Alors que la plupart des joueurs de la compétition belge grimacent au moment d’entamer leur préparation pour la saison prochaine, d’autres craignent de rester sur le carreau en ne dénichant pas un nouveau contrat.
Le 1 er juillet, une trentaine de joueurs du championnat belge sera sans contrat
Petit à petit, tous les clubs de D1A reprennent le collier et entament leur préparation à maintenant un mois du lancement de la saison avec la Supercoupe de Belgique entre Anderlecht et Zulte Waregem le 22 juillet. Et alors que les contours des différents noyaux se dessinent petit à petit au gré du
mercato, certains joueurs manquent à l’appel et une grande majorité ne portera pas le même maillot que la (les) saison(s) précédentes(s).
Et pour cause, d’ici quelques jours – le 1 er juillet pour être précis – ils ne seront plus sous contrat avec leur club actuel. Ils sont une trentaine parmi les seize clubs de l’élite à se retrouver dans ce cas particulier de ne plus être lié à un club et de ne pas encore avoir trouvé une solution pour l’exercice à venir.
On peut notamment épingler Nicolas Verdier. L’attaquant français, arrivé en Belgique en janvier 2015, sort d’une saison où il a inscrit neuf buts lors de la phase classique du championnat. Pourtant, quelques semaines après la fin des playoffs, son club de Malines a officiellement annoncé qu’il ne serait pas prolongé. Dans les rangs malinois, ils sont cinq, dont Nils Schouterden et Laurens Paulussen, à avoir appris que leur contrat ne serait pas reconduit où qu’on y mettait fin prématurément d’un commun accord.
Évidemment, il n’y a pas qu’à l’ombre de l’AFAS Stadion que de telles pratiques
sont de mise. On a pu établir un onze de base (lire ci-contre) auquel on peut ajouter quelques noms de joueurs : Bakar et Ferber à Charleroi, Mulic et Selak à Mouscron, Pedersen à Ostende ou encore Sifakis à Courtrai.
Conscients qu’ils se retrouvent dans une situation compliquée – le fait de ne pas être conservé par un club influence l’avis d’autres formations sur vous –, ces professionnels vont devoir secouer leur entourage pour qu’une solution soit trouvée dans les plus brefs délais. En attendant une fumée blanche que ce soit en Belgique ou à l’étranger, ils auront la possibilité d’entretenir leur condition avec l’organisme « Players 4 Contract » sur les terrains du Football Centre de Tubize. Important pour être au point physiquement et déterminant pour le moral des troupes.
Allocations
L’échéance du 30 juin n’aura pas le même impact pour tous les footballeurs. A fortiori pour la poignée d’entre eux assis entre deux chaises. Suspendu dans le vide d’une carrière qu’ils espèrent temporaire. C’est que la fin de contrat imminente avec leur employeur suppose surtout le début d’une angoisse. Même si les sportifs rémunérés bénéficient d’un statut spécifique, amélioré même depuis mai 2007, par rapport au commun des travailleurs, leur stress de ces prochaines semaines n’a certainement rien à voir avec celui de Cristiano Ronaldo, qui se serait même offert le luxe de dissimuler quelque 13 millions d’euros au fisc espagnol.
Ces footballeurs au milieu du gué
attendent fiévreusement que leur smartphone vibre pour agiter une carrière au point mort et échapper au spectre du chômage qui leur a déjà fixé rendez-vous le 1 er juillet prochain. Cette carte bleue de leur syndicat, fût-elle électronique, sanctionne une exclusion encore plus douloureuse qu’une banale rouge brandie par l’arbitre, même s’ils percevront dans un premier temps quelque 600 euros mensuels net en plus que le plafond prévu pour un travailleur lambda et que l’association Play4 Contract leur permettra d’entretenir leur condition et leur esprit de compétition cet été à Tubize.
Un CDD à vie. «Privilégiés», ces honnêtes footballeurs le sont jusqu’à certain point. D’abord, ils ne sont jamais sûrs du lendemain, et encore moins de la durée ou de la prolongation de leur contrat. La période de leur contrat de travail ne peut excéder 5 ans. Les parties ne peuvent pas déroger à cette règle. Par contre, il est possible de renouveler un contrat de travail de sportif rémunéré à durée déterminée sans que ce contrat soit considéré comme un contrat à durée indéterminée. La loi sur les sportifs
rémunérés déroge donc sur ce point au régime général de l’article 10 de la loi sur les contrats de travail. En cas de renouvellement, la durée maximale de 5 ans doit également être respectée.
Quels critères séparent un sportif rémunéré d’un sportif amateur? La distinction n’est pas anodine puisque le premier statut ouvre le droit aux allocations de chômage en vertu de la loi du 24 février 1978 (à ne pas confondre avec la loi de – mai – 1978, qui permet à un joueur de rompre son contrat de manière unilatérale moyennant une indemnité) tandis que le second est réglé au niveau des entités fédérées.La ligne de démarcation entre les deux régimes n’est pas tracée par le nombre d’heures, ou des jours, des prestations, mais bien par un salaire brut minimum, revu à la hausse chaque 1 er juillet de l’année. Pour l’exercice en cours, ce seuil a été fixé à 9.800,00 euros. Le salaire annuel minimum brut s’élève à huit fois ce montant, soit 78.400 €.
Combien toucheront-ils au chômage? En fonction de leurs derniers revenus, diminués de 4/5 e de leur
avantage en nature, les joueurs contraints au chômage toucheront, net par mois, entre 1.633 € – le revenu minimum garanti, soit (9.800×2)/12, fixé depuis janvier 2008 – et 2.218,65 € – indemnité plafonnée.
Après dix ans de carrière
Considérer que Mouscron ne doit son maintien en D1A, lors des deux dernières saisons, qu’à David Hubert serait un tantinet exagéré. Pourtant, on n’est pas si loin de la vérité tant le joueur a été déterminant à l’image de son but inscrit contre le Sporting d’Anderlecht synonyme de maintien lors de la saison 2015-16.
Capitaine et leader naturel, le Bruxellois de 29 ans, qui est dans le viseur de Zulte Waregem, a toujours presté sur le terrain malgré des circonstances difficiles dans un club qui ne sait que trop peu où il va. Un comportement exemplaire d’autant que David Hubert n’a jamais appartenu
à Mouscron. Cela fait deux saisons que le joueur né à Uccle est prêté par Gand au club hennuyer. Il n’y aura pas de troisième épisode puisque le contrat du joueur arrive à échéance ce 30 juin et que Gand, qui avait également envoyé Hubert à Waasland-Beveren, ne lui a pas proposé de prolonger.
Une manière bien singulière de fêter ses dix ans de carrière pour celui qui a entamé son épopée footballistique au Racing Genk où il avait également été capitaine.
Cinquante : c’est le nombre de rencontres auxquelles Thomas Buffel a pris part lors de la saison 2016-17 avec le maillot du Racing Genk, qui a échoué de peu dans sa quête d’un ticket pour l’Europa League. Et pourtant, l’ancien Diable rouge est l’un de ces joueurs qui se retrouvera libre comme l’air le 1 er juillet 2017 son contrat se terminant la vieille.
Avec ses sept buts, ses huit passes décisives et son incroyable expérience forgée durant 18 années de carrière où son hygiène de vie a été irréprochable, le joueur de 36 ans, qui a connu
des moments difficiles suite au décès de sa femme il y a quelques mois, a des arguments à faire valoir. Celui qui a entamé sa carrière professionnelle à Feyenoord avant de connaître une très belle expérience du côté des Rangers ne pense pas encore à la retraite et peut certainement encore rendre des services à une formation professionnelle en Belgique. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que Buffel puisse s’offrir encore au moins une petite saison dans le championnat belge.
Il a refusé de prolonger à Eupen
Il y a quelques saisons, que ce soit à Westerlo ou à Gand, Christian Brüls avait laissé entrevoir de belles choses dans le championnat de Belgique sa vitesse et sa technique faisant des merveilles sur son flanc. Mais, depuis, il ne parvient pas à trouver de la constance dans ses performances.
Parti en France, où il a porté le maillot de Nice et de Rennes, il a bien connu quelques temps forts mais cela n’a jamais duré très longtemps. Revenu en Belgique pour se relancer au Standard de Liège, Brüls n’a pas non plus réussi à convaincre
et ce, toujours pour les mêmes motifs. Et l’histoire semble se répéter. De retour en janvier 2017 à Eupen, là où tout a commencé pour le milieu offensif, Brüls n’est pas vraiment sorti du lot en phase classique ou en Playoffs 2. Pourtant, le club germanophone lui a proposé une prolongation mais il a refusé. Une prise de risque pour le joueur de 28 ans qui, dans ce cas-là, devra se vendre auprès d’autres formations s’il ne revient pas sur sa décision de poursuivre au Kehrweg.
Il fêtera ses 38 ans en décembre
La nouvelle est tombée le 17 mai à 11h : le Sporting Lokeren annonçait officiellement que le contrat de son portier ivoirien, Boubacar Copa, ne serait pas renouvelé au-delà du 30 juin 2017. Une nouvelle qui en avait surpris plus d’un dans le monde du football noir-jaune-rouge d’autant que le portier à l’éternel sourire, qui arpente les pelouses belges depuis 2003 et ses débuts avec la formation de Beveren, n’avait pas démérité lors de la défunte saison avec pas moins de huit rencontres de championnat sans prendre de but sur les 26 où il était entre les perches waeslandiennes
Pas abattu par cette annonce, Copa avait indiqué, tout comme Thomas Buffel, qu’il ne pensait pas encore à raccrocher les crampons et qu’il espérait retrouver un club dans les semaines ou les mois à venir. Forcément, étant donné qu’il fêtera ses 38 printemps au mois de décembre, la tâche ne sera pas aisée pour l’ancien international ivoirien, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 2015 mais également lauréat deux Coupes de Belgique avec Lokeren.