JULIEN RASPILLER
Notre consultant a dressé son équipe-type en piochant dans les effectifs de l’Union SG et du SC Charleroi.
Il donne un léger avantage aux Saint-Gillois, sur le terrain comme sur le banc de touche. next
Avant le duel entre l’Union et le SC Charleroi de ce dimanche, nous avons demandé à Philippe Albert de composer son équipe-type en piochant dans les noyaux des deux clubs. Le système que notre consultant privilégie est un 3-4-3 puisque, à quelques variations près, c’est celui pour lequel optent Alexander Blessin et Felice Mazzù. Au moment de coucher les noms des onze titulaires, il n’y a qu’une hésitation
: Oday Dabbagh ou Gustaf Nilsson en pointe. Ce sera finalement l’Iranien pour arriver à cinq Zèbres et six Jaune et Bleu.
GARDIEN
«
Hervé Koffi peut réaliser de très bonnes prestations mais il peut être fantasque et commettre des approximations. À l’inverse, Anthony Moris, c’est la régularité même, et ce depuis des mois voire des années. Il ne fait quasiment jamais aucune erreur. Sans oublier que le portier saint-gillois possède l’un des meilleurs jeux au pied parmi les gardiens de notre D1.
»
DÉFENSEURS
«
Je vais commencer par un joueur qui ne sera pas là dimanche
: Stefan Knezevic. Il est blessé au genou mi-août mais s’il est à 100
%, le Suisse de Charleroi est d’office mon titulaire sur le côté droit de ma défense. Et à gauche, je veux un très bon relanceur, donc je prends Koki Machida, le Japonais de l’Union qui a une très bonne patte. Entre les deux, je place Christian Burgess. À Saint-Gilles, l’Anglais s’est érigé comme un des meilleurs défenseurs de Belgique. Et quel jeu de tête
!
»
ENTREJEU
«
Si Teddy Teuma était toujours là – Charles Vanhoutte fait du bon boulot pour le remplacer –, j’aurais hésité mais là, c’est clair
: je garde la paire carolo Marco Ilaimaharitra – Adem Zorgane. Avec le premier dans un rôle plus défensif et le second plus libre, plus offensif. Ils possèdent tous les deux un énorme volume et une bonne intelligence de jeu. Ce duo est clairement au-dessus du lot. D’ailleurs, Adrien Trebel ne parvient pas à se faire une place dans le onze de Felice Mazzù. Quand il a signé, j’ai cru qu’Ilaimaharitra ou Zorgane allait partir mais la force du Sporting a été de les conserver tous les deux, en plus du Français.
»
FLANCS
«
Je sais que Felice l’aligne à gauche mais je vais déplacer Isaac Mbenza à droite pour laisser Loïc Lapoussin de l’autre côté. Le Carolo prouve qu’il sait arpenter tout le flanc, sans rechigner à effectuer le job défensivement. Il est rapide et sait marquer en venant de la deuxième ligne. L’Unioniste est lui aussi explosif et déroutant. Quand il est bien dans son jeu, il fait, selon moi, partie des cinq meilleurs joueurs en technique pure de notre compétition.
»
SOUTIENS D’ATTAQUE
«
En confiant les tâches défensives à d’autres, ça me permet de libérer pleinement Jean-Thierry Lazare Amani. Attention, il est petit (1m72) mais très costaud et vif. Je lui associe son coéquipier unioniste Mohammed Amoura. Lui, la première fois que je l’ai vu sur un terrain, je me suis dit qu’il allait faire très mal. Ce qu’il a, par exemple, fait dimanche au Cercle. Vitesse -avec ou sans ballon –, rapidité d’exécution, percussion, gros moteur… Bref, il ne manque pas d’atouts.
»
AVANT-CENTRE
«
Là, c’était mon seul point d’interrogation. J’ai longtemps envisagé Gustaf Nilson. Le Suédois est un bon point de fixation mais il n’est pas toujours titulaire à l’Union et profite moins de la profondeur que mon choix final
: Oday Dabbagh. Lui aussi d’ailleurs est bon en pivot. En plus, je pense qu’il a un très bon sens du but. Malheureusement pour lui, il n’est pour l’instant pas assez, et assez bien, alimenté à Charleroi.
»
ENTRAÎNEUR
(Grand silence) «
Alexander Blessin… avec Felice Mazzù comme T2, comme ça tout le monde est content (rire). Plus sérieusement, l’Allemand était un inconnu quand il a débarqué à Ostende et il a révolutionné cette équipe, obtenant de très bons résultats avec des joueurs pourtant moyens qu’il a réussi à sublimer. N’est-ce pas ça que l’on demande à un entraîneur
? Et chapeau à lui pour ce qu’il réalise à l’Union alors qu’il a perdu les trois quarts des titulaires de la saison passée.
Et qui comme capitaine
? Franchement, entre Moris, Burgess et Ilaimaharitra, il n’y a pas de mauvais choix, ce sont trois super leaders.
»
VINCENT JOSÉPHY
Felice Mazzù.
Belgaprev
La première victoire du Sporting, contre Courtrai, s’est fait attendre pendant huit journées mais elle a fait du bien au moral des troupes carolos. «
C’est sûr que ce succès a ramené un peu de sérénité et beaucoup de sourires
», explique Felice Mazzù. «
Mais on se doit de poursuivre sur cette lancée.
»
Parfaitement placé pour savoir que le déplacement au stade Joseph Mariën risque d’être une autre paire de manches, le coach carolo a botté en touche quand on lui a fait remarquer que l’Union pourrait éventuellement être démobilisée pour ce match coincé entre le derby au RWDM et un déplacement de prestige à Liverpool. «
Vous avez vu le nombre de joueurs qu’ils ont dans leur noyau
? La semaine passée, ils ont fait tourner leur effectif et il n’y a pas eu de différence parce qu’ils ont gagné 0-2 (NDLR
: au Cercle)
? Et puis je connais suffisamment bien une partie du groupe pour savoir qu’ils ne vont pas prendre cette rencontre à la légère. Croyez-moi
: le match de Liverpool, ils n’y pensent pas encore
!
»
Alors que son équipe est actuellement 14
e
au général, l’Union est 2
e
. «
Je ne suis pas surpris de leur parcours
», poursuit Mazzù. «
La manière dont le club travaillait déjà à mon époque correspond toujours avec celle d’aujourd’hui. Ils arrivent à chaque fois à trouver des joueurs de qualité, qui rentrent parfaitement dans l’ADN du club. Je ne connais Blessin que pour l’avoir affronté quand il était à la tête d’Ostende mais on sent que c’est un entraîneur passionné qui n’a pas amené l’Union à la 2
e
place par hasard. Il a déjà imposé sa griffe sur ce groupe.
»
Bernier toujours out, les autres blessés ont repris
En attendant, Charleroi va devoir essayer de confirmer ce premier succès. Si Bernier (ischios) n’est pas encore prêt, d’autres, comme Morioka, Knezevic ou Van Cleemput, ont repris les entraînements collectifs et pourraient postuler pour intégrer le groupe. Alors qu’il avait précisé la semaine passée vouloir tout faire pour rendre ses joueurs heureux, Mazzù a confirmé que l’ambiance n’était pas foncièrement différente avec ce premier succès. «
Je mets toujours un point d’honneur à essayer de garder une atmosphère positive, à être moi-même positif et à ne pas tomber dans l’euphorie après une victoire. Je rejoins Carlo Ancelotti
: «
Que tu gagnes ou que tu perdes, l’important c’est de garder la même attitude.
» J’essaie de ne pas changer d’émotions, de langage corporel ou d’état d’esprit en fonction du résultat. Et ce, d’autant plus que mis à part le match au Cercle, je ne peux pas reprocher grand-chose à mes joueurs. Que ce soit dans l’envie, dans l’intensité, dans le contenu ou la création d’opportunités, ils ne m’ont pas déçu. Quand tu perds, il y a un peu plus de frustrations mais on essaie de garder une ligne de conduite et une attitude cohérentes. Ici, vu le peu de points que l’on a engrangés, il n’y a pas de raisons non plus de se laisser emporter par une euphorie ou une autosatisfaction déplacée…
»