Face à l’Union, son dernier concurrent pour le gain de la première tranche, le FC Malines a signé son 8e succès de rang, et est donc assuré, sportivement, de disputer au minimum la finale pour la montée en D1A. Disposant du plus gros budget de la série, sa première place ne constitue pas vraiment une surprise. Ses joueurs, pour la plupart très expérimentés, pouvaient encore compter, vendredi soir, sur le soutien de 15 000 supporters et le stade, qui a subi un sérieux lifting ces derniers mois, sera à 100 % prêt d’ici la fin de l’année.
“Il y a plus d’abonnés que les saisons précédentes en D1A”, rappelle une collaboratrice de la cellule commerciale. “Onze mille abonnés, c’est plus que dans la majorité des clubs de l’élite.”
Sur le terrain, les joueurs ont répondu à l’attente, après un début de campagne très hésitant. “À l’issue de la sixième journée, nous occupions la dernière place en compagnie de 3 autres équipes. Mais il y a eu un déclic et ensuite, les succès se sont enchaînés”, rappelle Wouter Vrancken, l’entraîneur principal à succès qui a vite fait oublier son prédécesseur Dennis van Wijk.
“J’ai évolué ici en tant que joueur et je savais que le public serait à fond derrière nous. C’est formidable de pouvoir compter à chaque fois sur un tel soutien”, ajoute celui qui, par contre, botte en touche à la moindre allusion, ou question, sur les soupçons de corruption pesant actuellement sur son
employeur. “Je ne comprends pas qu’on se focalise là-dessus. Nous ne nous occupons que du sportif. Le reste n’est pas de notre ressort.”
Onur Kaya, son régisseur sur la pelouse, est un peu plus loquace sur le sujet. “Les deux semaines avant le match à domicile face au Beerschot (NdlR : soit au moment où l’affaire des paris truqués a été révélée dans les médias), il était difficile de faire abstraction de tout cela. Mais nous avons réagi en professionnels.”
Son coéquipier Rob Schoofs ajoute : “Ce n’était pas facile à vivre. On lit les journaux aussi. Mais le groupe est resté solidaire. À son arrivée, le coach a procédé à quelques réajustements tactiques. Après, le train était lancé. Après le gain de cette première tranche, il faut remporter la seconde, comme cela on sera sûrs de la montée. Mais attention, lors des
deux saisons précédentes, le lauréat de la première période n’avait pas remporté la seconde, et avait ensuite échoué en finale. À nous d’inverser la tendance.”
“L’affaire sera jugée d’ici un ou deux ans, au mieux”
Avec un noyau où De Witte, Matthys, Cocalic et Tainmont ne sont que de simples réservistes, on ne voit pas qui pourrait priver une telle armada du gain de la 2e tranche et par corollaire, d’un retour par la grande porte au sein de l’élite. Sauf si l’affaire des matches truqués vient tout gâcher. “Nous ne croyons pas à un tel scénario”, entament en chœur deux journalistes qui suivent le KaVé au quotidien. “La justice belge est tellement lente. L’affaire sera jugée d’ici un ou deux ans, au mieux. En cas de condamnation, il sera alors difficile de dire aux dirigeants du club, en plein milieu de la saison : vous avez triché, vous êtes rétrogradés.”
Les supporters interrogés confirment : “Même si nous n’avons pas de certitude à 100%, nous voyons mal une décision de justice tomber avant la saison prochaine. Et si l’Union Belge a le pouvoir de nous sanctionner avant, prendra-t-elle le risque de le faire ? Que se passerait-il alors, si le club se voyait blanchi par la suite ? La Fédération pourrait alors subir une très grosse perte financière. Nous ne pensons pas qu’elle prendra ce risque.”