En cas de victoire face à l’Antwerp, l’Union s’envolerait -encore un peu plus- en tête du classement et pourrait se mettre à rêver  en grand. En cas de défaite, elle verrait le Matricule 1 revenir à quatre unités seulement, ce qui relancerait pleinement le suspense. next

Et si, au final, le match capital de l’Union en ce début d’année était celui face à l’Antwerp ? Bien plus encore que ceux récemment disputés face à Genk, Bruges et Anderlecht ? Car cette rencontre de ce samedi soir a comme des airs de tournant de la saison. En effet, en cas de victoire dans la Métropole, les Saint-Gillois mettraient leur adversaire, actuellement deuxième du classement, à dix points. Ils se rapprocheraient dès lors encore un petit peu plus des Playoffs 1 et pourraient véritablement se mettre à rêver encore plus grand. En cas de défaite par contre, ils sentiraient le souffle du matricule 1 dans leur cou. L’Antwerp reviendrait alors à quatre longueurs seulement, et relancerait le suspense. « Mais depuis le début du mois de janvier, on n’a que des gros matches, que des gros duels », tempère Felice Mazzù, le T1 de l’USG. « Pour moi, c’est dès lors un match comme un autre au niveau de la difficulté. Avec le fait, de plus, que l’Antwerp retrouvera son public. Et quand on connaît cette ambiance très chaude qui règne au Bosuil… Ce sera à nous de bien gérer cela. »Cette rencontre s’apparente d’autant plus à un choc qu’elle mettra aux prises les deux équipes les plus en forme de D1A à l’heure actuelle. En 2022, l’Union totalise un bilan de 10 sur 12 et reste, plus globalement, sur neuf matches sans défaite. L’Antwerp, pour sa part, totalise un bilan de 13 points sur 15 et reste sur sept rencontres sans connaître le moindre revers. Ce qui lui a permis de se replacer en deuxième position. « C’est une équipe qui a beaucoup d’expérience et qui a injecté énormément de moyens pour être champion et aller en Europe. C’est une équipe qui a déclaré ouvertement qu’elle voulait être championne, et elle le doit par rapport à ses moyens. D’ailleurs, à titre de comparaison, les montants investis pour attirer Nainggolan représentent plus que ce qu’on a dépensé pour former notre noyau. »Cette rencontre au sommet sera également le théâtre d’un duel des buteurs puisque Deniz Undav du côté saint-gillois et Michael Frey du côté anversois, sont au coude-à-coude en tête du classement des meilleurs artificiers de la série avec 18 réalisations chacun.Un match qui sent la poudre…

PUERTAS, UN RENFORT DE POIDS 

« Prouver que l’USG ne s’est pas trompée »  

 V.M.

Photo News/Jimmy Bolcinaprevnext

Ce samedi soir au Bosuil, Felice Mazzù pourrait à nouveau faire appel à Cameron Puertas, un des quatre nouveaux venus du mercato hivernal, qui est déjà monté au jeu à deux reprises depuis son arrivé à l’Union il y a deux semaines. Le joueur suisse, qui possède également un passeport espagnol, a signé jusqu’en juin 2025 et est le transfert le plus cher de l’histoire du club saint-gillois. L’occasion de faire plus ample connaissance avec ce milieu de terrain de 23 ans.Un… gardien qui s’est reconverti !Jusqu’à ses 14 ans, Cameron Puertas évoluait… entre les perches du club de sa ville natale, Lausanne-Sport. Mais un beau jour, son destin a basculé. « Avant un match, mon entraîneur m’a dit de changer de tenue et de m’habiller en joueur de champ. J’étais content car, dans mon quartier avec mes amis, je n’allais jamais au but. Je suis monté au jeu et j’ai failli marquer. À partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais renfilé les gants. »Dans la foulée, Puertas quitte son club de cœur et tente l’expérience dans deux autres formations de son coin, Renan et le FC Forward Morges, avant de revenir aux sources quelques années plus tard. C’est finalement en 2018 qu’il effectue ses grands débuts avec la formation vaudoise. « À l’époque, le club venait d’être racheté par un nouveau propriétaire dont l’ambition était de remonter directement en Super League après avoir été relégué. On n’y est toutefois pas parvenu la première année. Mais ce fut chose faite la suivante. »Le milieu allait dès lors connaître la Division 1 suisse entre l’été 2020 et le mois de janvier 2022. Une saison et demie durant laquelle il allait jouer 49 matches, marquer 7 buts et distribuer 6 assists. Mais également prendre… 17 cartons jaunes et un rouge ! « J’aime récupérer le ballon, aller au contact, percuter et tirer. Je suis un 6 ou un 8 », se décrit-il, lui qui possède une caractéristique plutôt surprenante. En octobre 2020, l’Observatoire du football (CIES), dévoilait qu’il était le meilleur tackleur d’Europe. Il réussissait en moyenne un tackle toutes les 13 minutes et 39 secondes. « J’aime vraiment bien aller gratter le ballon. Mais cela dépend évidemment de la position dans laquelle je me trouve sur le terrain. C’est plus facile si je suis plus bas. »C’est donc à 23 ans que le rugueux médian a décidé de sauter le pas et de quitter les paisibles rivages du Lac Léman pour la bouillonnante Saint-Gilles. « Au total, avec Lausanne, j’ai disputé plus de cent matches durant plus de trois ans. J’avais besoin de passer un nouveau palier dans ma carrière. Certes, cela fut difficile de quitter mon club de cœur, un club que j’ai toujours supporté. Mais je savais qu’un départ devrait arriver un jour. Et cela s’est réalisé cet hiver. »Le plus gros transfert de l’histoire de l’USGPour Cameron Puertas, le paradigme a changé du tout au tout en quelques jours. Alors qu’il luttait encore contre la relégation avec Lausanne-Sport (9 e sur 10 équipes) il y a peu, il va désormais devoir s’arracher pour… conserver la première place du classement de l’Union. Et il a directement été mis dans le bain car Felice Mazzù l’a fait monter durant une vingtaine de minutes de jeu face à Bruges et lors des dix dernières minutes contre Anderlecht. « Avant Bruges, je n’avais que deux entraînements dans les jambes mais j’étais à disposition du coach s’il avait besoin de mes services. Il m’a fait rentrer et cela m’a permis de me mettre rapidement à l’aise. Car je me dis que c’est une belle marque de confiance s’il me donne directement du temps de jeu face aux deux gros du championnat. »Mais il faut aussi dire que le joueur arrive avec une étiquette dans son dos : celle du plus gros transfert de l’histoire de l’Union qui l’a attiré dans ses filets pour 1,16 million d’euros. « Pour moi, il s’agit d’une bonne pression. Le club a confiance en moi et l’a montré en payant ce transfert. À moi de lui rendre la pareille désormais et de lui montrer qu’il ne s’est pas trompé à mon sujet. »Histoire impossible avec la Nati… pour le momentCe samedi, Cameron Puertas pourrait croiser sur sa route un compatriote, Michael Frey. Un joueur qu’il ne connaît pas personnellement, au contraire d’autres Helvètes de notre championnat. « Je connais Bastien Toma, qui est un ami (NDLR : qui vient d’être prêté par Genk à Saint-Gall), et Stefan Knezevic de Charleroi. Les Suisses viennent en Belgique car le niveau du championnat y est plus élevé. C’est un bon tremplin pour leur carrière. Il y a de belles équipes, la possibilité de disputer des beaux matches dans une belle ambiance. D’ailleurs, j’ai remarqué que l’atmosphère était incroyable lors du derby bruxellois. Le public n’a cessé de nous encourager de la première à la dernière minute. »En parlant de Suisse, Cameron Puertas ne pourra par contre pas prétendre à une sélection avec la « Nati », si celle-ci devait un jour se présenter, avant… 2025. « J’ai eu une histoire avec mon permis de conduire et cela a été dans mon casier judiciaire. La loi sur la circulation routière est très stricte en Suisse et je ne peux donc pas jouer avec l’équipe nationale jusqu’en 2025. C’est dommage car il y avait de belles échéances qui se profilaient. »C’est donc uniquement en club, et avec l’Union, qu’il va devoir démontrer ses qualités dans les mois et années à venir.