence
du Néerlan-
dais Bart
Nieuwkoo
p est un
autre élé-
ment qui
fait que
l’actualité
unioniste
est mise
en avant aux Pays-Bas. “Il
était dans l’équipe de Feyenoord
qui a été championne, donc les
gens le connaissent, même s’il
n’est pas le plus connu car c’est
un joueur très modeste qui ne se
met pas en avant. Beaucoup de
gens parlent quand même de lui
et de son équipe car l’histoire
est belle et fait penser à celle de
Leicester. Nous avons déjà prévu
avec mon rédacteur en chef de
revenir à l’Union pour une lon-
gue interview avec Nieuwkoop
juste avant les playoffs. Et si le
club venait à être champion en
fin de saison, la médiatisation
serait encore plus grande de no-
tre côté (sourire).”
. Intérêt polonais
Nieuwkoop aux Pays-Bas,
Burgess en Angleterre et Koz-
lowski en Pologne : la pépite
de 18 ans arrivée durant le
dernier mercato a permis à
l’Union d’être placée sous les
feux des projecteurs au pays
de Robert Lewandowski. “Il y a
un an, personne en Pologne ne
connaissait l’Union”, com-
mente Pawel Grabowski, jour-
naliste sportif polonais. “Mais
le transfert de Kozlowski a tout
changé. Les
gens ont com-
mencé à s’inté-
resser à ce club
et ont vu qu’il
y avait une
histoire in-
croyable. En
Pologne, on
aime l’idée de
petits clubs
qui viennent
à bout des
grands. Des
Polonais qui
ont assisté à certains matchs de
l’Union m’ont dit qu’il y régnait
une ambiance incroyable et que
cela transpirait l’esprit foot très
loin du football business.”
Notre interlocuteur a sauté
sur l’occasion pour réaliser
un grand sujet sur le club de
celui qui a été acheté par Bri-
ghton pour près de 10 mil-
lions d’euros. Avec un résultat
assez inattendu… “Mon papier
a été le plus populaire sur notre
site pendant un
petit temps.
Les gens
étaient cu-
rieux de sa-
voir où allait
jouer Koz-
lowski. Ils
connaissaient
Bruges, Ander-
lecht et Genk,
mais voulaient
en savoir plus
sur l’Union.
C’est surtout
au mois de janvier, quand le
prêt de Kozlowski a été officia-
lisé, que les médias polonais se
sont intéressés au club. C’est un
peu plus calme maintenant car
il ne joue pas. Mais cela repren-
dra certainement quand il aura
performé avec l’Union.”
“Ces interviews sont une récompense”
À l’Union, on profite de la médiatisation
actuelle sans se voir trop beau.
L’ intérêt médiatique dé-
passant nos frontières
est allé crescendo. Un peu
moins de trente médias euro-
péens ont contacté le club
pour réaliser un sujet. “Les
premières questions des journa-
listes sont souvent liées à l’am-
biance dans le stade et aux sup-
porters”, explique Maarten
Verdoodt, responsable com-
munication de l’USG. “C’est
souvent la magie du football à
l’ancienne qui revient dans
leurs articles. Ils s’intéressent
aussi à l’histoire du club, à la re-
cette du coach Mazzù et au
passé des joueurs.”
Parmi ces journalistes inter-
nationaux, les Néerlandais et
les Anglais sont les plus nom-
breux. “Les Anglais demandent
très souvent de faire une inter-
view avec Alex Muzio (NdlR : le
président) et Christian Burgess.
Si on acceptait toutes les de-
mandes, il y aurait une inter-
view quotidienne avec un mé-
dia anglais. Les Néerlandais
aiment faire le déplacement jus-
qu’au stade Marien et deman-
dent toujours de rencontrer Bart
Nieuwkoop. Il est lui-même sur-
pris d’être aussi souvent inter-
viewé par des médias de son
pays, mais il aime bien cela
(sourire).”
Au quotidien, le club s’est
habitué à cette médiatisation
internationale qui flatte.
“Pour les joueurs, c’est aussi un
honneur de parler avec un
grand média de leur pays”,
avance Maarten Verdoodt.
“Teddy Teuma, qui n’a jamais
joué au plus haut niveau en
France, a déjà eu plus d’articles
dans les grands journaux fran-
çais que de nombreux footbal-
leurs de Ligue 1. Ces interviews
comptent pour eux ; cela récom-
pense d’une certaine manière
leur travail depuis leur arrivée
au club.”
Reste aux Unionistes à pro-
fiter de cette médiatisation
qui pourrait être encore plus
retentissante en fin de saison
en cas de bon résultat final…
“Quand on s’arrête une minute
et qu’on regarde ce qu’il s’est
passé cette saison au niveau
médiatique, on se dit que c’est
incroyable. Il faut savourer ces
moments ; cela doit nous pous-
ser à travailler encore plus et à
mettre en place une communi-
cation qui pourra attirer les
fans internationaux, sans
oublier nos supporters de lon-
gue date. On peut aussi se ré-
jouir du fait que le public sportif
international souhaite décou-
vrir notre club, aime nos fans et
leur style de supporters.”