L’Union a égalisé lors de la dernière minute de jeu
Comme face à SaintTrond, le Standard, qui avait souffert dans la première demi-heure avant de mener au score, a laissé filer un succ
Union-Standard, ce vendredi soir, avait un léger parfum de nostalgie. Léger car, pour les anciens, un match au stade Roi-Baudouin n’a certainement pas la saveur particulière qu’avaient les 22 précédents affrontements de l’après-guerre entre ces deux formations au Parc Duden. Mais le football moderne, et ses obligations, est passé par là. Il n’empêche, les Unionistes s’étaient mobilisés pour ces retrouvailles avec un «ténor» du football belge. Enfin, un ténor qui a perdu pas mal de couleurs, d’où cet affrontement en Playoffs 2 que personne n’attendait en début de saison. Surtout les Standardmen qui, au lieu de jouer pour le Top 3, étaient appelés à disputer un match dans une ambiance festive, mais ternie avant le début de la rencontre par quelques échauffourées. D’emblée, la différence entre une formation en pleine santé et une équipe bien malade sautait aux yeux. A l’image du but d’ouverture de l’Union au départ d’un coup franc à l’avantage du Standard. Sur le contre, les joueurs de Marc Grosjean semblaient savoir comment se comporter alors que dans la manière de dé- fendre, les hommes d’Aleksandar Jankovic étaient complètement perdus. Tout profit pour Aguemon qui ne se faisait pas prier pour ouvrir le score. En treize minutes, le Standard était déjà mené au score. Ce qui n’était guère surprenant sachant qu’il n’a été capable de ne pas encaisser qu’en huit rencontres. En revanche, c’était plus inquiétant connaissant son passif en déplacement. Avec seulement deux succès cette saison (à Lokeren et à Waasland-Beveren), le club principautaire était en train d’égaler sa saison 1984-1985 où il n’avait trouvé le chemin de la victoire à l’extérieur qu’en deux occasions. Et, honnêtement, après le premier tiers de la rencontre, personne ne pensait que c’était le soir où les choses allaient s’améliorer. L’Union était séduisante et bien en place, le Standard pathétique et complètement dé- passé. Comme si les joueurs n’étaient nullement touchés d’être, par moments, ridicules. Et c’est même contre le cours du jeu qu’Orlando Sa retrouvait le chemin des filets pour égaliser alors que deux frappes lointaines de Rajsel, dont l’une sur le piquet, auraient pu permettre à l’Union de doubler son avantage. Pire pour les Bruxellois, c’est menés au score qu’ils rejoignaient le vestiaire, Belfodil ayant porté le Standard au commandement d’une rencontre qui semblait pourtant vouloir se refuser à lui dans la première demiheure. Le club principautaire tenait-il sa deuxième victoire en 2017 pour se relancer dans ces Playoffs 2? Jankovic voulait y croire, lui qui sait que son avenir en Principauté est sujet aux prochains résultats. Sa direction aussi désireuse de voir le calme revenir un peu en bord de Meuse où le manque de ré- sultats commence à peser. Mais pour cela, les Liégeois devaient prendre exemple sur la solidarité des Unionistes en première période. Des joueurs qui, toutefois, avaient été visiblement touchés par le but de Belfodil tombé juste avant la pause. Mais qui au prix d’un rush final, parvenaient à égaliser dans la dernière minute par Perdichizzi qui venait de monter au jeu. Comme contre Saint-Trond, le Standard laissait filer la victoire dans les derniers instants. Qui plus est, sur une phase arrêtée. La quinzième de la saison fatale aux Liégeois…
LES BULLETINS
Un but et un assist pour le meilleur buteur rouche Orlando Sa
4,5 GILLET : une fois de plus le gardien liégeois a été le plus sollicité de la rencontre. A l’inverse d’autres rencontres de la fin de la phase classique, il a plus subi les offensives et peut remercier son poteau pour éviter le 2-0. Battu dans les airs pour le 2-2…
5 FAI : il n’était pas le plus scandaleux des défenseurs… parce que la majeure partie des attaques bruxelloises passait par l’autre flanc. Back gauche après la montée au jeu de Goreux.
4,5 SCHOLZ : où s’arrêtera la courbe descendante du capitaine des Rouches ? Il a multiplié les imprécisions face au puissant Mombongo avant le repos. Une ébauche de rachat après le repos.
4,5 KOSANOVIC : aux côtés de Scholz, le Serbe était autant à la ramasse avant le repos. Laifis mériterait peut-être de retrouver sa place dans l’axe.Il a paré au plus pressé après le repos.
4,5 FIORE : extrêmement nerveux ( l’image de sa carte jaune après 20 minutes), le suppléant d’Andrade a sué et eau face à Aguemon. Heureusement, l’Unioniste a parfois changé de flanc après le repos. Suppléé dans les 10 dernières minutes par Fai.
5 BOKADI : on a souvent écrit que le Standard manquait de physique (que seul Enoh apportait de temps en temps) et de taille au milieu du jeu. A ce niveau-là, le Standard était servi avec le Congolais qui n’hésitait pas à mettre le pied. Niveau qualité de jeu balle au pied, c’était nettement moins évident.
4,5 MARIN : difficile de porter à 20 ans une équipe malade sur ses épaules. Sur le 1-0, il s’est retrouvé à deux reprises seul en couverture face à Aguemon mais on ne lui collera pas la responsabilité de ce but. Il a glissé sur le flanc après la sortie de Legear.
5 LEGEAR : un coup-franc mal négocié et un replacement déficient ont lancé l’Union sur la route du 1-0. Il s’est racheté avec son assist parfait pour Orlando Sa.
5,5 RAMAN : sans être transcendant, le champion de Belgique 2015 montrait la volonté se révolter contre les circonstances du match, à l‘image se son implication sur le 1-2
5,5 BELFODIL : le Belfodil du premier tour aurait explosé cette défense de l’Union. Quelques éclats comme le 1-2.
5,5 SA : même s’il a parfois raté des balles faciles, le Portugais a défendu son étiquette de meilleur buteur des Rouches. Un but égalisateur que personne n’attendait et l’assist pour le 1-2. REMPLAÇANTS
4,5 DEOM : entrer au jeu dans un match pareil n’est pas un cadeau à quelques jours de son anniversaire.
NC LUCHKEVYCH : il a remplacé Raman à 20 minutes du terme. Quelques jaillissements sans succès.
NC GOREUX : au back droit pour les 10 dernières minutes. –
Près de 10.000 fans au Heysel
Si le déplacement au stade Roi Baudouin n’avait rien d’exceptionnel pour le Standard, la rencontre était jugée exceptionnelle du cô- té saint-gillois. La direction avait naturellement fait de ce duel sa rencontre de gala dans ses playoffs 2. Cela s’est remarqué en termes d’assistance ou près de 9.000 tickets dans la tribune saint-gilloise avaient trouvé preneurs (pour un peu plus de 1 000 pour les Liégeois). Un nombre bien plus important que les 2 000 à 2 500 supporters habituels. Forcément, les mesures de sécurité étaient adaptées et des contrôles systématiques avaient lieu aux différentes entrées du stade.
Titularisé aux côtés de Razvan Marin, Merveille Bope Bokadi a fêté hier sa première titularisation depuis son arrivée à Sclessin. C’est le 9 e joueur aligné depuis le début de saison dans l’axe de l’entrejeu. L’international congolais a plutôt bien tiré son épingle du jeu.
L’international congolais, associé au Roumain, a surtout apporté ses qualités athlétiques
playoffs 2 (groupe B) – Union SG – Standard
L’idée trottait dans sa tête depuis plusieurs jours. Eyong Enoh blessé (coup direct sur le pied) et en fin de contrat à Sclessin, Ibrahima Cisse à la rue depuis son retour à Sclessin, Konstantinos Laifis pas du tout à l’aise à cette place qui n’est pas la sienne et Danilo Barbosa en manque de repères et programmé pour retourner à Braga d’ici quelques semaines, Aleksandar Jankovic a profité du déplacement au stade Roi Baudouin pour passer à l’action et lancer dans le grand bain, dans l’axe de l’entrejeu, Merveille Bope Bokadi aux côtés d’un Razvan Marin qui commence tout doucement à faire son trou. Aligné à deux reprises avec la réserve, au début du mois d’avril face à Saint-Trond et Courtrai, l’international congolais de 24 ans avait, en termes de volume de jeu et de puissance athlétique, marqué des points aux yeux du technicien serbe qui, pour composer un tandem équilibré composé d’un 6 et d’un 8, avait multiplié les essais depuis son arrivée en bord
de Meuse. Sans jamais parvenir à dégager une solution crédible et durable.
Les statistiques l’attestent : Bokadi – Marin, c’est la… 10 e paire (!) titularisée devant la défense depuis le début de saison, après les duos Trebel-Enoh, Trebel-Cisse, Enoh-Cisse, Cisse-Marin, Cisse-Danilo, Enoh-Touré, Laifis-Marin, Enoh-Marin et Enoh-Deom. Et la quatorzième, excusez du peu, si on prend en considération les autres tandems de fortune constitués en cours de match, comme Marin-Danilo, Cisse-Wallyson, Laifis-Danilo et Cisse-Deom. Transféré en toute fin de mercato d’hiver sur base d’un prêt avec option d’achat, en même temps que le défenseur Christian Luyindama, présent hier en tribune, et l’attaquant Jonathan Bolingi, qui a déjà disparu de la circulation, Merveille Bope Bokadi a été hier le 9 e joueur à prendre place dans l’axe central de l’entrejeu. Et, au sein d’un noyau pléthorique où aucune hiérarchie ne s’est dégagée,
le 40 e joueur aligné en championnat par les Rouches depuis le début de la compétition. « Je suis plutôt satisfait de mon match », clame l’intéressé. « On m’avait demandé d’être solide, et je pense l’avoir été, tout comme j’ai le sentiment d’avoir marqué des points aux yeux du coach et de mes équipiers… »
« Bokadi ne parle pas beaucoup, mais c’est sur le terrain que vous allez découvrir l’excellent médian récupérateur qu’il est », avait dit Paul-José Mpoku à son propos, après la CAN disputée ensemble, en janvier dernier, sous le maillot de la République démocratique du Congo. À l’arrivée, le Congolais aura plutôt bien tiré son épingle du jeu, en apportant de la taille, du muscle et un vrai impact physique à un entrejeu qui, depuis le début de l’année 2017, s’était avéré beaucoup trop tendre et léger. Même si, au bout du compte, cela n’aura pas permis à un Standard bien faible de stopper l’hémorragie. « Moi, mon objectif, c’est de faire en
sorte que le Standard lève l’option et me propose un contrat. »
Dans ce match classé à risque, les fans liégeois étaient particulièrement entourés par les stewards et forces de l’ordre. Un hélicoptère était même affrété pour survoler le stade Roi Baudouin. À la fin de l’échauffement, les chants anti-bruxellois ont ensuite fleuri depuis la tribune visiteuse ce qui a eu le don d’électriser un peu plus l’ambiance. À l’entrée des joueurs, la tension montait encore d’un cran. Si les Unionistes avaient préparé quelques drapeaux jaunes et bleus, du côté du parcage visiteur, les ultras du Standard avaient pour idée de mettre
le feu. Après l’allumage d’un premier pot de fumée noir, des fans des Rouches ont allumé plusieurs feux de Bengale. Mais une tentative de jet de fumigène en direction des supporters saint-gillois a précipité un début de débordement depuis la tribune des Liégeois. De part et d’autre, on voulait monter sur la piste d’athlétisme pour en découdre. Les fans du Standard les plus virulents ont quitté la partie haute de la tribune visiteuse pour venir se percher aux vitres de plexiglas, sans doute motivés par la présence de supporters d’Anderlecht dans la tribune visitée. Le service de sécurité a dû s’employer de longues minutes pour calmer tout le monde avant que le match ne puisse débuter normalement.
Aleksandar Jankovic et le Standard n’y arrivent tout simplement plus
Pour Aleksandar Jankovic et le Standard, l’histoire a tendance à se répéter. Après avoir perdu deux points dans les arrêts de jeu face à Saint-Trond, l’équipe liégeoise a gaspillé de la même façon hier face à l’Union, même si à l’évidence, elle n’aurait pas mérité de l’emporter. « Cela n’a rien à voir avec la tactique ou avec les noms des joueurs alignés », clame le coach serbe. « Cela ne veut pas tourner pour nous… » L’analyse est un peu simpliste. Parce que le Standard
a été balayé par l’Union durant toute la deuxième mi-temps et qu’il aurait pu encaisser bien plus que deux buts face à une formation bruxelloise qui a montré un football bien plus entreprenant. « Je n’ai pas été surpris par l’Union », poursuit Jankovic. « Cette équipe joue sans stress et a livré un bon match, avec beaucoup d’envie et de courses. Mais nous aussi, on était dans la motivation… »
« Une belle publicité »
Marc Grosjean tenait à savourer ce point pris qui porte le total de l’Union à sept, avec neuf buts marqués en trois matches. « Je trouve cela très réducteur qu’on dise de mon équipe qu’elle est courageuse et motivée. Ce que je vois, moi, c’est la qualité de notre jeu et de nos actions. Je constate aussi que lors des trois premiers matches de ces Playoffs 2, on a été supérieur, dans le contenu, à nos trois adversaires ».
Au Standard, les erreurs se répètent, inlassablement. Le but égalisateur
est à nouveau tombé sur une phase arrêtée. « Ce but nous fait mal, mais on ne va pas baisser les bras », dit Jankovic. « Cette égalisation est le résultat d’une mentalité, d’un caractère, d’une volonté », conclut Grosjean. « C’est une belle publicité pour l’Union… »