Les Bruxellois ont plusieurs raisons
de croire à une qualification qui serait
un véritable exploit.
Le grand soir est enfin
arrivé. Après sa su-
perbe prestation au
match aller (2-0),
l’Union affronte les Glasgow
Rangers à l’Ibrox Stadium, une
enceinte qui sera remplie par
près de 50 000 supporters
écossais et dans laquelle les
joueurs se sont entraînés ce
lundi en fin de journée.
Si le récent finaliste de
l’Europa League part favori de
cette rencontre, les hommes
de Karel Geraerts peuvent
croire à la qualification pour
les barrages de la Ligue des
champions qui serait
un véritable ex-
ploit. Voici pourquoi.
LA CONFIANCE
DU MATCH ALLER
Même si les Rangers
n’avaient pas été au niveau au
Stade Den Dreef, les Unionis-
tes avaient réalisé de leur côté
un match plein. Les cadres
comme Christian Burgess,
Teddy Teuma ou Loïc Lapous-
sin avaient répondu présent et
les joueurs offensifs avaient
réussi à se montrer efficaces
aux bons moments.
Si cette victoire offre un
avantage à l’Union avant le
match retour, elle a surtout
donné un boost de confiance
à une équipe loin d’être habi-
tuée à rencontrer des cadors
européens. “Nous sommes
peut-être un peu plus rassurés
sur le niveau général de l’équipe
après les départs et certaines
choses qui ont été dites à droite
et à gauche, explique le
gardien Anthony Moris. Cette
victoire nous a démontré que
nous pouvions faire de grandes
choses. Il faudra s’appuyer sur
cette confiance et prendre du
plaisir. Mais sans tomber dans
l’euphorie du résultat du match
aller car ce sera une autre
équipe des Rangers qui sera sur
le terrain.”
Même si la confiance sera
présente, elle ne doit en effet
pas non plus faire pousser des
ailes aux joueurs. “Avant le
match aller, j’ai répété plusieurs
fois au groupe que cela allait se
jouer en deux rencontres, calme
le T1 Karel Geraerts. Le match
aller a été bon mais rien n’est dé-
cidé pour autant. Autant l’Union
que les Rangers ont encore une
grosse chance de passer au tour
suivant.”
LA CULTURE
DE LA VICTOIRE
Assis aux côtés de son en-
traîneur pour la conférence
d’avant-match ce lundi, Bur-
gess a lancé une anecdote re-
flétant bien l’état d’esprit de
vainqueurs qui rè-
gne à l’Union depuis plusieurs
saisons : “Lors de mon tout pre-
mier match en D1B, à Deinze,
nous avions fêté la victoire
comme si nous étions cham-
pions. Cela m’avait un peu sur-
pris mais j’avais compris ce
jour-là que l’esprit de la gagne
faisait partie de la culture du
club.”
Les joueurs ont souvent ré-
pété que cette culture de la
victoire leur avait permis de
réaliser de belles choses la sai-
son dernière. Inutile donc
d’attendre de la part des Unio-
nistes de jouer pour accrocher
un match nul qui les qualifie-
rait toutefois pour le tour sui-
vant. “Notre chance est que nous
détestons la défaite et que nous
jouons toujours pour la victoire,
commente Moris. N’attendez
pas que l’Union gare le
bus devant mon goal, ce n’est
pas notre philosophie et ce ne
sera jamais la nôtre. Ce serait la
meilleure façon de se prendre
une dégelée. Nous avons cet ins-
tinct de folie, ce petit quelque
chose qu’on ne sait pas expli-
quer mais sur lequel il faudra
s’appuyer pour cette rencontre.”
LE RÉVEIL APRÈS
LA DÉFAITE À MALINES
Au coup de sifflet final sa-
medi soir sur la pelouse de
Malines, il était difficile de
trouver des points positifs
après la déroute de l’Union
(3-0). Avec le recul, cette dé-
faite aura fait du bien aux
joueurs de Geraerts qui
avaient sans doute pour la
plupart déjà la tête à Glasgow.
Elle a aussi démontré que les
joueurs se doivent d’être à
100 % s’ils veulent arracher un
résultat, peu importe l’adver-
saire. “Cette défaite a permis de
nous ramener les pieds sur terre,
continue le portier luxem-
bourgeois. Cela nous a montré
que rien n’est jamais acquis
dans le football et qu’une éter-
nelle remise en question est né-
cessaire. Nous pouvons tirer des
leçons de cette défaite et nous
avons le feu en nous pour effacer
ce match le plus vite possible. Je
ne suis pas contre prendre une
claque de temps en temps et j’es-
père que celle-ci aura permis de
remettre les pendules à l’heure.”
UN SCHÉMA DE JEU
FAVORABLE
Si les Bruxellois ne feront
pas qu’attendre leur adver-
saire dans leur partie de ter-
rain, ils ne joueront certaine-
ment pas non plus toutes voi-
les dehors. Ils savent que la
mission des Rangers est sim-
ple : inscrire au moins deux
buts et donc prendre les cho-
ses en main dès l’entame du
match. Avec des flèches
comme Simon Adingra ou
Dante Vanzeir capables de
faire mal sur les reconversions
offensives, l’Union va sûre-
ment être face à une physio-
nomie de match favorable. “Je
ne connais pas le schéma de
match car je ne sais pas com-
ment les Rangers vont jouer,
conclut Geraerts. Par contre, je
sais comment je veux que mon
équipe joue (sourire). Il faudra
que les joueurs montent sur le
terrain avec l’envie de donner
leur vie pour le club. Tout le
monde devra être à niveau si
l’on veut se qualifier.”
Ce qui resterait à coup sûr
gravé dans les mémoires des
supporters de l’Union pour un
long moment…
“Une rencontre historique
pour le club et le foot belge”
Philippe Bormans, le CEO du club,
est serein avant le duel face aux Écossais.
L es joueurs et le staff de
l’Union se sont envolés
vers Glasgow ce lundi matin
depuis l’aéroport de Zaven-
tem. Dans l’avion se trouvait
aussi le CEO du club, Phi-
lippe Bormans, qui était as-
sez confiant avant un duel
qui s’annonce des plus
chauds à l’Ibrox Stadium.
“Je suis assez serein”, a
lancé Bormans avant de
monter dans l’avion. “C’est
une rencontre historique pour
le club, mais c’est aussi un
match important pour le foot-
ball belge. Nous sentons le
soutien de la Belgique et ce
sera important de l’avoir con-
tre une si grande équipe. Nous
ne devons pas faire trop de
calculs et simplement jouer
notre jeu, comme cela a été le
cas au match aller où nous
avons montré qui nous étions.
Vu que les Rangers doivent au
moins marquer deux buts,
nous aurons des possibilités
de faire mal.”
Pour l’un des hommes
forts du club, pouvoir se dé-
placer jusqu’à Glasgow et y
affronter le dernier finaliste
de l’Europa League est une
belle récompense pour le
travail accompli la saison
dernière. “Personne n’aurait
osé penser à quelque chose
comme cela quand l’équipe
était en Division 1B”, avance
Bormans. “L’Union a raté de
peu le titre de champion de
Belgique mais peut mainte-
nant atteindre le barrage de la
Ligue des champions, c’est
quand même incroyable…
C’est une belle récompense
après tout ce qui a été mis en
place la saison dernière.”
Si le match peut permet-
tre aux hommes de Geraerts
de continuer à rêver, il peut
aussi donner un beau coup
de pouce financier. En cas
d’accession au barrage de la
Ligue des champions, qui se
jouera face à Monaco ou au
PSV Eindhoven, le club est
assuré de toucher cinq mil-
lions d’euros. “C’est une belle
motivation pour le club mais
les joueurs ne doivent pas trop
penser à cela. Nous restons un
club modeste, donc cinq mil-
lions d’euros aideraient pas
mal pour faire l’une ou l’autre
chose supplémentaire. Cela
pourrait par exemple aider
dans la perspective de la cons-
truction du nouveau stade.
Mais nous n’aurons jamais le
budget pour monter une
équipe du niveau de la Ligue
des champions.”
“Tout est possible ici”,
annoncent les Rangers
Les Rangers promettent une chaude
ambiance et croient en la remontada.
A vis de tempête sur
l’Ibrox : les Rangers
n’ont – évidemment – pas
abandonné. Surtout, ils ont
assuré avant ce match re-
tour combien ils croient en
un retournement de situa-
tion. Et combien ils comp-
tent sur la magie de l’Ibrox
stadium pour y parvenir.
“On est en confiance quand
on joue à la maison”, pré-
vient Giovanni van Bronc-
khorst. “Notre public joue
toujours un rôle très impor-
tant à l’Ibrox ; l’atmosphère
est fantastique et je suis sûr
que ce sera encore le cas ce
mardi.”
Il faut dire que les “Gers”
ont un certain savoir-faire
en matière de “remontada”.
“La saison passée, on a connu
beaucoup de matchs à domi-
cile où on avait dû effacer des
défaites de l’aller”, poursuit
le T1 néerlandais. Braga (3-1
après une défaite 1-0) en
quart puis Leipzig (mêmes
scores) en demi-finale : son
équipe a retourné la situa-
tion à deux reprises sur sa
route vers la finale de la Li-
gue Europa 2022.
Mais “Gio” le sait : l’Ibrox
ne fonctionne pas à lui seul.
Il faudra que son équipe
montre autre chose qu’à
Louvain : “À nous à sortir une
meilleure performance que
celle de l’aller pour pouvoir
créer cette atmosphère qu’on
connaît. Si on n’a pas notre
niveau habituel, on n’aura
aucune chance.”
Car si les “Teddy Bears” y
croient dur comme fer, c’est
un peu, aussi, parce qu’ils
n’ont pas le choix. La Ligue
des champions n’est pas un
bonus mais un “must”. Et
une élimination serait vé-
cue comme un camouflet.