Dans le passé, Anderlecht a débauché
cinq autres entraîneurs sur base de leur
énorme succès dans un autre club belge.
Leur bilan était (très) mitigé.
Si, comme attendu, Fe-
lice Mazzù signe à
Anderlecht, il ne se-
rait pas le premier
entraîneur qu’Anderlecht dé-
niche dans un autre club
belge après une saison du
tonnerre. On n’a pas ajouté
Hein Vanhaezebrouck, qui
avait déjà été viré à Gand, qui
était en chute libre. Aperçu.
1 Georges Leekens,
du Cercle, en 1987
Le jeune Leekens est le co-
ming man des entraîneurs bel-
ges. Avec le petit Cercle, il fait
des miracles en Coupe de Bel-
gique, avec une victoire (en
1985), une finale (en 1986) et
une demi-finale (en 1987). Mi-
chel Verschueren lui donne
une chance à
38 ans.
âSon bilan
Leekens
échoue, selon
Verschueren,
à cause de son
manque d’ex-
périence. L’ex-
cuse de Lee-
kens : il ne dispose plus de Lo-
zano – double fracture
ouverte de la jambe après un
tacle du défenseur de Ware-
gem Desloover – et de son fu-
tur “ami” Scifo, parti à l’Inter.
Il survit à trois défaites de
suite (0-1 contre Saint-Trond,
2-0 à l’Antwerp et 1-2 contre le
Standard) mais en fé-
vrier 1988, il est viré et rem-
placé par Raymond Goethals.
2 Aad De Mos,
de Malines, en 1989
Le succès du FC Malines –
vainqueur de la Coupe d’Eu-
rope en 1988, plus fort qu’An-
derlecht lors d’une confronta-
tion directe en Coupe d’Eu-
rope en 1988-1989 et cham-
pion de Belgique lors de cette
même saison – est une épine
dans le pied
d’Anderlecht,
qui pille la
moitié de son
grand rival de
cette époque.
Le premier à
être transféré
est l’entraî-
neur Aad De
Mos, suivi par les joueurs Ru-
tjes, Albert, Bosman, Versavel
et Emmers.
âSon bilan Pas une réussite
totale, vu les joueurs dont il
disposait. Il a atteint la finale
européenne lors de sa pre-
mière saison mais l’a perdue
(contre la Sampdoria) parce
qu’il n’a pas mis Nilis dans
l’équipe. Il a remporté le titre
lors de sa deuxième saison
mais a été viré après la troi-
sième, quand il n’a rien ga-
gné. À cette époque, une sai-
son sans trophée était une ca-
tastrophe à Anderlecht.
3 René Vandereycken,
du RWDM, en 1997
Mazzù ne serait pas le pre-
mier entraîneur qu’Ander-
lecht chipe à un autre club
bruxellois. Le succès de Van-
dereycken avec le RWDM
épate Roger Vanden Stock,
qui vient de succéder à son
papa. La 4e
place du RWDM en
1995-1996 est considérée
comme un petit
chef-d’œuvre,
vu les moyens
limités au
stade Ed-
mond Mach-
tens. Vanden
Stock laisse
Vandereycken
encore un an
à Molenbeek
(où il évitera
de justesse la relégation) tout
en le faisant déjà signer pour
la saison 1997-1998.
âSon bilan Un échec total. Il
introduit une défense à cinq
avec un libéro, change cha-
que semaine son équipe, perd
contre le RWDM (0-2), est éli-
miné par Schalke en Europe
et est limogé à la fin novem-
bre, après une défaite à Bru-
ges (2-1), quand Anderlecht
est neuvième au classement.
Haan le remplace.
4 Aimé Anthuenis,
du Racing Genk, en 1999
Anthuenis multiplie les suc-
cès à Genk : la montée de D2
en 1996, la Coupe de Belgique
en 1998, le titre de champion
de Belgique
en 1999 et,
cette même
année, le tro-
phée de
meilleur en-
traîneur de
l’année. Le
duo Vanden
Stock – Vers-
chueren n’hé-
site pas et lui offre un contrat
aux normes anderlechtoises.
Genk crie au scandale, mais
Anderlecht persévère et ob-
tient gain de cause.
âSon bilan Un succès (quasi)
total, avec deux titres de suite
(dont le 25e
de l’histoire du
. Aimé
Anthuenis.
© BELGA
. René
Vandereycken.
© BELGA
club) et surtout la meilleure
campagne européenne d’An-
derlecht de ces 30 dernières
années, avec des victoires en
Ligue des champions face à
Manchester United et au Real
Madrid. Sa troisième saison
est toutefois l’année de trop.
Anderlecht termine 3e
en
championnat et dernier dans
sa poule de Ligue des cham-
pions. Anthuenis quitte le
Parc Astrid par la petite porte.
5 Hugo Broos,
de Mouscron, en 2002
Même sans les frères
Mpenza, Broos fait de l’excel-
lent travail à Mouscron. Il ter-
mine aux 7e
et 6e
places avec
une équipe moyenne et sur-
tout : il atteint
la finale de la
Coupe de Bel-
gique en
2002, qu’il
perd face à
Bruges. Les
deux titres et
deux Coupes
qu’il avait
remportés en tant que coach
de Bruges convainquent les
dirigeants d’Anderlecht : c’est
le bon moment pour aller le
chercher à Mouscron.
âSon bilan Le mariage n’est
pas une grande réussite. Cer-
tes, il remporte le titre lors de
sa deuxième saison au Spor-
ting (avec le jeune Kompany
en défense) et il connaît quel-
ques belles soirées européen-
nes (contre Bordeaux et le Cel-
tic, par exemple), mais son C4
lors de sa troisième saison est
la page la plus noire de sa car-
rière.
. Conclusion
Anderlecht est sans doute
le club belge le plus difficile à
coacher. Ce n’est pas parce
qu’on obtient des résultats
dans d’autres clubs belges
qu’on est une garantie de suc-
cès au Sporting. Felice Mazzù
est averti.
Ils ont emmené un
(ou des) joueur(s)
Est-ce qu’un joueur à la Casper Nielsen
pourrait suivre Mazzù à Anderlecht ?
L’ arrivée (probable) de
Mazzù pourrait-elle si-
gnifier qu’un des joueurs de
l’Union – le nom de Casper
Nielsen est le plus cité, mal-
gré la concurrence de Bruges
et malgré son prix trop élevé
pour Anderlecht – va accom-
pagner son entraîneur au
RSCA ? Ce ne serait pas si éton-
nant que cela. En tout cas, les
cinq entraîneurs cités ci-des-
sous l’ont fait.
GEORGES LEEKENS Charly Mu-
sonda. Le papa de Charly Jr
avait 18 ans quand il a rejoint
Anderlecht en provenance du
Cercle, avec Leekens. Malgré
sa fragilité, Musonda a été un
réel renfort.
AAD DE MOS Graeme Rutjes et
Johnny Bosman. Aucun Mali-
nois n’a suivi directement De
Mos à Anderlecht. Après sa
première saison (sans tro-
phée), De Mos a fait venir le
défenseur central Graeme Ru-
tjes. Au terme de sa deuxième
saison (en 1991), Johnny Bos-
man est venu renforcer l’atta-
que d’Anderlecht. Les trois
autres Malinois – Albert, Ver-
savel et Emmers – sont venus
quand Peruzovic était entraî-
neur. Tous les Malinois se
sont imposés à Anderlecht,
même si Emmers a été freiné
par des blessures.
RENÉ VANDEREYCKEN Spira Gru-
jic. Vandereycken a con-
vaincu le défenseur serbe du
RWDM de le suivre au Parc As-
trid. Tout comme son entraî-
neur, Grujic n’a pas laissé un
souvenir impérissable au
Sporting.
AIMÉ ANTHUENIS Besnik Hasi et
Marc Hendrikx. Après sa pre-
mière saison à Anderlecht,
Anthuenis a persuadé Vanden
Stock et Verschueren de
transférer le médian Besnik
Hasi, malgré l’arrivée d’Yves
Vanderhagehe. Marc Hen-
drikx a suivi l’année d’après.
Anthuenis avait déjà trans-
féré Davy Oyen en 1999. Il le
connaissait de Genk mais
Oyen était passé par le PSV.
Anthuenis a également tout
fait pour faire venir Souley-
mane Oulare. En vain. Hasi a
réussi, Hendrikx pas vrai-
ment.
HUGO BROOS Michal Zewlakow
et Christophe Grégoire.
Zewlakow l’a aussitôt suivi à
Anderlecht, Grégoire est en-
core resté à Mouscron pen-
dant deux saisons avant de re-
trouver Broos au RSCA.
Zewlakow a saisi sa chance,
Grégoire a eu du mal.