Vanzeir n’a pas eu le même sang-froid que contre Genk
Après dix matches sans défaite et un remarquable 10 sur 12 face à Genk, Bruges, Anderlecht et l’Antwerp, l’Union est redescendue de son petit nuage, chutant face à une équipe de Saint-Trond très organisée. L’USG devra en tirer les leçons. next
Cela faisait près de deux mois et demi que l’Union n’avait plus mordu la poussière, sa dernière défaite datant du 26 novembre face à OHL. Ce dimanche, elle a retrouvé ce goût si désagréable, se cassant les dents sur des Trudonnaires hargneux. Des Canaris venus au stade Marien avec la ferme intention de ne concéder aucun centimètre carré de pelouse au leader de la compétition. L’USG, pour sa part, n’aura pas été surprise par cette rude opposition proposée par les hommes de Bernd Hollerbach. Car les Saint-Gillois s’attendaient à ce genre de rencontre fermée, comme l’avait d’ailleurs déclaré Guillaume François en conférence de presse ce vendredi. « Il va désormais falloir trouver des solutions face à des équipes qui développeront un autre style de jeu que les quatre équipes précédemment rencontrées. »Mais de solution, il n’en aura finalement pas été question, les Saint-Gillois ne trouvant jamais la faille. Et pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir cherchée. Les statistiques du match sont d’ailleurs éloquentes. L’Union a eu 68% de possession de balle et a réalisé 534 passes (contre 246 pour les Trudonnaires). Mais cette domination fut aussi outrageuse que stérile, l’USG ne parvenant à cadrer qu’une seule fois. De l’autre côté de la pelouse, la défense allait se montrer nettement moins rassurante qu’à l’accoutumée, à l’exception de Moris auteur de deux superbes parades. Dix minutes après la reprise, Kandouss commettait l’irréparable, provoquant un penalty qui semblait totalement évitable. « Ce n’était pas une bonne journée », pestait Felice Mazzù. « On a joué contre un bloc solide, et assez bas, sans parvenir à trouver des solutions, si ce n’est en toute fin de match avec le penalty obtenu par Lapoussin. »« Ce penalty ? Le symbole du match »Comme il y a trois semaines face à Genk, Vanzeir prenait ses responsabilités alors que les arrêts de jeu étaient déjà largement entamés. Mais cette fois, ses nerfs n’allaient pas être aussi solides que face aux Limbourgeois, l’attaquant de l’Union catapultant le ballon largement au-dessus des cages. « Mais je n’en veux pas à Dante car il fait une saison extraordinaire », déclarait son coach. « Je dirais simplement que ce penalty est le symbole du match : on a fait beaucoup de mauvais choix. Plus globalement, on comprend que, pour gagner une rencontre, on doit performer à 100%, tant au niveau individuel que collectif. Et ce ne fut pas le cas. Cette défaite doit désormais nous servir pour le futur, et faire comprendre qu’on n’est pas invincible. »Un revers qui n’est que le cinquième de la saison pour l’Union. « Et qui tombe en quelque sorte au même genre de moment que le dernier face à Louvain », réagissait encore le T1 saint-gillois. « À l’époque, on venait d’empocher le titre de champion d’automne, en s’imposant largement à Ostende. Là non plus, on n’avait pas réussi à tourner le bouton et à se remettre dans le bain. »« Relancer une nouvelle dynamique »Felice Mazzù l’espère désormais : cette défaite pourrait (devrait ?) agir comme une bonne piqûre de rappel pour les Saint-Gillois. Et des enseignements devront en être tirés. Car d’ici à la fin de la phase classique, l’USG ne jouera que contre des équipes classées dans la seconde partie du classement, à l’exception de Charleroi le week-end prochain. Des formations qui risquent bien de s’inspirer de la stratégie adoptée par Saint-Trond. « Ce match doit nous aider pour l’avenir. Il va falloir faire des efforts supplémentaires et avoir un mental d’acier. Le fait de gagner constamment apporte certes de la confiance, mais peut-être même trop de confiance. Toutefois, comme la défaite à OHL, celle-ci pourrait nous permettre de relancer une nouvelle dynamique. »Samedi prochain, de retour dans sa ville de Charleroi, Felice Mazzù va devoir se montrer créatif pour éviter de chuter une deuxième fois d’affilée (ce qui ne lui est jamais arrivé depuis son arrivée à l’Union il y a plus d’un an et demi). Car il va devoir composer sans trois de ses titulaires. Kandouss et Nielsen ont hérité de leur cinquième carte jaune, tandis que Van Der Heyden purgera son deuxième match de suspension. Il y aura dès lors fort à parier qu’il fasse à nouveau confiance au défenseur japonais Machida qui était titularisé pour la toute première fois depuis son arrivée en prêt à l’Union au début du mois de janvier. Le tacticien du matricule 10 espérera également pouvoir compter sur le retour de Mitoma, annoncé comme imminent.Si l’Union Saint-Gilloise fait logiquement la moue en cette fin de week-end, elle n’en reste pas moins idéalement placée au niveau du classement, confortablement installée en tête du championnat avec sept points d’avance sur son dauphin, l’Antwerp. Les playoffs 1 ne devrait, sauf cataclysme, pas lui échapper. Il ne reste plus qu’à savoir quand exactement les Jaune et Bleu composteront officiellement leur billet.
TEDDY TEUMA
Alerte centenaire, Teddy Teuma nourrissait des regrets, dimanche soir, au moment de venir commenter la prestation moins aboutie de l’Union. « À chaud, je peux vous dire que je suis dégoûté », expliquait le capitaine saint-gillois. « Non pas parce que Vanzeir a raté le penalty – ce qui peut arriver à tout le monde – mais parce que j’estime qu’on n’a pas joué à notre véritable niveau, tout simplement. On ne va pas se voiler la face : on n’y était pas. On aurait dû aller plus vite, créer du mouvement, moins porter le ballon et davantage gagner de duels ! Après, il faut relativiser en constatant qu’on a toujours sept points d’avance en tête du championnat. Tous les grands comme Bruges ou l’Antwerp ont connu des périodes moins bonnes, on constate également cela à l’étranger avec le PSG en Ligue 1. En tout cas, il convient de rapidement tirer les leçons de cette défaite face à une formation de Saint-Trond qui a joué avec un bloc bas, ce qui nous convient moins bien et qui risque de se reproduire ces prochaines semaines. Elle s’est montrée costaude et efficace, il faut aussi le reconnaître. »Samedi prochain, à Charleroi, l’Union va devoir trouver la parade avec un effectif remanié. À la suspension déjà actée de Van Der Heyden (2/2) sont venues s’ajouter celles de Kandouss et de Nielsen. « Ah oui ? Ça commence à faire beaucoup mais ça fait partie du jeu », s’est étonné Teddy Teuma. « On a des joueurs qui viennent d’arriver et qui commencent à trouver leurs marques. À eux de montrer leurs qualités. Jusqu’ici, on n’a encore jamais perdu deux rencontres consécutives, montrant de belles capacités de réaction quand on a été mis en difficulté. On verra si on est capables de réagir à Charleroi. »