L’histoire est belle pour Guillaume François qui a retrouvé la Division 1A, cinq ans après son départ du Sporting de Charleroi pour le Beerschot. Un club qui évoluait alors en Nationale 1 et qu’il retrouvera ce samedi après-midi. De quoi faire renaître en lui les souvenirs de ses deux passages, et près de six années, au sein du club de la Métropole. prevnext
C’est en janvier 2010 que l’aventure anversoise commence pour Guillaume qui venait de se faire connaître du grand public avec Mouscron. « Je jouais à l’Excel avec notamment Maxime Lestienne », explique-t-il. « Mais le club a malheureusement fait faillite et on s’est retrouvé libre. J’étais très déçu de devoir quitter Mouscron car c’était un club très familial, vraiment rêvé pour débuter en D1. J’aurais bien aimé y rester plus longtemps pour pouvoir m’y faire les dents. »Mais à 19 ans, l’Ardennais doit donc faire le grand saut. « Au total, j’y suis resté trois saisons et demie. J’ai eu pas mal de temps de jeu mais également quelques petites blessures. Ce qui fait que, sur le long terme, je ne me suis jamais véritablement imposé. Je n’ai d’ailleurs pas une saison de référence durant cette période. »Pour autant, son adaptation, elle, se déroule à merveille. « En tant que « petit Ardennais de base », j’avais évolué à Mouscron, un petit club très familial, et je me retrouvais du jour au lendemain dans une grande ville comme Anvers. Mais mon intégration s’est très bien passée. On était une bonne bande de potes. Et cela m’a également permis de travailler mon néerlandais (sourire). »De quoi évacuer quelques clichés véhiculés sur le club. « J’avais effectivement beaucoup d’interrogations en arrivant au Beerschot. Car de l’extérieur, le club est plutôt vu négativement, surtout du côté wallon. Les supporters ont la réputation d’être flamingants. Mais je peux vous dire que, quand ils vous considèrent comme un joueur de chez eux, c’est vraiment quelque chose de très fort. Ils se comportent un peu comme les fans en Angleterre. Ils sont parfois difficiles avec les joueurs mais toujours très proches d’eux. »En 2013, après trois ans et demi chez les Rats, Guillaume François décide de tourner -une première fois- la page et signe à Charleroi. « En fait, j’ai à nouveau été confronté à une faillite. Le Beerschot est retombé en P1. Je sortais d’une bonne saison et Charleroi est venu avec un chouette projet. À cette époque, Mehdi Bayat et Fabien Debecq venaient de reprendre le club. Ils voulaient repartir avec plus de jeunes et de Belges. Le projet était bon et je suis resté au Sporting durant trois saisons. »En 2016, après une dernière campagne au Sporting jalonnée par les blessures, Guillaume François quitte le Mambourg et la Division 1A. « Je m’étais en effet blessé et fait opérer à l’adducteur. En fin de contrat, j’ai décidé d’aller voir ailleurs. J’ai alors fait un test en Championship à Roterham United. J’y suis resté un mois à l’essai mais on ne m’a pas pris. J’ai ensuite été testé durant une semaine au FC Hibernian en Écosse, sans plus de succès. Le mercato touchait à sa fin et il n’y avait plus de place pour moi en D1A ni D1B. C’est alors que le Beerschot m’a appelé. Il évoluait à ce moment-là en Division 1 amateurs (NDLR : aujourd’hui Nationale 1, le troisième échelon du foot belge) et était coaché par Marc Brys. »Guillaume François fait dès lors son retour dans le club anversois, trois ans après l’avoir quitté. Une décision qu’il ne va pas regretter. « L’histoire a été belle car on a directement été champion et on est monté en D1B. L’année suivante, on a atteint la finale du championnat mais on a échoué à la toute dernière minute, sur un penalty accordé au Cercle de Bruges. C’était vraiment horrible. Car on voulait véritablement boucler cette incroyable histoire. Celle d’être champion chaque année de la P1 jusqu’à la D1A. »Cette finale de la D1B face au Cercle de Franky Vercauteren sera également son dernier match sous la vareuse anversoise puisque, en 2018, il décide de quitter le club. « Je n’aurais pas été contre de rester au Beerschot mais Virton est arrivé avec un super projet. C’était à l’époque Marc Grosjean qui gérait l’aspect sportif. Avec Anthony Moris, on s’était toujours dit qu’on voulait jouer au moins une fois ensemble durant notre carrière. Ce qui a été rendu possible avec ce beau projet. En plus, c’était le club de notre région. Cela nous tenait encore plus à cœur. »L’aventure, aussi belle ait-elle été durant un an (Virton a failli arracher la première tranche de D1B), s’est malheureusement mal terminée, le club gaumais ne recevant pas sa licence pour la D1B pour la saison 2019-2020.En 2019, l’Union flaire la bonne affaire et met Guillaume François sous contrat. La suite, c’est de l’Histoire puisque, après quelques mois compliqués, le joueur prend véritablement ses quartiers à ce poste si spécial de « full back », cher à la tactique mise en place par Felice Mazzù. Et il inscrit un des deux buts face au RWDM le 13 mars dernier lors du match qui offre le titre de D1B à l’USG. Un match qui permet dès lors à Guillaume François de faire – enfin- son retour en Division 1A. « Je savais, il y a cinq ans, lorsque j’ai décidé de redescendre de deux divisions, qu’il y avait une possibilité que je ne revoie jamais la D1A. J’y suis passé à côté d’un fifrelin avec le Beerschot et avec Virton. Finalement, ma troisième chance a été la bonne. Le troisième projet a été le bon. »Cerise sur le gâteau, Guillaume François fait son retour par la grande porte puisqu’il a été titulaire aussi bien contre Anderlecht que contre Bruges. « J’avais terminé le dernier championnat dans l’équipe et j’avais réalisé une bonne préparation. Je me doutais dès lors que j’aurais la priorité. Même si je sais que le club est allé chercher un très bon concurrent. » En effet, l’Union a attiré Bart Nieuwkoop qui compte tout de même près de 80 matches en Eredivisie à son actif avec Feyenoord. Mais François, lui aussi, affiche des statistiques intéressantes : près de 175 matches en Division 1A. « Bart a un bon CV, mais je vois les choses un peu différemment. Je me dis qu’on est deux pour remplir ce poste-là. Il va peut-être être numéro 1 à un certain moment de la saison. Ou alors ce sera moi. Mais je ferai tout pour conserver ma place. »Une place de titulaire qu’il convoitera ce samedi, lors d’une rencontre qu’il ne raterait pour rien au monde. « J’ai adoré le stade du Beerschot, un club dans lequel j’ai passé cinq saisons et demie et avec lequel j’ai eu des relations très chaleureuses avec les supporters. D’ailleurs, j’ai déjà eu la chance d’y retourner lorsque je jouais avec Virton et j’avais été très bien accueilli. C’est clairement un des matches que j’ai coché dans mon agenda lorsque le calendrier a été dévoilé. »
Felice Mazzù.
Felice Mazzù ne s’attend clairement pas à une rencontre évidente pour ses ouailles. « Ce sera un match beaucoup plus difficile que les deux autres », a déclaré le tacticien du matricule 10. « J’ai parlé aux joueurs en leur disant qu’il était plus facile, mentalement parlant, de préparer des matches comme les deux premiers qu’on a eus face à Anderlecht et Bruges que celui-ci. Contre les Anversois, il va falloir redoubler de vigilance et faire des efforts supplémentaires. »Mazzù se montre dès lors particulièrement prudent, malgré les deux bonnes prestations initiales de l’Union en D1A. « Je veux mettre en garde en disant que le match de samedi est plus important pour moi que les deux qu’on vient de jouer. L’affiche est peut-être moins alléchante mais la difficulté sera plus importante. »Le coach des Jaune et Bleu a également dû trouver les mots justes après la défaite frustrante face à Bruges. « Tout le monde était déçu en début de semaine. Mais j’ai dit à mes joueurs que c’était probablement le meilleur match qu’on ait joué depuis que j’étais arrivé à l’Union. Même si c’était très décevant de repartir avec zéro point, cela fait partie de notre apprentissage et on doit tendre vers le positif. »Felice Mazzù, sauf blessure de dernière minute, pourra compter sur son groupe au grand complet contre le Beerschot.