Retour sur le passage de Mazzù
au Parc Duden en dix anecdotes.
Felice Mazzù va sûre-
ment se souvenir
longtemps de ce di-
manche 28 août
l’Union. Un club avec lequel
il a connu tant de succès en-
tre mai 2020 et mai 2022. Re-
tour, en dix anecdotes, sur le
passage de Mazzù au Parc
Duden.
1 La fin des cigarettes
en cas de titre
Felice Mazzù coache pour la
première fois l’Union, à
Deinze, en août 2020. Avant la
rencontre, les joueurs et le
staff se rendent sur le terrain
comme il est coutume de le
faire. Pendant que plusieurs
joueurs se parlent au milieu
du terrain, l’un d’entre eux
est assis sur le banc de touche
aux côtés de Felice Mazzù et
lui lance un pari : “Coach, si
nous sommes champions, vous
arrêtez de fumer ?”
En souriant, le nouveau T1
accepte le défi. Sept mois plus
tard, l’Union s’offre le titre de
champion de D1B face au
RWDM. Une mission réussie
pour Mazzù… qui n’arrivera
par contre pas à mettre défi-
nitivement la cigarette de
côté.
2 La réunion de crise
après le RWDM
En septembre 2020, Felice
Mazzù et ses hommes se dé-
placent au RWDM pour le pre-
. L’actuel entraîneur d’Anderlecht a connu plus de bons moments que de périodes compliquées à l’Union.
© BELGA
mier derby de la saison en
D1B. Après deux victoires et
deux nuls, l’Union subit sa
première défaite de la saison
(3-1). “J’ai vu un manque d’abné-
gation et un contenu auquel
mon équipe ne m’a pas habi-
tué”, explique, fâché, le T1 face
à la presse.
Le lendemain, les joueurs
sont convoqués au centre
d’entraînement de Lier et une
réunion de crise a lieu. Tout le
monde se dit ses quatre véri-
tés et Mazzù appuye sur le fait
que s’il n’y a pas d’amour en-
tre les joueurs, la saison ne
sera pas une réussite. Dans la
foulée, les Unionistes organi-
sent une grosse soirée pour
ressouder les liens avec au
programme pizzas, bières,
jeux de société et playstation.
Le week-end suivant, les
Bruxellois sont menés 1-2 à la
mi-temps contre Lommel…
avant de renverser la situa-
tion et de s’imposer 4-2. Pour
beaucoup, cette semaine aura
été décisive dans le dévelop-
pement de l’Union version
Mazzù qui gagnera les trois
autres matchs joués face au
RWDM cette saison-là.
3 Le départ de Fixelles
Au club depuis 2016,
Mathias Fixelles n’aura mal-
heureusement pas goûté à la
D1A avec “son” club, la direc-
tion n’ayant pas jugé oppor-
tun de poursuivre l’aventure
avec lui… malgré l’insistance
de Mazzù. Après un bon dé-
but de saison en D1B de celui
qui arrivait en fin de contrat,
l’entraîneur carolo va voir la
direction pour qu’elle pro-
longe Fixelles. “Mais le club re-
poussait à chaque fois les ren-
dez-vous”, explique celui qui
évolue actuellement à Wes-
terlo. “Felice allait souvent re-
voir la direction pour relancer le
sujet. Finalement, les dirigeants
m’ont gentiment fait compren-
dre après le titre de champion
que je pouvais partir. Je serai à
jamais reconnaissant envers Fe-
lice qui est allé se battre à plu-
sieurs reprises pour moi.”
Libre de tout contrat, Fixel-
les rejoint Courtrai, un club
avec lequel il fera son retour à
l’Union… pendant seulement
quelques minutes avant
d’être exclu après une faute
sur Undav. À la sortie du ter-
rain, Mazzù ira à sa rencontre
le saluer et lui glisser quel-
ques mots à l’oreille. “Felice a
encore eu des discussions avec
la direction unioniste pour que
je fasse mon retour quand j’évo-
luais à Courtrai. Mais elle n’a ja-
mais rien voulu entendre. Si elle
avait plus écouté Felice, je se-
rais encore à l’Union.”
4 La b*** de Vanzeir
Après une belle victoire
en ouverture de championnat
face à Anderlecht (1-3), l’Union
accueille le Club Bruges au
Parc Duden. En première mi-
temps, les plus grosses occa-
sions sont du côté de l’Union
et un but d’Undav est même
annulé pour hors-jeu. À la
pause, les joueurs rentrent
dans le vestiaire de manière
assez nerveuse. “Calme les
gars, calme”, répète Mazzù
avant de commencer son
speech. “Tout va bien, vous êtes
la meilleure équipe.”
Mais l’entraîneur le sait :
pour gagner contre l’ogre
brugeois, il faut être efficace
face au but adverse. Et devant
tous les joueurs, Mazzù va
motiver Dante Vanzeir à sa
manière, avec des mots crus
mais percutants : “Dante, tu
vas nous mettre ce but en
deuxième mi-temps ! Tu as eu
deux grosses occasions mais il
faut marquer maintenant. Tu
vas nous sortir ta b*** de ton
short et tu vas nous mettre ce
but en deuxième mi-temps !”
Malgré les mots d’encoura-
gement de son coach, l’atta-
quant ne marquera pas. Et
l’Union se fera punir en fin de
match sur l’une des seules oc-
casions brugeoises (0-1).
5 La double ovation
face à Charleroi
Il est rare qu’un coach fasse
l’unanimité chez deux adver-
saires. C’est pourtant ce qu’il
s’est passé ce 6 novembre
2021 lors de la réception de
Charleroi au Parc Duden. Ce
soir-là, les hommes de Felice
Mazzù surclassent les Zèbres
(4-0). À l’issue du match,
Mazzù se dirige vers la tri-
bune debout de l’Union pour
célébrer la victoire avec sa
danse personnelle et une ova-
tion de ses fans.
Directement après, l’ancien
coach de Charleroi prend la
direction de la tribune visi-
teurs et est accueilli en chan-
son par ses ex-supporters : “Fe-
lice Mazzù, Sporting loves you
more than you will know…”
(“Felice Mazzù, le Sporting
t’aime plus que tu ne le crois”).
En l’espace d’une minute,
Mazzù est ovationné par les
supporters des deux camps.
La preuve que le coach a aussi
laissé une trace indélébile au
boulevard Zoé Drion.
6 La gueulante en stage
Lors de la trêve hiver-
nale, l’Union prend la direc-
tion de l’Espagne pour un
stage hivernal. Durant l’un
des entraînements le ton
monte entre le coach et ses
joueurs qui ne semblent pas
concentrés par la session. Ex-
cédé, Felice Mazzù décide de
mettre fin à la séance et ren-
voie tout le monde à l’hôtel.
“Vous ne voulez pas être cham-
pions”, crie-t-il en anglais à ses
joueurs en quittant le terrain,
fâché par l’attitude de ses
hommes.
Le lendemain, les joueurs
montreront une tout autre
envie à l’entraînement pour
le plus grand bonheur de leur
coach. Un coach qui ponc-
tuera le stage en invitant tout
le groupe au restaurant.
7 Le premier défenseur
de Vanzeir
En février dernier, Dante
Vanzeir écope de cinq matchs
de suspension après avoir
donné un coup de poing à Va-
lentine Ozornwafor, lors d’un
Charleroi-Union. Durant les
jours qui suivent, l’affaire fait
les gros titres de la presse, au
grand dam de Felice Mazzù.
Le vendredi suivant, à la
veille de la réception d’Eupen,
le T1 unioniste fait part de son
mécontentement face aux
journalistes lors de la confé-
rence de presse d’avant-
match en ne voulant pas ré-
pondre aux questions sur le
sujet. “J’ai pris acte de tout ce
qui a été dit sur lui et je n’ai pas
de commentaires à faire”, lance
en préambule aux quatre
journalistes présents l’entraî-
neur plus froid qu’à son habi-
tude. “Si cela a été trop média-
tisé ? Je n’ai pas d’opinion car je
n’ai fait que dormir ces derniers
jours en pensant au pauvre
Dante. Dans mes rêves, il y avait
Dante et encore Dante…”
Peu importe les circonstan-
ces et même s’il est seul con-
tre tous, Mazzù protégera
toujours son groupe face au
monde extérieur. En retour, il
peut compter sur ses joueurs
pour aller au combat pour
lui.
8 Le poisson d’avril par D&D
En ce 1er avril 2022, l’am-
biance est au beau fixe au cen-
tre d’entraînement de Lier.
Les joueurs de Mazzù sont en
tête du championnat, à deux
journées de la fin de la phase
classique, et préparent du-
rant une séance matinale le
déplacement au Standard
(victoire 1-3). Dans la foulée de
l’entraînement, deux joueurs
prennent la direction du par-
king. Leur cible : la Mercedes
de leur coach. À deux, ils re-
couvrent le bolide de feuilles
de papier, post-it et autres
messages drôles à destination
de Mazzù. Un poisson d’avril
signé “D&D” pour Deniz (Un-
dav) et Dante (Vanzeir). Une
anecdote qui montre le cli-
mat joyeux qui régnait dans
le groupe la saison dernière
tout comme la bonne entente
entre les deux attaquants,
très proches l’un de l’autre
sur les terrains mais aussi en
dehors de ceux-ci.
9 La déclaration d’amour
à son groupe
Lors de la première journée
des PO1, l’Union écarte Ander-
lecht avec la manière au Parc
Duden (3-1). Après la rencon-
tre, comme à son habitude,
Felice Mazzù rassemble tous
ses joueurs autour de lui
pour un speech en anglais.
Encore dans l’euphorie de la
victoire, le T1 fera une réelle
déclaration d’amour à ses
hommes, avant de leur don-
ner deux jours de congé :
“Quand vous jouez de cette ma-
nière, avec cette maturité et
cette expérience, je n’ai pas en-
vie d’entraîner une autre
équipe !”
Mazzù le sait mieux que
personne : tout va très vite en
football. Celui qui aurait
voulu continuer à la tête de
l’Union mettra fin à la belle
aventure et rejoindra cinq se-
maines plus tard Anderlecht.
10 Le trophée
de meilleur entraîneur
reçu d’un Genkois
En fin de saison dernière,
les sentiments sont partagés
à l’Union. Si le club est passé
tout près d’un titre histori-
que, il peut se targuer d’avoir
accroché une magnifique
deuxième place qualificative
pour l’Europa League. Le len-
demain de la dernière jour-
née de championnat, les
Unionistes raflent les prix in-
dividuels avec Deniz Undv sa-
cré meilleur joueur de Pro
League et Felice Mazzù
meilleur entraîneur.
Ironie de l’histoire : celui
qui a été viré par Genk deux
ans et demi plus tôt reçoit
son prix des mains de Pierre
Denier, l’éternel adjoint de…
Genk. “C’est peut-être un signe”,
lance en souriant Felice
Mazzù qui englobera tout son
groupe derrière ce prix indivi-
duel.