C’ est la dure loi des
gardiens de but :
vous avez beau
faire plusieurs arrêts gran-
dioses dans un match, les
gens ne garderont le sou-
venir de la boulette qui sui-
vra. C’est ce qu’a dû se dire
Anthony Moris en rentrant
dans le tunnel des joueurs,
la tête basse, à la fin de la
première mi-temps face à
Liverpool. Le gardien
luxembourgeois venait
d’encaisser le premier but
du match après avoir relâ-
ché le ballon dans les pieds
de Gravenberch, à la suite
d’une frappe lointaine
d’Alexander-Arnold (1-0).
Une erreur d’approxima-
tion qui effaçait les quatre
arrêts réalisés jusque-là
qui avaient permis à
l’Union de rester dans la
partie.
. Des ambitions
offensives
Une partie qu’Alexander
Blessin a voulu attaquer
sans défendre son but à
tout prix. Au lieu de placer
dix joueurs devant Moris,
l’entraîneur unioniste
avait opté pour un 3-5-2
avec Vanhoutte comme
seul vrai milieu défensif,
laissant Sadiki sur le banc,
et un duo Nilsson-Amoura
en attaque.
Si les Bruxellois mon-
traient d’entrée de jeu une
volonté d’aller vers l’avant,
ils rentraient rapidement
dans le rang face à une
équipe de Liverpool qui
avait fière allure avec plu-
sieurs titulaires habituels
finalement bien sur le ter-
rain au coup d’envoi.
Le duel était évidem-
ment bien inégal et
l’équipe de Blessin était
souvent en danger quand
les Reds décidaient d’ap-
puyer un rien sur l’accélé-
rateur. L’équipe était alors
bien souvent coupée en
deux en perte du ballon
avec une partie du bloc al-
lant presser haut et une
autre ne suivant pas le
mouvement. Ce qui laissait
des espaces dans la moitié
du terrain, du pain béni
pour les Anglais qui en pro-
fitaient comme sur cette
occasion où Nunez finis-
sait par manquer l’imman-
quable face au but adverse.
. Des attaquants
trop discrets
Souvent prise de vitesse
et trop légère, l’Union était
aussi régulièrement piégée
avec de longs ballons dans
le dos de sa défense qui ba-
taillait corps et âme pour
tenir le coup et qui se repo-
sait sur son capitaine
exemplaire… jusqu’à cette
ouverture du score. Un but
sur lequel il n’était pas le
seul coupable, le collectif
bruxellois se faisant piéger
trop facilement sur une re-
conversion après un ballon
perdu sur corner dans la
surface anglaise.
Si une bête petite erreur
peut donner des cauche-
mars à un dernier rempart,
les grands gardiens savent
répondre dans la difficulté.
Et c’est ce que Moris a fait
en deuxième période avec
deux nouveaux énormes
arrêts sans lesquels l’Union
coulait définitivement en
se dirigeant tout droit vers
une petite gifle. Au lieu de
cela, les hommes de Bles-
sin ont fait douter leur ad-
versaire jusqu’au bout tout
en montrant leurs limites
offensives, soit par mala-
dresse de certains soit par
discrétion d’autres
joueurs. Et à force de ne
pas marquer, ils ont finale-
ment pris ce second but
que les locaux méritaient.
Finalement, les Bruxel-
lois ont quitté le terrain
d’Anfield avec un senti-
ment partagé. D’un côté, ils
savaient que Liverpool
était d’un niveau nette-
ment supérieur et aurait
dû inscrire plus que deux
buts vu les nombreuses oc-
casions dangereuses. Mais
de l’autre, ils s’en voudront
d’avoir manqué de lucidité
offensive et d’avoir pris un
but évitable. La fameuse
dure loi des gardiens de
but dont Moris se souvien-
dra certainement long-
temps…
L’AVIS DE L’EXPERT
Les fans de l’Union ont gagné le respect d’Anfield
En Belgique, la réputation des sup-
porters unionistes n’est plus à faire.
Le public du Marien est réputé pour
sa bonne humeur et son positivisme
en toutes circonstances. Jeudi, ils ont
fait connaître leur visage à toute l’Eu-
rope. Une grosse heure avant le
match, le bloc visiteurs était rempli et
faisait du bruit dans un Anfield alors
vide. Fair-play, le public bruxellois a
applaudi les joueurs de Liverpool à
leur montée sur le terrain pour
l’échauffement avant de réitérer à
l’annonce au micro des deux équipes.
Ce sont les Unionistes, déjà bien en
verve dans le centre de Liverpool
toute la journée, qui ont fait le plus
de bruit durant la rencontre devant
de nombreux Anglais interloqués par
les chants inarrêtables. Des chants
qui ont repris de plus belle quelques
secondes après l’ouverture du score
de Liverpool… Après la Belgique, on
peut l’affirmer, les fans de l’Union ont
certainement gagné le respect du pu-
blic d’Anfield.