Les Saint-Gillois se sont entraînés ce mercredi dans le stade de Genève où le match est délocalisé.Photo News
Que ce soit aux niveaux sportif ou financier, c’est un match à très gros enjeux que disputera l’Union Saint-Gilloise ce jeudi soir face à Lugano à Genève. prevnext
Avec leur victoire 2-0 au match aller, les Saint-Gillois ont tout en main pour s’ouvrir les portes des poules de l’Europa League. « Mais mon discours avant ce match est très simple », prévient d’ores et déjà Anthony Moris, le capitaine saint-gillois. « Si une seule personne dans le vestiaire, dans le staff, dans les joueurs, même dans les magasiniers ou les cameramen du club pense que ce sera facile, c’est qu’il n’a rien compris au football et à l’enjeu de cette rencontre. Il ne s’agira certainement pas de tomber dans la facilité. Si quelqu’un pense que l’Union a déjà sa qualification en poche, il se trompe. Il faudra jouer avec humilité. » Voilà les Unionistes remis les pieds sur terre par leur gardien, bien conscient de ce que représente cette rencontre pour le club.
1
Le prestige
de l’Europa plutôt
que la Conference
Sportivement parlant, les Saint-Gillois seraient reversés en poules de la Conference League en cas d’élimination. Mais il s’agirait pour eux d’un bien maigre lot de consolation. Comme l’expliquait encore Anthony Moris ce mercredi soir. « Quand j’étais gamin, il n’y avait que deux compétitions européennes : la Ligue des champions et l’Europa League. La Conference League n’existait pas. Donc si je veux jouer en Europe, c’est dans une de ces deux premières compétitions. Surtout qu’on a déjà goûté à l’Europa League l’année dernière. Tout le monde sait très bien ce que cette compétition a rapporté au club, que ce soit au niveau collectif ou individuel. Entre les deux, mon choix est vite fait. »
La saison passée, de nombreux Unionistes ont en effet pu se mettre en évidence au fil de leurs exploits sur le Vieux Continent. On pense bien évidemment à Victor Boniface, parti pour plus de 20 millions d’euros au Bayer Leverkusen. Mais aussi à Teddy Teuma qui s’est engagé au Stade de Reims, à Siebe Van der Heyden à Majorque, à Ismaël Kandouss à Gand, à Bart Nieuwkoop à Feyenoord, ou encore à Senne Lynen au Werder Brême.
2
L’Europa,
plus lucrative
Mais l’enjeu de cette rencontre sera aussi financier. « Si vous voulez savoir la différence entre l’Europa et la Conference, demandez à Chris (O’Loughlin, le directeur sportif) et Alex (Muzio, le président), ils vous la diront », souriait Alexander Blessin dans les travées du stade de Genève.
Plus précisément, une qualification pour les poules de l’Europa rapporte 3,63 millions d’euros, contre 2,94 millions pour la Conference. Une victoire en Europa fait augmenter la cagnotte de 630.000 euros (et 210.000 pour un nul), contre 500.000 euros pour un succès en Conference (et 166.000 euros pour un nul). Une première place de groupe en Europa rapporte 1,1 million d’euros (550.000 une deuxième place), contre 650.000 (et 325.000) en Conference. Toutes ces sommes additionnées, l’ensemble des gains peut, en bout de compte, être notoirement différent d’une compétition à une autre.
3
Des places offensives
à gagner en attendant
un nouvel attaquant
Enfin, les joueurs alignés par Alexander Blessin ce jeudi soir auront tout intérêt à bien prester. Car la concurrence s’annonce très rude dans les prochaines semaines, surtout au niveau offensif. En effet, un nouvel attaquant va arriver. Ce qu’a confirmé ce mercredi Philippe Bormans, le directeur général. Et celui-ci pourrait bien se nommer Kevin Rodriguez. Tandis que Mohamed Amoura sera bientôt en ordre administrativement (il n’a toutefois pas pris l’avion avec ses coéquipiers pour Genève). L’Union espère d’ailleurs qu’il sera sélectionnable pour la venue de l’Antwerp ce dimanche. « Je connais les qualités d’Amoura, qui nous apportera plus de flexibilité aux avant-postes », a encore confié Blessin. « Mais je suis très content des gars qui seront sur le terrain. En tout cas, le groupe est prêt et fera tout pour l’emporter. »
VINCENT MILLER,ENVOYÉ SPÉCIAL À GENÈVE
Philippe Bormans se veut raisonnablement optimiste.
Philippe Bormans, deux options s’offrent à l’Union : l’Europa League ou la Conference League.
La Conference, c’est pas mal, mais si on a la possibilité d’aller en Europa League, c’est encore mieux (sourire). On avait en tout cas déjà démontré l’an dernier qu’on savait bien prester en Europa League.
Au niveau financier, il y a également une grande différence entre les deux compétitions…
Bien sûr. On a bien vu l’année dernière qu’en Europa League, on pouvait avoir de beaux matches et des affiches sexy.
Avec une victoire 2-0 à l’aller, pourra-t-on parler d’échec si vous ne vous qualifiez pas pour l’Europa League ?
Je ne dirais pas les choses de cette façon. Tout simplement, si on se qualifie de nouveau pour l’Europa League une deuxième année consécutive, ce sera quelque chose d’extraordinaire pour un club comme le nôtre.
Vous avez en tout cas pris une très belle option pour la qualification.
Effectivement. Le 2-0 était mérité, mais cela ne veut rien dire. Ce sera un match spécial, dans un stade vide, où il y aura peut-être 1.000 personnes. De notre côté, on sera aussi nombreux que Lugano (NDLR
: 470 fans de Lugano sont attendus, contre 450 de l’Union). Ce sera dès lors une ambiance vraiment spécifique. Mais cela ne changera en rien l’intérêt de ce match. C’est cela qu‘il est vraiment important de comprendre.
Revenons sur le début de saison de l’Union. Malgré les nombreux mouvements, les résultats sont positifs.
À part face à Malines, oui. Chaque année, on perd là-bas (il grimace). Le début de championnat n’était pas facile car on a perdu beaucoup de joueurs. On a dû renouveler une équipe entière. Mais les nouveaux, ainsi que ceux qui n’avaient pas eu beaucoup de temps de jeu l’an dernier, ont déjà démontré qu’ils avaient aussi des qualités. Ils ont montré qu’ils avaient de l’envie. On aura une bonne équipe cette année.
Un mot sur le mercato. À quoi doit-on encore s’attendre ?
Il reste une semaine pour faire des transferts. On veut signer encore un attaquant (NDLR
: probablement Kevin Rodriguez). Après cela, on verra si on fait encore quelque chose. Mais pour le moment, l’attaquant est le plus important.
Est-ce à dire que vous ne cherchez plus de numéro 6 pour pallier le départ de Lynen ?
Ce n’est pas dans nos plans pour le moment.
Ni un couloir droit pour pallier celui de Nieuwkoop ?
Non plus. Pour le moment, notre priorité est un attaquant. Pour le reste, je pense que l’équipe est bien équilibrée. Ensuite, si on peut encore faire quelque chose sur le marché, on verra bien.
Considérez-vous dès lors que votre groupe est assez quantitatif pour jouer sur les trois tableaux ?
Oui, je pense que le groupe est assez fort en nombre et en qualité. On aura à nouveau près de 50 matches à jouer cette saison, ce qui est énorme. On aura un groupe nouveau, qui va avoir besoin de temps pour s’adapter.
Ce groupe est-il aussi qualitatif que l’an dernier ? Êtes-vous capables de rééditer la même campagne ?
Oui, on a confiance dans notre groupe. Il y a beaucoup de doutes dans la presse et chez les supporters. C’était déjà le cas l’année dernière, et même celle d’avant. Mais on est confiant dans notre recrutement. On est un club avec un budget limité et on sait travailler dans ces circonstances-là. On grandit d’année en année. On fait à chaque fois des petits pas. Jusqu’à présent, cela a toujours bien marché et on va continuer à agir ainsi. Les noms qu’on va signer, les journalistes et les gens en Belgique vont toujours dire qu’ils ne les ont jamais entendus et qu’ils ne les connaissent pas. Mais ce sont à ces joueurs de se montrer, on leur en donne la possibilité. Nous, on est confiants.
Pour conclure, pouvez-vous confirmer que les matches de poules d’Europa League se disputeront bien à Anderlecht ?
Oui, normalement ce sera de nouveau là.
Pouvez-vous rassurer les supporters de l’Union qui se rendront au stade d’Anderlecht ? Des incidents avaient éclaté entre supporters des deux camps après le match aller face à Lugano…
Oui, mais on ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé. On essaye de clarifier les choses. Il y a quelques réunions de prévues à ce sujet. Mais on utilise des navettes depuis notre stade, comme l’an passé. Et cela se passe toujours très bien. En tout cas, on regarde toujours ce qu’on peut améliorer et ce qu’on peut changer.
V.M.
AFPnext
L’Union va encore se renforcer offensivement. Le club saint-gillois serait en effet sur le point de faire signer un contrat de cinq saisons à Kevin Rodriguez, un attaquant équatorien de 23 ans, actif à Independiente del Valle (D1 équatorienne).
Il y était arrivé en janvier 2023 en provenance d’Imbabura. Avec Independiente, il a disputé 25 matches pour 5 buts marqués. Ses particularités
: il mesure 1m90 et a pris part à la dernière Coupe du monde au Qatar. Il n’avait toutefois joué qu’une minute lors du match d’ouverture face au pays hôte, et une autre lors du deuxième match face aux Pays-Bas. Un montant de transfert de 4 millions d’euros est évoqué.