Le défenseur danois Jonas Bager (ex-Union)
profite des pépins physiques
de ses concurrents pour (déjà) se faire
une place dans le onze.
Après une troisième et
dernière saison in-
croyable à l’Union
SG, Jonas Bager pro-
fite actuellement des gros pé-
pins physiques de ses nou-
veaux équipiers carolos Jules
Van Cleemput et Stefan Kneze-
vic pour déjà doucement s’im-
poser dans le trio défensif du
Sporting de Charleroi. Quel-
ques semaines après son arri-
vée – il a signé durant le stage
estival aux Pays-Bas –, le Da-
nois facture déjà une petite
montée au jeu (contre Eupen)
et deux titularisations (à Se-
raing et à Zulte Waregem).
Trois apparitions et trois vic-
toires. Entretien avec l’actuel
porte-bonheur des Zèbres.
SA DÉCOUVERTE
DE CHARLEROI
Non prolongé par l’Union
SG après une saison histori-
que achevée à la deuxième
place, Bager estime avoir fran-
chi une étape en rejoignant
Charleroi, gratuitement,
donc, cet été. “J’ai vécu des pre-
mières semaines excitantes ici,
assure le défenseur danois. J’ai
découvert une équipe jeune
mais très talentueuse. Il y a de la
qualité dans ce groupe. Je sens
que Charleroi est un club qui
grandit, qui veut nourrir de plus
grandes ambitions, c’est agréa-
ble d’en faire partie. On s’en-
traîne dur dans une bonne at-
mosphère et les installations
meilleures qu’à l’Union.”
Charleroi sait pourquoi il a
transféré le Danois : son expé-
rience de la Division 1
(33 matchs disputés la saison
passée), son rodage à un
schéma défensif à trois axiaux
et ses qualités qui collent as-
sez bien à celles soustraites au
collectif carolo depuis la bles-
sure de Jules Van Cleemput. À
savoir un engagement sans
faille, une mentalité stricte et
une puissance utile qui con-
trebalancent une aisance rela-
tive balle au pied et un certain
manque de vivacité. “Même si
les détails sont différents,
comme le marquage individuel,
je connais ce système à trois dé-
fenseurs. Je ne dirais pas que
Charleroi essaie de jouer davan-
tage au football que l’Union,
parce qu’on avait aussi de très
bons manieurs de ballon, mais
le coach prône une philosophie
de jeu que j’apprécie.”
À 26 ans, Bager fait partie de
la moyenne d’âge supérieure
dans le vestiaire dirigé par Ed-
ward Still, le plus jeune coach
de l’élite. “Il a une vision plus
moderne du coaching. Cela vaut
aussi pour la façon dont il inte-
ragit avec les joueurs, explique
le timide n° 2 carolo. C’est diffé-
rent de Felice Mazzù. Je ne dis
pas qu’une approche est mieux
qu’une autre, elles sont juste dif-
férentes.”
L’utilisation accrue des
data, on le sait, fait partie de la
marque de fabrique de Still.
Une découverte pour Bager.
“Parfois, dans le football, on
complique trop les choses, esti-
me-t-il. Mais le développement
des données statistiques ne me
dérange pas du tout parce que
je pars du principe qu’avec ou
sans data, le plus important res-
ter de gagner. Point barre.”
TITULAIRE PLUS VITE
QUE PRÉVU
Gagner, Charleroi l’a tou-
jours fait cette saison lors des
matchs auxquels Bager a (au
moins un peu) participé. “Je ne
suis pas sûr que ma présence ait
un rapport systématique avec
les victoires (rires). J’essaie juste
d’aider mes équipiers, de leur
parler, d’apporter mon expé-
rience. Bref, de faire ma part du
boulot”, raconte Bager, monté
au jeu contre Eupen lors du
premier match puis absent
contre l’Union SG et Ostende à
cause d’un souci dentaire.
“J’avais reçu un coup au niveau
de la bouche, qui s’est infectée.
Conséquence : on a dû me retirer
deux dents de sagesse.”
Il se replonge dans le bilan
collectif après cinq rencon-
tres : “On aurait voulu un peu
plus que 9 points sur 15 mais
cela me semble tout de même
honorable. De toute façon, on ne
sait pas changer le passé. Ce
qu’il faut faire maintenant, c’est
essayer d’enchaîner quelques
victoires. Lors des deux derniè-
res, à Seraing et à Zulte Ware-
gem, on a fait preuve de carac-
tère, de fraîcheur physique, et on
a également montré qu’on avait
confiance en notre projet de
jeu.”
Les deux prochains adver-
saires, le Club Bruges et La
Gantoise, seront des tests. Il
acquiesce, toujours en an-
glais : “Oui, on peut le dire. Ce
sont deux grands clubs mais j’es-
time qu’il n’y a pas de petites
équipes dans le championnat de
Belgique. Tout comme je suis
persuadé que si l’on respecte no-
tre plan de jeu, on a nos chan-
ces.”
Il suit des études à distance
et sera bientôt diplômé
Depuis deux ans et demi, Jonas Bager
suit des études à distance via une école
danoise dans le domaine du manage-
ment financier. Il devrait terminer en jan-
vier. “Disons que je prépare déjà un peu
mon après-carrière. Cela pourrait
m’ouvrir les portes du monde des agents
ou du monde bancaire, par exemple.”
Joueur et homme humble et discret, il ne
vit pas que pour le football. “Je suis très
professionnel et je vis mon métier à
200 %, je fais ce qu’il faut en termes d’en-
traînement, de nutrition, de fitness… Mais
quand je rentre chez moi, je pense à autre
chose, je déconnecte. Ce n’est peut-être
pas mentalement essentiel pour tous les
joueurs mais, pour moi, si.” Parmi ses pas-
se-temps favoris, il aime se balader à An-
vers – d’où il va déménager pour se rap-
procher de Charleroi –, boire un café dans
un bar sympa ou, surtout, découvrir de
nouveaux restaurants. “Il y a le choix à
Anvers, sourit Bager. Avec ma petite
amie, on aime aussi cuisiner différents
plats à la maison, on est curieux. Je suis
un gars simple, vous savez (sourire).”