Samedi, le stade Joseph Marien était sold out, et ce pour la première fois depuis la relégation de l’Union en 1973.
Samedi, le stade de l’Union accueillait 7.600 supporters saint-gillois et 500 de Charleroi, soit le nombre maximum autorisé par la police de Forest, puisqu’il s’agissait d’un match à risque. Charleroi aurait souhaité amener mille personnes, ce qui aurait été possible, car l’Union dispose d’un large compartiment visiteurs de 1.800 places assises non-couvertes derrière le but, mais la police préfère limiter le nombre de visiteurs, car tous les bus sont parqués au même endroit et il n’y a qu’une seule entrée pour accéder à cette tribune. Si l’Union pouvait exploiter sa pleine capacité, elle pourrait donc abriter 9.400 personnes.
Dix jours plus tôt, elle avait déjà écoulé tous les billets disponibles et avait presque rempli son stade lors du match précédent contre Seraing, du moins dans les compartiments réservés à ses supporters, puisqu’il ne lui restait que 200 billets. 6.000 personnes ont assisté aux matches contre l’Antwerp et Zulte Waregem. À cause des mesures sanitaires, le club bruxellois n’avait pu accueillir de supporters visiteurs contre le Standard et le Club Bruges et le nombre de supporters locaux était lui aussi limité.
Depuis la rénovation du stade en 2018, les matches de Coupe contre Genk (quarts de finale) et Malines (demi-finales) avaient fourni les meilleures recettes, avec chaque fois 6.000 spectateurs, mais la moitié de la tribune debout non-couverte, lieu de ralliement du kop, et une partie de la tribune visiteurs derrière le but étaient restées vides, sur ordre de la police.
L’Union a réalisé sa plus grosse assistance du siècle dans un match de PO2, pendant la rénovation de son antre, quand elle se produisait au stade Roi Baudouin. Le 9 avril 2017, elle a affronté le Standard devant 11.000 personnes.
Rétrogradé en 1973, le matricule 10 a encore drainé 16.000 personnes en 1984, dans le derby contre le RWDM, en deuxième division. Quelques mois plus tôt, elle avait attiré 10.000 spectateurs, un nombre énorme pour un match de D3, mais l’enjeu était de taille: en ce mois de mars 1984, le premier et le deuxième de la série, l’Union et le VK Ninove, s’affrontaient, et compte tenu de la distance infime qui séparent les deux clubs (trente kilomètres), on pouvait quasi parler d’un derby. On trouve encore trace d’une assistance de 10.000 supporters en 1976-1977.
L’Union démontre ainsi qu’elle n’est pas qu’un projet artificiel, mais qu’elle a sa place et un avenir parmi l’élite belge. Cette saison, elle a tenu compte de 3.000 abonnés pour élaborer son budget, mais elle en est déjà à 4.500. Avant la pandémie, il n’y en avait que 1.700 et le club se produisait devant 2 à 3.000 personnes en D1B.
Si ses adhérents sont issus à 90% de Bruxelles, le promu jouit d’un succès croissant en dehors de la capitale. Six de ses douze clubs de supporters officiels se trouvent au-delà de la capitale. Il y en a trois en Wallonie, à Braine l’Alleud dans le Brabant wallon, à Ath dans le Hainaut et à Namur, la capitale de la Région Wallonne, et trois en Flandre: à Beersel, Opwijk et Ostende, les Union Sailors. Saint-Gilles a également un club officiel au sein des employés de l’Union européenne. L’Union est depuis longtemps un club-culte pour les étrangers vivant et travaillant à Bruxelles.
Elle vient même d’introduire une demande afin de fonder un club de supporters à Anvers. Et des groupes de fans viennent du Limbourg, la région du néo-Diable rouge, Dante Vanzeir.
Si l’Union valide un billet européen à l’issue de sa première saison parmi l’élite, elle a un accord pour disputer ses matches à domicile au stade d’OHL, à Louvain, ou au stade Roi Baudoin.