Ancien joueur de Seraing (1978-1989), où il est aujourd’hui T2, Marc Grosjean a aussi été entraîneur principal de l’Union du 30 avril 2015 au 8 mai 2018. Il se souvient…
Marc, que vous évoque votre séjour à l’Union, promue en D2 à votre arrivée ?
“L’équipe n’avait pas été sacrée championne mais était remontée de manière administrative. Avec pour conséquence qu’elle était loin d’être prête pour jouer en D2. D’autant plus que, cette saison-là, il fallait intégrer le top 8 pour demeurer en D1B suite à la réforme.”
Ce que Seraing n’avait pas réussi à réaliser, vous l’aviez fait avec les Unionistes.
“Le challenge était énorme et il s’agit d’une immense fierté de l’avoir réussi. Avec le staff en place, Erick Rios, Frédéric De Meyer et Cédric Belin, nous avions transféré juste, fait progresser bon nombre de joueurs (Rajsel, Mpati, Tabekou, Peyre, Perdichizzi…) et effectué un travail exceptionnel permettant à l’Union d’en être là aujourd’hui, à même de lutter pour rejoindre la D1A.”
À ce point-là ?
“Le fait de se maintenir avec un des plus petits budgets a accéléré l’aménagement du stade dont on parlait depuis des décennies ! Pour la direction et la commune, l’obligation de bouger était inévitable. Nous, les acteurs sportifs, avons été la locomotive qui a fait que le club n’avait plus le choix.”
Vous jouiez au stade Roi Baudouin. Comment aviez-vous vécu cette expérience ?
“Sportivement, ces deux saisons étaient compliquées. On sait l’impact que peuvent avoir les fidèles supporters de l’Union. Certains ne voulaient pas venir dans un autre stade que celui du Parc Duden. Dès lors, on avait moins de soutien dans ce grand stade. On aurait été plus forts dans notre enceinte. Néanmoins, lors de la 2e saison, on a eu l’occasion de jouer les PO2.”
Avec cette victoire contre le Standard. Le meilleur souvenir ?
“Le meilleur est cette victoire contre l’Antwerp, qui jouait la montée alors que ce succès nous assurait une place dans le top 8. C’était extraordinaire, on était la surprise du chef. Le succès contre les Rouches vient en deuxième place. Au-delà du fait d’avoir baladé les Liégeois, je me suis rendu compte, ce jour-là, de la dimension historique de l’Union saint-gilloise. Mais aussi que c’était un club d’avenir. Mon troisième match marquant est le maintien assuré à Tubize lors de la dernière journée de la 3e saison.”
C’était peu avant votre départ…
“J’avais toujours un contrat et les nouveaux investisseurs souhaitaient que je continue. Pour diverses raisons et sur base de certaines expériences antérieures (NdlR : comme Visé), ma réflexion m’a amené à partir. Puis l’offre de Virton et son projet à long terme étaient, à l’époque, intéressants.”
Mais vous auriez pu occuper un autre poste à l’Union, non ?
“En effet, l’une de mes volontés ou l’un de mes objectifs était de succéder à Guy Brison comme directeur sportif…”
Comment imaginez-vous votre retour ce samedi ?
“Nous étions peu de personnes pour travailler. Mais, comme on se voyait au quotidien, on était très proches. Le côté émotionnel risque d’être présent lors de notre montée sur la pelouse car il s’agira de la première fois que je vais entrer dans un Parc Duden terminé. Il y aura un pincement au cœur.”
“Ils doivent monter et je leur souhaite vraiment d’y parvenir cette saison”, clame Marc Grosjean à propos de l’Union. “Et, en D1A, ce club apporterait un plus à notre football.”
En attendant, les troupes de Felice Mazzù devront dompter celles d’Emilio Ferrera et de Marc Grosjean.
“Pour nous, ce match est important”, souligne le T2 du Pairay. “On vient d’être battus, on n’aime pas les défaites et l’on ne veut pas vivre pareille mésaventure deux fois de suite. Maintenant, l’Union, après son partage contre les jeunes de Bruges, voudra aussi réagir, devra assumer son rôle d’équipe favorite.”
Avec, élément favorable pour les Unionistes, le retour du public.
“Les 1 500 fans vont jouer leur rôle. Ils seront chauds bouillants et auront plus que jamais envie de chanter. Cette ferveur et cette osmose vont les pousser.”
Quant au sportif pur et dur, Marc Grosjean est clair.
“Il n’y a pas de point faible dans cette équipe ! Puis, au niveau individuel, tous peuvent faire la différence ! Cette formation a beaucoup de maîtrise et est sereine dans le jeu. Puis, si elle gagne, elle occupera la première place…”
DH – Emmanuel Thyssen