Q
uinze jours après
avoir vu Christian
Burgess décoller
plus haut que la mêlée
pour offrir la victoire à
son équipe à la 94e
mi-
nute, l’Union a atterri en
Haute-Autriche, ce mer-
credi, pour une quatrième
rencontre qui pourrait
marquer un tournant
dans ce groupe E d’Europa
League. À égalité de points
avec Toulouse, qu’elle de-
vance juste à la différence
de buts, l’équipe bruxel-
loise veut profiter de ce
deuxième affrontement
coup sur coup avec LASK,
dernier de la poule, pour
assurer son avenir euro-
péen.
Prendre au moins un
point à Linz, ce jeudi soir
(18 h 45), serait s’offrir la
quasi-certitude de décro-
cher une des trois premiè-
res places et, donc, au pire,
de poursuivre la route en
Conference League. Avec
cinq unités à deux jour-
nées de la fin et quatre
longueurs d’avance sur le
LASK, il faudrait alors un
scénario catastrophe pour
voir l’Union terminer qua-
trième, à savoir un un sur
six combiné à un sans-
faute des Autrichiens.
. Mettre la pression
sur Toulouse
Dans le même temps,
Toulouse reçoit un Liver-
pool qui peut s’appuyer
sur un neuf sur neuf dans
ce groupe E et occupe une
troisième place en cham-
pionnat davantage con-
forme à son aura que celle
de la saison passée. On l’a
compris : gagner à Linz
permettrait probablement
à l’Union de placer Tou-
louse dos au mur avant le
match entre le TFC et la
RUSG du 30 novembre.
“C’est une rencontre très im-
portante pour nous”, con-
firme Philippe Bormans
au moment d’embarquer
pour l’Autriche. “On veut
prendre la deuxième place
et se qualifier ; donc il faut
gagner ou, au moins, ne pas
perdre avant d’aller à Tou-
louse.”
L’Union veut poursuivre
sa route en Europa League.
C’est une évidence, mais le
club bruxellois n’a pas
peur d’assumer cette am-
bition. Et elle le clame
sans forfanterie : “On ne
doit pas considérer comme
normal le fait de voir l’Union
se qualifier pour l’Europa
League deux années consé-
cutives. C’est exceptionnel, il
ne faut pas s’y habituer,
mais en profiter pleine-
ment”, insiste le CEO du
club. “On veut remporter ce
déplacement pour renforcer
nos chances de continuer
notre parcours européen”,
appuie de son côté Alexan-
der Blessin, dans le stade
de Linz, inauguré en 2023.
Si la première position
de ce groupe, qui semble
promise à Liverpool, en-
voie directement en hui-
tième de finale, aller cher-
cher la deuxième offrirait
un barrage face à un re-
calé de la Ligue des cham-
pions, qui pourrait être un
grand nom, comme le Mi-
lan AC ou Séville, par
exemple, voire un mor-
ceau moins “sexy” mais
pas forcément facile à ava-
ler, comme le Shakhtar Do-
netsk.
. Au moins 9 millions
de rentrées en cas de
qualification
Cette perspective est al-
léchante sur le plan spor-
tif, pour une équipe qui
avait impressionné l’Eu-
rope il y a un an, en attei-
gnant les quarts de finale
d’Europa League. Mais la
qualification est impor-
tante sur le plan financier
aussi, car il y a une diffé-
rence de rentrées entre
l’Europa League et la Con-
ference League.
“Le mercato de l’été passé
nous a déjà donné un peu
de marge financière”, pour-
suit Philippe Bormans.
“Mais il ne faut pas oublier
qu’on a d’abord essuyé de
grosses pertes lors des qua-
tre premières saisons
(NdlR : de l’ère Bloom-Mu-
zio), y compris lors de notre
première en D1A, vu les pri-
mes qu’on a dû payer.” Envi-
ron sept millions de per-
tes par saison. “On a seule-
ment pu réaliser des profits
l’année passée. Celle-ci sera
également positive, mais il
le faut, si on veut construire
un nouveau stade et conti-
nuer à grandir, c’est essen-
tiel.”
La RUSG avait été cher-
cher environ 12 millions
de primes UEFA avec son
beau parcours 2022-23.
Cette saison, jusqu’ici, en
plus d’une prime de dé-
part de 3,63 millions €,
d’une prime de coefficient
d’1,32 million et d’un “mar-
ket pool” (droits médias et
commerciaux) d’environ
1 million, l’équipe de Bles-
sin a déjà obtenu
840 000 € grâce à ses qua-
tre points. Il y a encore
630 000 € par victoire et
210 000 € par partage à
empocher, plus 1,05 mil-
lion en cas de qualifica-
tion pour les barrages. Par-
venir à poursuivre le che-
min sur cette voie, plutôt
qu’en Conference Lea-
gue assurerait donc en-
viron 9 millions € (brut)
rien qu’en primes UEFA.
On ne parle même pas
ici des rentrées billette-
ries de ce premier tour,
que l’on estime à envi-
ron 1 million €, au club.
Rêver d’une saison folle
comme la précédente,
avec un huitième de fi-
nale (1,2 million € de
prime UEFA) voire un
quart (1,8 M) en Europa
League passe donc par
une performance en
Autriche.
C’est tout cela qui se
jouera, ce jeudi soir, à la
Raiffeisen Arena, un
stade flambant neuf qui
donnera probablement
envie aux dirigeants
unionistes, eux qui ont
toutes les peines du
monde à faire avancer
leur projet de nouvelle
enceinte. L’équipe de Ka-
rel Geraerts avait pris la
bonne habitude de ga-
gner hors de ses bases le
jeudi soir (Berlin, Braga
et Malmö). Voici l’heure
de reprendre les bonnes
habitudes.
“L’objectif,
désormais,
c’est d’être bon
durant 90 minutes”
Après trois matchs un peu brouillons,
l’Union Saint-Gilloise doit hausser
son niveau en Europa League.
L
a quatrième sera-t-
elle la bonne ?
L’Union est tou-
jours bel et bien dans le
coup pour la qualifica-
tion, mais Alexander
Blessin ne nous en vou-
dra pas de faire la fine
bouche : son équipe n’a
pas encore montré son
meilleur visage dans ce
premier tour d’Europa
League. Crispés contre
Toulouse (1-1), trop timi-
des à Liverpool (2-0) et
lents au démarrage face
à LASK (2-1), à l’aller à
Bruxelles il y a deux se-
maines, les Jaune et Bleu
doivent enfin hausser
leur niveau en Coupe
d’Europe, s’ils veulent
réaliser une belle perfor-
mance en déplacement.
Ils n’auront pas tou-
jours la réussite de ren-
verser leur adversaire
dans le dernier quart
d’heure, comme à l’aller
face aux Autrichiens, et
leur T1 leur a d’ailleurs
envoyé ce message dès
après la victoire. Mais
cette Union reste une
équipe qui s’arrache
pour la victoire et a mon-
tré face à un Bruges
qu’elle a largement do-
miné, dimanche passé,
qu’elle poursuit sa pro-
gression assimilant de
mieux en mieux les sou-
haits de son nouvel en-
traîneur. “C’est l’objectif :
réussir un match plein, du-
rant nonante minutes. Je
ne l’ai pas encore vu jus-
qu’ici. Même contre Bru-
ges, on a mal démarré en
début de match, avant de
réaliser 75 bonnes minu-
tes. Mais voilà : avant, on
faisait plutôt 45 bonnes
minutes, puis 75 contre
Bruges… On se rapproche
des 90 minutes.”
“Le staff nous a montré
des vidéos de ce qui
n’avait pas été à l’aller, ex-
plique Dennis Eckert. On
n’a pas été bons à certains
moments ; on aurait pu
être plus rapides, trouver
les espaces. Mais il n’y a
pas de problème à cher-
cher ; je garde confiance
en nos qualités. Et on ar-
rive ici en Autriche après
une belle victoire en cham-
pionnat, ça fait du bien,
même s’il s’agit d’une
autre compétition et d’un
autre match, ici.”
. LASK : “Victoire
impérative”
Son entraîneur sait
que LASK ne sera pas une
proie consentante, mal-
gré son absence de
points après trois
matchs. Thomas Sageder,
le T1 des Autrichiens, a
d’ailleurs prévenu :
“Nous n’avons plus le
choix, il faut gagner ce
jeudi.”
Peut-être cette obliga-
tion d’aller de l’avant –
dans une enceinte an-
noncée complète – sera-t-
elle une bonne chose
pour les Bruxellois ? “La
question sera de savoir
s’ils démarreront le match
avec la même énergie que
la fois passée, s’ils lancent
tout dans l’attaque dès le
début”, s’interroge
Alexander Blessin. “On
verra, mais on sera prêt,
on essaiera de trouver des
solutions. Ceci dit, ça ne
changera pas mon appro-
che du début du match ;
peut-être la fin, tout au
plus. Mais on voudra ga-
gner et c’est le plus impor-
tant.”
Histoire de poursuivre
la belle série actuelle.