La joie de Boniface, auteur du but décisif en fin de partie.
Menée à deux reprises, l’équipe saint-gilloise a affiché un cœur énorme pour inscrire trois buts et battre Malmö (3-2). Burgess, Teuma et Boniface ont permis à l’Union de continuer à faire la course en tête avec Braga. next
Un score parfait ! À l’instar du FC Bruges en Ligue des champions, l’Union vient d’enchaîner une seconde victoire dans la poule d’Europa League. Un 6 sur 6 qui, conjugué à la victoire de Braga sur l’Union Berlin, relègue les 3 e et 4 e classés à 6 unités. Une marge de sécurité aussi confortable qu’inattendue.
Malgré l’ambiance mise par un kop saint-gillois bien en voix, Den Dreef était loin du raz-de-marée jaune et bleu qui avait tout arraché sur son passage le 9 août dernier en préliminaires de la Ligue des champions. Jusques et y compris une équipe des Glasgow Rangers médusée par l’accueil alors qu’elle en connaît pourtant un rayon avec l’ambiance d’Ibrox Park.
Dans leur élan et le désir d’aligner un second succès après leur city trip victorieux de Berlin (0-1), les vice-champions de Belgique en ont tout de même oublié l’élémentaire vigilance des premières minutes de jeu. Après 303 secondes de jeu, Ceesay remporta son face-à-face avec un Moris pas exempt de tout reproche dans la couverture de son premier poteau. Coup de tonnerre succédant à l’annonce de la relégation sur le banc de Vanzeir au profit d’Ayensa blessé lors du déplacement inaugural à Saint-Trond. L’attaquant vedette de l’Union venait-il de payer l’addition d’une méforme persistante depuis le début de l’année civile, ponctuée d’à peine 5 buts (dont 2 penaltys) ? Ce que l’on pensait être le cas, ne l’était en réalité pas du tout : « Dante a ressenti une douleur à la cuisse en fin d’entraînement la veille du match et il n’était pas question de prendre le moindre risque », expliqua son entraîneur Karel Geraerts après la rencontre.
« Jouer à se faire peur »
Mais ce n’est pas le duo d’attaque inédit Boniface-Ayensa qui permit directement à l’Union d’éviter de plonger dans le doute jusqu’au cou. Sur une sortie de balle mal négociée par la défense de Malmö, Teuma adressa un centre parfait en direction des grands formats encore dans les parages du keeper suédois. Et qui dit grand format, dit forcément Burgess dont le coup de tête fit sauter les chiffres du côté gauche du marquoir.
Rien à dire puisqu’il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain. Les 5.700 spectateurs (dont 100 de Malmö) présents dans l’enceinte louvaniste en eurent encore la preuve quelques minutes plus tard, avec un but de Kandouss annulé par l’assistance vidéo qui les tint en haleine durant de longues minutes pour finir par un bras levé de l’arbitre. Le même Kandouss, décidément très actif pour un arrière latéral, était à deux doigts d’inscrire un but à la régulière juste avant le repos.
Mais entre les rêves du public saint-gillois et la réalité, il y eut un gouffre spatio-temporel d’une dizaine de secondes et d’une quarantaine de mètres. Soit le temps et la portion de terrain suffisants pour se replonger dans la zone rouge, selon le scénario quasiment identique participant à un début de mi-temps catastrophique. Sur sa seconde tentative au but et avec à peine 36 % de possession à l’heure de jeu, Malmö récolta 100 % des dividendes avec cette vieille connaissance de Thelin à la conclusion d’une double erreur de Teuma (perte de balle) et de Van der Heyden (glissade consécutive à un mauvais placement). « On n’a pas montré une présence suffisante, ce qui nous a valu de nous faire punir à deux reprises », regrettait Siebe Van der Heyden. « Une fois, mais pas deux, dit-on souvent. Mais pourtant, le danger s’est matérialisé par deux goals adverses et la nécessité de devoir cravacher. C’est vraiment jouer à se faire peur. »
Beau parcours
Mais il serait dit, au cœur d’une soirée où la température se mit soudain à remonter d’un cran, que la faiblesse de la production de cette équipe suédoise allait forcément lui valoir un retour à l’ornière où l’avait précipité Braga la semaine dernière. En l’espace de deux minutes de folie, une frappe sèche de Teuma et une percée en force de Boniface rappelèrent aux amateurs de certitudes que le foot n’est pas toujours une science inexacte.
L’Union venait de jouer avec le feu mais en se gardant tout de même d’aller jusqu’à se brûler avec les allumettes suédoises. La perspective de passer l’hiver avec un statut d’européen confirmé est tout doucement en train de s’esquisser avec un 6 sur 6 arraché avec les dents autant qu’avec les crampons. « On nous prédisait un succès facile mais c’était oublier qu’il s’agissait tout de même du champion de Suède », analysait Karel Geraerts à l’issue de la rencontre.
« Tout le monde a pu constater l’ampleur de la tâche. Avec 6 unités en sortant du pot 4 lors du tirage, l’équipe la plus faible sur le papier est en train de réaliser un beau parcours. Mais je refuse de parler de qualification. La base du succès de l’Union depuis le titre de champion de D1B il y a deux saisons repose sur l’humilité. À nous de montrer que nous n’avons pas la mémoire courte et que nous sommes capables de demeurer les pieds sur terre. »