Casper Nielsen a donné les 3 points à l’Union.
Après le partage du Club Brugeois, les troupes de Felice Mazzù vont vivre une nouvelle semaine en leader unique de la Jupiler Pro League. De quoi ouvrir les horizons vers des ambitions plus larges que le simple maintien pour le retour en D1 après 48 ans d’absence ? Pour l’instant, on ne rêve pas du côté du stade Marien.
À l’instar des deux visages présentés samedi passé contre Seraing, l’Union a aussi affiché quelques moments de faiblesse sur la pelouse d’Eupen. Là où il avait fallu une mi-temps pour rectifier (à 10 !) le tir contre Seraing, les Unionistes ont répliqué en une minute au double uppercut envoyé par les Pandas, revenus à 2-2 entre la 75 e et la 77 e . S’il a provoqué une interruption du match pendant 10 minutes, l’incident entre le public local (« Cela fait 8 ans que je viens à Eupen, je n’avais jamais connu cela de la part de ce magnifique public », regrettait Felice Mazzù) et le gardien Anthony Moris n’a pas entraîné une nouvelle défaillance dans la défense bruxelloise malgré quelques moments chauds. Déjà assurée avec ce 2-3 final, la première place de l’Union a été renforcée par le partage des « Blauw en Zwart » ce dimanche au Bosuil.Progressivement, une question surgit : jusqu’à quand l’Union va-t-elle jouer les trouble-fête au sommet de la D1A ? « Pour moi, on peut arrêter le championnat maintenant », rigolait Anthony Moris dans les catacombes du Kehrweg.
1 Jamais un montant n’a été sacré championde Belgique
Si de grands championnats comme l’Allemagne, la France et l’Angleterre ont vécu cet exploit, il serait inédit en championnat de Belgique : un promu qui décroche le titre. Depuis l’avènement du foot pro en Belgique (1974), Seraing (1994) et Mouscron (1997) ont la meilleure performance avec une 3 e place. À l’ère des playoffs, seul Saint-Trond a fini 4 e en 2010. Durant l’exercice 1996-1997, les Hurlus avaient aussi occupé la place de leader… comme le Beerschot la saison passée au soir de la 14 e journée. « La saison passée, le Beerschot et OHL ont quand même fini respectivement 9 e et 11 e », tempère Felice Mazzù. « C’est un classement tout à fait honorable pour un montant. Nous serions déjà contents de terminer dans cette zone-là parce que notre objectif est de stabiliser le club en première division. Dans un coin de notre tête, c’est sûr que nous serions tous heureux si nous pouvions continuer de cette manière-là. Mais il faut garder l’humilité et la simplicité de se maintenir d’abord et de penser à stabiliser l’équipe. »Dante Vanzeir reste aussi les pieds sur terre. « On a une autre équipe que le Beerschot mais il n’y a pas de pression. Le maintien sera-t-il plus facile ? C’est déjà bien d’avoir pris autant de points. On va essayer de rester le plus longtemps dans le top. »
2 L’Union a développé la culture de la gagne en D1B
Après le titre en D1B, l’Union a gardé le goût de la victoire tandis que la montée du Beerschot avait été réalisée à l’arraché. « On a voulu mettre en place cette culture de la gagne quel que soit l’adversaire et c’est ce qui nous a permis d’être champion », poursuit le coach unioniste. « Notre jeu est à risques et cette philosophie paiera à long terme. Gardons à l’esprit qu’une équipe qui veut perdurer en haut de classement doit être capable de ne pas avoir des moments comme à Eupen. »« Nous aurons encore des défaites mais l’important est de voir comment on se relève après », souligne Anthony Moris. « Notre force, c’est le groupe soudé depuis la saison passée. Les deux exemples d’OHL et du Beerschot nous inspirent parce que nous n’avons pas envie de craquer. L’appétit vient en mangeant mais les adversaires commencent à nous connaître. Notre chance, c’est notre force offensive. Par expérience, je sais que les mois compliqués arrivent. »
3 Le danger ne se situe pas au mercato d’hiver pour cette Union-là
Dans nos éditions de samedi, le président Alex Muzio (qui a vécu le match de samedi dans le bloc des supporters unionistes) ne semblait pas avoir de crainte pour le prochain mercato estival, là où le Beerschot avait perdu une partie de sa dynamique avec les départs du coach Losada et du feu follet Tissoudali. « C’est chouette d’être leader mais notre premier objectif, c’est d’abord mardi contre Malines (en Coupe) », souligne le buteur et passeur Deniz Undav. « Qui peut nous arrêter ? Si on repense à notre première mi-temps contre Seraing, tout le monde ! On verra où on sera en hiver, puis à la fin de saison. Ne comparons pas avec la saison passée, la D1A c’est autre chose. »