VINCENT MILLER
Nilsson célèbre son but, celui du 2-2, avec Teklab.Photo News
Après avoir tiré près de 20 fois au but, les Saint-Gillois sont finalement parvenus à égaliser en toute fin de match pour arracher un point face aux Anversois. next
Longtemps, l’Union a cru devoir concéder une nouvelle défaite face à l’Antwerp. Ce qui aurait été sa sixième face au Great Old depuis son retour en D1A, il y a deux ans. La « faute » à un manque de réussite chronique devant le but durant une bonne partie de la rencontre, combinée à une redoutable efficacité de l’Antwerp. En effet, alors que l’Union semblait tenir le bon bout dans cette rencontre, ayant ouvert le score sur penalty grâce à Eckert (auteur de son septième but en sept matches cette saison, toutes compétitions confondues), elle allait concéder deux goals, sur deux grosses erreurs. Sur le premier, Lapoussin, trop nonchalant, perdait le ballon avant que Vines ne crucifie Moris d’une magnifique frappe du gauche. Sur le second, Terho oubliait complètement Ekkelenkamp sur corner.
Les Saint-Gillois n’allaient toutefois pas renoncer. Et après… vingt tentatives au but (!), leur ténacité allait finalement être récompensée lorsque Vanhoutte se faisait accrocher dans le rectangle et obtenait un nouveau penalty. Eckert déjà remplacé, c’est Nilsson qui prenait ses responsabilités. Comme cela fut déjà souvent le cas la saison dernière, le Suédois se muait en sauveur, ne tremblant pas au moment de convertir son coup de pied de réparation. Son sang-froid offrait un point presque inespéré à l’Union. « Mais c’est un résultat mérité », faisait remarquer Alexander Blessin, le coach saint-gillois. « On a rapidement mis le premier but, on gagnait beaucoup de premières balles. Et puis on perd stupidement des ballons et on n’avait plus trop le contrôle du jeu. Mais après la pause, c’était meilleur. On a affiché une bonne mentalité, on n’a jamais abandonné et on a mis la pression jusqu’à la fin. En tout cas, même si on a manqué des occasions, la bonne chose c’est qu’on est parvenu à se créer beaucoup d’opportunités. »
Statistique pour le moins interpellante : après cinq rencontres de championnat, l’Union a inscrit la moitié de ses buts sur penalty (5 sur 10), tous à domicile. Eckert a pris ses responsabilités à trois reprises, Puertas et Nilsson se partageant les deux autres réalisations.
« Content que
le mercato soit fini »
Cette rencontre a aussi permis à deux des trois dernières recrues de l’Union de faire leurs premiers pas sous leur nouvelle vareuse. L’attaquant algérien Amoura, arrivé la semaine dernière de Lugano en Suisse, a démontré qu’il avait une belle pointe de vitesse, et qu’il pourrait bien enchanter le Parc Duden dans les prochains mois. L’ailier belge Castro-Montes, dont le transfert en provenance de La Gantoise a été officialisé ce samedi, s’est lui montré très véloce sur son flanc droit, s’appliquant dans son passing. Il restera encore à voir à l’œuvre Kevin Rodriguez, l’attaquant équatorien qui évoluait à Independiente del Valle et qui a signé à l’Union vendredi dernier. « Je considère qu’on est en quelque sorte toujours en présaison », réagissait encore Alexander Blessin. « Car on a perdu beaucoup de joueurs, tandis que trois nouveaux sont arrivés dernièrement. Ils doivent encore apprendre la façon dont l’équipe joue. Ils sont encore en « process ». En tout cas, je suis content que le mercato soit fini… à part en Arabie Saoudite (sourire). Je suis convaincu par le job que réalisent Alex Muzio, Chris O’Louglin et Philippe Bormans (NDLR : respectivement président, directeur sportif et directeur général). Leur communication a toujours été claire. Je suis satisfait de l’équipe. »
Après cette première partie de saison déjà très intense, Blessin a désormais deux semaines pour préparer son équipe aux prochaines échéances. Et lesquelles ! Les Saint-Gillois reprendront par la réception de Genk (le 16 septembre), avant d’accueillir Toulouse en Europa League, à Anderlecht (le 21 septembre). Tandis que deux semaines plus tard, ils vivront un rêve éveillé avec un déplacement à Anfield, l’antre de Liverpool (le 5 octobre). Un programme somptueux en perspective !
VINCENT JOSÉPHY
Charles Vanhoutte.
S’il réfute l’étiquette de «
nouveau patron
» de l’entrejeu unioniste dont certains veulent déjà l’affubler («
ce n’est pas à moi de dire cela, j’essaie juste de faire mon job le mieux possible
»), Charles Vanhoutte est en train de réussir un excellent début de saison. «
On aurait pu s’imposer mais on se contentera de ce point du partage arraché grâce à notre mentalité davantage que notre réalisme, explique l’ancien Brugeois du Cercle. On a connu de belles séquences, on s’est créé pas mal d’occasions mais on doit apprendre à tuer davantage nos rencontres, à se montrer plus adultes. Après, il ne faut pas oublier que de nombreux cadres sont partis et que des joueurs prometteurs comme Castro-Montes ou Amoura, qui vont apporter de la vitesse et un brin de folie dans l’équipe, viennent à peine d’arriver. Une fois qu’on aura soigné nos automatismes et davantage intégré les consignes d’un coach très exigeant, cela va aller de mieux en mieux.
»
V.J.
Anthony Moris.
«
Même si on a joué en semaine, on n’est qu’en début de saison et on va aborder une trêve internationale
: on n’avait donc aucune raison de ne pas se donner à fond
», estime pour sa part le capitaine unioniste Anthony Moris. «
Du coup, cela a généré une rencontre d’une intensité rare. Même moi je suis fatigué, cela veut tout dire
! Après, s’il devait y avoir un vainqueur aux points, c’était l’Union. On s’est créé beaucoup d’occasions mais on n’a pas su faire preuve du même réalisme que cette équipe de l’Antwerp, que l’on connaît bien. Elle est championne, a gagné la Coupe et vient de se qualifier pour la Ligue des champions
! Elle a tendance à endormir son adversaire, à ne pas lui laisser grand-chose et à frapper au bon moment. Tactiquement, je trouve qu’on a livré un match très intéressant parce que par le passé, je pense qu’on se serait livrés beaucoup plus en seconde mi-temps et on en aurait peut-être encaissé un troisième ou un quatrième. Là, on sent qu’il y a un peu plus de maturité et d’expérience chez nous.
»
LE DÉBRIEF DE PHILIPPE ALBERT
RECUEILLI PAR ERIC CLOVIO
1
« Avec ce groupe-là, le Standard ne va nulle part »
«
Un groupe qui piétine, un entraîneur qui tire la sonnette d’alarme, un public qui commence à gronder
: il faut espérer que les dirigeants liégeois réagissent vigoureusement dans les prochaines heures sinon l’équipe filera un bien mauvais coton… Que manque-t-il à ce groupe
? Pas mal de créativité et un tueur en ligne offensive, trois voire quatre joueurs qui bonifient de manière urgente la qualité du noyau. Car Hoefkens est un coach positif, bosseur, combatif mais le message inquiet qu’il a adressé à sa direction ce week-end est clair
: avec ce groupe-là, ça n’ira pas, le Standard n’ira pas très loin. Comme tous les amateurs de foot, j’espère vraiment que la direction du club va effectuer les choix pertinents avant la fin du mercato parce que notre compétition a besoin d’un Standard de bon niveau, capable de lutter jusqu’au bout pour le top 6. Dans le contenu des matches, encore plus que dans les points engrangés, on en est très loin pour l’instant…
»
2
« Charleroi manque juste de confiance »
«
La déception qui se lisait sur les visages et dans la gestuelle des Zèbres dimanche soir, après le nul miraculeux arraché par les Canaris, est tout à fait légitime. Car, contrairement au Standard précédemment évoqué, le Sporting vient de proposer deux matches – à Anderlecht et face à St-Trond- dont les contenus étaient très satisfaisants. Il n’en a retiré qu’une unité, c’est frustrant. Charleroi manque juste de confiance en zone offensive, ce qui l’empêche de valoriser ses moments forts et de se mettre à l’abri. Collectif costaud, individualités capables de créer le danger à n’importe quel moment, bonne animation de jeu, il n’y a pour moi rien à jeter dans ce que la bande à Mazzù propose. Elle doit juste y ajouter un peu de réalisme.
»
3
« Anderlecht a joué petit bras »
«
Laisser filer deux points sur le terrain de Genk, dans le temps additionnel d’un match longtemps géré en supériorité numérique, tient quasi de la faute professionnelle pour les Mauves, qui peuvent se mordre les doigts. Les Anderlechtois ont laissé le Racing en vie, un adversaire qui a eu le grand mérite de ne pas craquer, chapeau aux Limbourgeois pour leur opiniâtreté
! Le Sporting est-il de retour dans l’élite du foot belge, comme le laisserait supposer son classement actuel
? Le départ de Verbruggen a libéré une manne financière inespérée, avec laquelle les dirigeants bruxellois ont pu travailler efficacement. Mais je me garde de tout optimisme prématuré, il reste des points d’interrogation à lever… Dolberg manque encore de rythme, Vazquez se cherche, quid si Raman s’en allait…
»
4
« Union rime avec bénédiction »
«
De l’envie, de la souplesse tactique, de l’oxygène dans le stade entier
: le duel entre Saint-Gillois et Anversois était un condensé de foot moderne. Je veux aussi souligner le comportement parfait du public local
: pas un coup de sifflet, encouragements dans la difficulté, respect de l’adversaire
: une bénédiction pour le foot belge.
»