L’Union garde ses neuf points d’avance sur le
Club après un nouveau match maîtrisé.
L’ Union a annoncé un
partenariat avec un
établissement bras-
sicole de la capitale,
en cette semaine incroyable
qui se terminera par le derby
que tous ses fans attendent.
Manifestement, la bière sem-
ble être la seule pression que
le leader connaisse.
Ce jeudi, il est allé chercher
un point mérité chez le cham-
pion qui comptait pourtant
mettre les points sur les “i”. Il
aurait dû mener à la mi-
temps, mais a manqué de bel-
les occasions. Et il a su tenir
lors d’une seconde période où
Bruges l’a plus obligé à recu-
ler. Mais l’équipe de Felice
Mazzù n’a pas craqué. Le T1 ca-
rolo avait demandé à ses trou-
pes de faire mieux que lors de
la phase aller dans cet enchaî-
nement Genk – Club – Ander-
lecht – Antwerp. Elle en est
déjà à quatre sur six, soit
aussi bien. Surtout, le promu
garde ses neuf longueurs
d’avance sur le Club.
Bien sûr, les tribunes du
Stade Jan Breydel étaient vi-
des, mais il n’empêche : on ne
voit pas qui va arrêter les
Jaune et Bleu, que ce soit en
phase classique, voire dans
des champions playoffs qu’ils
disputeront à coup sûr.
On s’attendait à ce que
l’équipe de Schreuder confis-
que le ballon pour obliger sa
rivale à jouer dans ses 30 der-
niers mètres, comme le sou-
haite le nouvel entraîneur
brugeois. Elle a bien eu la pos-
session, mais pour le reste, on
repassera. Surtout durant une
première période où Moris
n’a eu qu’un centre compli-
qué à gérer, pendant que Mi-
gnolet sortait de grosses para-
des à trois reprises devant
Vanzeir (23e
), Teuma (43e
) et
Lapoussin (45e
+2).
Probablement le Néerlan-
dais a-t-il demandé à Vormer
et Vanaken de ne pas trop se
projeter, en sachant que cela
aurait constitué un plan idéal
pour le leader, qui aime tant
piquer en contre-attaque.
Mais il n’y avait pas que l’in-
tention de ne pas se livrer qui
explique la façon dont le Club
a été dominé par les Saint-
Gillois avant la pause. L’inten-
tion de bien jouer est proba-
blement là, mais il manque
certaines pièces au puzzle
pour y parvenir. Dost était
seul, devant, à contre-courant
du reste de l’équipe. Le niveau
technique des défenseurs,
Nsoki en tête, est trop limité
et a failli coûter cher. Et cer-
tains ajustements ne sont pas
au point, comme sur cette
frappe de Teuma sauvée par
Mignolet où trois Brugeois se
regardaient en se demandant
qui devait gêner le tireur
(43e
). Union, Standard, Cercle,
Anderlecht : Bruges a loupé
tous ses derniers gros rendez-
vous.
Le Club aurait pu faire la
différence en seconde pé-
riode, après la montée de Ba-
lanta pour un Lang claire-
ment ciblé par les Unionistes,
parfois au-delà de la limite.
Mais si l’Union a souffert pen-
dant une demi-heure, elle n’a
pas sombré et s’est accrochée.
Elle a même retrouvé un se-
cond souffle dans un dernier
quart d’heure où elle a encore
eu de belles opportunités.
Cette fois, il n’y a pas eu de
but à la 100e
, mais malgré
tout, une grosse satisfaction.
“Sur le banc, j’ai repensé
au scénario du match aller”
Felice Mazzù est satisfait de la progression
de son équipe, dont il salue la maturité.
I
l n’a pas joué les gour-
mands, mais Felice
Mazzù ne l’a pas nié : “Il y
avait la place pour rem-
porter ce match. Je sors de cette
rencontre avec un sentiment
mitigé. On s’est créé beaucoup
d’occasions et l’homme du
match est clairement Simon Mi-
gnolet. Donc je suis très fier de
mon équipe. Faire 0-0 chez le
double champion en titre, oser
comme on l’a fait en première
période…”
Son Union avance, pro-
gresse, et c’est probablement
la plus grande satisfaction de
l’entraîneur. “Quand on ne sait
pas gagner, on doit savoir ne
pas perdre.” Ce qui n’avait pas
été le cas du match aller, lors-
que Bruges s’était imposé sur
le fil, sans que ce soit forcé-
ment méritoire. “Sur le banc,
on a repensé au scénario de ce
match aller”, reconnaît le T1.
“Mais cette fois, on a gardé le
zéro derrière, on n’a quasiment
rien laissé à Bruges, si ce n’est
un tir et le dernier coup franc.
Donc oui, on peut dire qu’on
grandit, qu’on prend de la ma-
turité.”
Le coup parfait aurait été
réalisé si Vanzeir avait con-
verti une de ses deux belles
opportunités. Mais ne comp-
tez pas sur Mazzù pour repro-
cher quoi que ce soit à son
buteur. “Il y a eu beaucoup de
débauche d’énergie. Ce soir, ils
sont fatigués parce qu’ils ont ef-
fectué beaucoup de courses, de
sacrifices. Notamment mes at-
taquants. Ils ont peut-être raté
des occasions, mais on ne peut
pas leur en vouloir, il y a un tra-
vail énorme.”
Reste à récupérer pour un
autre rendez-vous et, peut-
être, un autre grand moment
de la saison des promus. Tout
Bruxelles attend l’affiche de
dimanche. “Oui, je regrette
juste le fait que nous soyons les
derniers à jouer lors de cette 24e
journée et les premiers à re-
prendre dimanche.” Face à un
Anderlecht qui devra se ra-
cheter de la contre-perfor-
mance de mercredi : “Est-ce
une bonne ou une mauvaise
chose ? Cela n’influencera pas
notre préparation. Anderlecht
est une équipe de qualité qui
sortait d’une grosse série.”
Et l’Union, elle, est engagée
dans une autre : 19 unités sur
21 ! Tant qu’à parler points,
elle a deux matchs pour faire
mieux qu’à l’aller contre An-
derlecht et l’Antwerp. “Oui, il
ne nous manque qu’un point
pour faire mieux que ce quatre
sur douze… disons qu’on va es-
sayer de faire beaucoup beau-
coup mieux, surtout à la mai-
son devant notre public pour le
derby”, conclut le T1 du leader
dans un grand sourire.
“Nous n’avons
pas beaucoup été
inquiétés”
Ce mercredi soir, l’Union a
réussi à tenir le coup face
au champion en titre en ne
concédant que très peu
d’occasions. “Nous
n’avons pas beaucoup
été inquiétés défensive-
ment parce que nous
avons réussi à garder une
bonne organisation, ana-
lyse Siebe Van der Hey-
den. Il y a eu un gros tra-
vail de toute l’équipe.
C’est vrai qu’il y a une pe-
tite frustration de ne pren-
dre qu’un point car nous
aurions pu accrocher la
victoire. Mais ce n’est
quand même pas si mal,
cela nous permet de gar-
der neuf unités d’avance
sur Bruges.”
Les Unionistes ont fini le
match sur les rotules et
devront enchaîner avec le
derby dès ce dimanche.
“Tout le monde savait qu’il
fallait être agressif et qu’il
fallait se faire respecter
mais ce n’est pas que
contre Bruges. Si nous ne
nous donnons pas à fond,
nous ne gagnerons pas
de match. Nous nous
sommes battus tous en-
semble et c’est à nous de
bien récupérer en vue de
dimanche.”
“J’ai reçu plein des coups partout”
L es Blauw en Zwart sont
toujours invaincus face
aux formations du top 4,
l’Union, l’Antwerp et Ander-
lecht. Sept points sur quinze.
Malgré des adversaires à cha-
que fois très accrocheurs. “J’ai
des coups partout, déclarait
Clinton Mata, qui sera sus-
pendu contre Courtrai. J’ai
échangé mon maillot avec le
back gauche de l’Union, c’était
très sportif et fair-play. On s’est
fait une accolade ‘corona’. Mais
je lui ai dit que la prochaine
fois, si on se croisait en playoffs
1, il devait y aller plus douce-
ment (il sourit). J’ai des coups
partout alors que je ne suis
même pas attaquant.”
Ce qui avait déjà été le cas
au Standard. “On ne peut pas
leur en vouloir, ils jouent avec
leurs armes et leurs moyens.
Mais c’est embêtant car ça casse
notre jeu. Noa a subi une ving-
taine de fautes en première pé-
riode.”
Avec ce partage, les Flan-
driens conservent un handi-
cap de neuf points sur l’Union
Saint-Gilloise. Ils devraient dé-
buter les playoffs 1 dans la
peau du chasseur. “Mais on est
de toute façon habitués à la
pression à Bruges. C’est normal,
c’est le meilleur club de Belgi-
que. Mais je préfère ne pas
m’avancer. L’année dernière, les
gens disaient qu’on serait cham-
pions facilement. Tout le monde
voulait nous voir tomber. Neuf
points, c’est quelque chose. Mais
on avait un avantage de 18
points la saison passée et Genk
est revenu à une petite unité.”
Les Brugeois vont probable-
ment monter en puissance,
en intégrant le système d’Al-
fred Schreuder. “Oui, on doit
continuer avec cette mentalité.
On a déjà laissé moins d’espa-
ces qu’à Sclessin, les combinai-
sons sont plus fluides, les auto-
matismes meilleurs. Il faut gar-
der cette mentalité pour
rattraper l’Union.”