VINCENT MILLER
Mohammed Amoura et les St-Gillois au rendez-vous des quarts de finale.Photo News
L’Union a arraché sa qualification dans les arrêts de jeu, grâce à deux buts déviés par des joueurs de Beveren. Et ce, avec une équipe totalement remaniée. Les Saint-Gillois poursuivent leur folle chevauchée. next
Comme il l’avait annoncé, Blessin a fait tourner au Freethiel. L’occasion de faire souffler ses cadres, l’Union enchaînant les rencontres à un rythme effréné jusqu’au Nouvel an. Mais aussi de donner du temps de jeu à ceux qui en sont sevrés depuis le début de la saison. On pense notamment à des joueurs comme Teklab, Leysen ou encore Imbrechts qui, du fait de la concurrence accrue, n’ont eu que très peu l’occasion de se mettre en évidence jusqu’ici. Au total, le coach saint-gillois effectuait neuf changements par rapport au onze de base aligné face au Cercle de Bruges en championnat dimanche dernier. Les seuls rescapés étaient Mac Allister, placé au centre de la défense à trois et qui, le temps d’un soir, portait le brassard de capitaine, et Rasmussen, qui occupait plutôt un poste d’électron libre au milieu du jeu.
C’est donc un dangereux pari que tentait là le T1 unioniste. Car s’il avait affronté un pensionnaire de Division 2 ACFF (Meux), au tour précédent avec une équipe tout aussi expérimentale, l’opposition était cette fois bien différente. Beveren restait en effet sur sept matches sans défaite toutes compétitions confondues (six en D1B et un en coupe), réalisant de fait une belle remontée au classement après avoir vécu un début de saison très délicat.
Un pari qui allait au final s’avérer gagnant, même si les Saint-Gillois auront dû attendre la toute fin de match pour débloquer le marquoir.
En manque d’automatisme durant une bonne partie de la rencontre, les Jaune et Bleu n’allaient se créer que très peu d’occasions. En première période, ils tentaient leur chance au but à deux reprises via Rasmussen (13 e ) et Rodriguez (27 e ), mais bien trop timidement que pour inquiéter Deman, le portier beverenois. À l’inverse, ils restaient sous la menace constante des Waeslandiens, prompts à partir en contre-attaque dès que l’occasion se présentait. À la 35 e , ces derniers passaient même tout près d’ouvrir le score. Le coup franc lointain et rentrant de Goncalves traversait une forêt de joueurs et s’en allait mourir sur le poteau du jeune Imbrechts.
Revenue des vestiaires dans la même configuration, l’Union passait à son tour à deux doigts de déflorer le marquoir, Eckert jouant de malchance puisqu’il touchait le montant (49 e ). L’attaquant allemand aurait pourtant bien eu besoin d’un petit but pour sa confiance, lui qui n’a inscrit qu’un seul goal lors des trois derniers mois après avoir brillé en été. Statistique frappante : il n’a encore jamais marqué cette saison lorsqu’il jouait avec un autre attaquant à ses côtés. En l’occurrence Rodriguez ce jeudi soir. Ses huit goals ont tous été inscrits lorsqu’il était aligné seul en pointe.
Sentant son équipe en manque d’inspiration, Blessin effectuait trois changements à 25 minutes du terme, faisant notamment monter Lapoussin, Amoura et François. Un coaching qui allait se révéler payant, même si Beveren passait tout près de l’ouverture, la magnifique retournée acrobatique de Koyalipou s’écrasant sur le poteau (70 e ).
Alors qu’on se dirigeait inexorablement vers les prolongations, l’Union allait finalement émerger dans les arrêts de jeu grâce à deux buts chanceux inscrits coup sur coup. Sur le premier, François, bien monté au jeu, trouvait la tête du malheureux Bateau (90 e +2). Sur le deuxième, Amoura voyait son coup franc dévié par le mur (90 e +5), inscrivant là son dixième but de la saison.
Blessin aura quelque peu joué avec le feu ce jeudi soir mais aura au final tout gagné. Il a en effet pu faire reposer ses cadres, et fête une qualification pour les quarts de finale. De quoi se déplacer à Charleroi ce dimanche en toute confiance.
5
Imbrechts : à nouveau privilégié en Coupe pour laisser souffler Moris, il n’a pas eu grand-chose à effectuer sous les yeux de l’icône locale qu’est Jean-Marie Pfaff. Par contre, il a été sauvé par son poteau à deux reprises : sur un coup-franc de Goncalves (35
e
) puis un retourné de Koyalipou (70
e
).
5
Sykes : l’Anglais a vécu un match assez compliqué en raison de la vivacité des attaquants beverenois. Précieux dans les airs, il a souvent été brouillon à la relance.
7,5
Mac Allister : promu capitaine vu l’absence de nombreux cadres, le défenseur argentin a livré un vrai match de patron dans un rôle axial. Sec sur l’homme, souvent bien placé pour couper les angles, il avait pourtant un sérieux client face à lui en la personne de Koyalipou.
4,5
Leysen : préféré à Machida pour meubler le côté gauche du trio défensif, il a été à la peine. Parfois un peu trop précipité aussi en possession de balle, il a pu se rendre compte qu’il lui reste encore pas mal de boulot.
5,5
Terho : on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir essayé de créer le danger mais il a souvent effectué des choix discutables dans le dernier ou l’avant-dernier geste.
5
Sadiki: généreux dans l’effort mais imprécis, il n’a pas réussi ce test important.
4,5
Lazare : l’Ivoirien a confirmé par l’absurde qu’il traverse une passe compliquée. Plus discret depuis quelques semaines, il n’a pas su tirer ses équipiers vers le haut.
5
Rasmussen: adepte d’un jeu simple et en un temps, le Norvégien a parfois erré comme une âme en peine, incapable de simplifier et fluidifier le jeu unioniste.
4
Teklab: titularisé pour la deuxième fois de la saison et la deuxième fois en Coupe de Belgique, d’ailleurs, l’ailier germano-érythréen n’a pas saisi sa chance sur le côté gauche. Imprécis et précipité à la fois.
4
Rodriguez: généreux dans l’effort mais assez peu compatible avec Eckert, on ne l’a guère vu tout au long du match.
5
Eckert: s’il n’a plus ce mélange de confiance et de réussite qui lui permettait de faire feu de tout bois en début de saison, l’attaquant allemand tente de compenser en se rendant sans cesse disponible, quitte à descendre parfois très bas dans le jeu. En début de seconde période, il a joué de malchance quand l’une de ses frappes a été déviée sur le poteau de Deman.
Les remplaçants
5,5
Amoura : censé dynamiter la défense waeslandienne, le feu follet algérien n’a pas eu beaucoup de ballons ni d’espace pour se mettre en évidence jusqu’à ce qu’il provoque le second but.
5
Lapoussin : il a effectué une montée au jeu assez discrète.
6
François : bien décidé à profiter de ces quelques minutes, il s’est montré très actif. C’est lui qui provoque l’étincelle en forçant un auto-but beverenois.
nc
Kabangu, Vanhoutte.
V. J.
D. Pintens/Belgaprev
«
Alors, heureux
? Je vous ai épargné 30 minutes supplémentaires
?
» Avec son humour et son détachement habituels, Guillaume François est venu raconter son bonheur simple d’avoir à la fois pu monter au jeu et se montrer décisif dans ce huitième de finale d’une qualité plus que médiocre. «
On savait que Beveren avait un bon petit public qui allait nous mettre la pression mais surtout une équipe de qualité
», expliquait-il encore. «
On a fait un peu tourner et c’est vrai qu’on a éprouvé pas mal de difficultés pour trouver notre façon traditionnelle de jouer. En première période, ils nous ont bien mis sous pression mais on s’est créé quelques petites occasions sur leurs erreurs techniques sans toutefois se montrer réellement dangereux. Heureusement, on évite la prolongation avec beaucoup de chance sur les deux buts. L’idée, c’était de ne pas trop puiser dans nos réserves parce qu’on est encore engagés sur trois fronts et c’est chose faite. On ne va donc pas se plaindre et retenir en priorité la qualification. Pour les quarts de finale, c’est clair qu’il y aura un beau plateau. On espère juste pouvoir jouer à domicile. Et on a envie d’aller jusqu’au bout
»
D’un point de vue personnel, Guillaume François était évidemment satisfait de sa montée au jeu, lui qui n’a disputé que son cinquième bout de match de la saison. Face à OHL, il avait déjà provoqué un penalty en fin de match, juste après sa montée au jeu. «
C’est vrai et c’est bien de s’en souvenir parce que je n’ai pas beaucoup joué
», se marre-t-il. «
Ici, les remplaçants devaient apporter un surplus d’énergie à une équipe qui en manquait furieusement, cela a plutôt bien fonctionné. Par rapport à la saison passée, il y a davantage de tournante et c’est donc à nous de saisir notre chance quand elle se présente. Il faut surtout gérer la fatigue des cadres dont certains, très importants, manquaient à l’appel ce jeudi. Ce n’était pas facile, surtout avec ce froid, mais j’ai savouré ces minutes.
»