Avec six points sur six et surtout sept buts inscrits pour un seul encaissé, les footballeurs de l’Union Saint-Gilloise ont réalisé un départ aussi tonitruant qu’inattendu dans une compétition à laquelle ils étaient, contrairement à pas mal d’autres équipes, déjà très heureux de pouvoir participer et ce, pour au moins deux raisons.
Tout d’abord parce que, y prendre part voulait aussi dire que leur maintien en D1B, – leur unique objectif de la saison –, était devenu réalité. Et d’autre part, parce que cela leur permettait de pouvoir déjà préparer l’exercice suivant, via des rencontres officielles face à des clubs de l’élite encore bien.
Et dire que sans l’irrégularité chronique d’un cercle tubizien aux moyens financiers nettement plus conséquents, les Saint-Gillois seraient encore occupés à en découdre avec OHL, le Cercle et Lommel dans les playdowns de la peur.
Pour le coach Marc Grosjean, ce départ en fanfare est avant tout la confirmation que le travail accompli depuis deux ans paie.
“Nous avons toujours essayé de développer un jeu positif, axé sur un pressing haut et des sorties de balle soignées depuis la défense, mais que ce soit en D2 la saison dernière, ou au cours de notre campagne en D1B, ce n’était pas toujours évident à appliquer vu la pression des résultats et des adversaires pas toujours enclins à soigner la beauté du geste. Désormais, mes joueurs peuvent se lâcher complètement. En plus, ils affrontent des adversaires sans doute un peu démobilisés et qui ne les connaissent pas toujours très
bien. Si je prends, en outre, l’exemple de Waasland-Beveren, voilà une formation qui, en parvenant à se maintenir, a réussi sa saison, mais est plus habituée à jouer pour ne pas perdre et se voyait pour une fois contrainte à lutter pour la gagne. Pas facile pour ce type d’équipe de réussir la transition. En plus, nous avons marqué les premiers, comme contre Malines. Ce qui nous a mis en confiance face à des adversaires qui, dès lors, se sont mis à douter.”
Comme le capitaine Charles Morren le rappelait aussi dans les couloirs du Freethiel : “L’Union n’a rien à perdre mais tout à gagner dans un tel contexte. Le club n’a pas demandé la licence européenne, mais le staff et tout le groupe sont très motivés par la perspective de jouer contre ces équipes de D1. C’est l’occasion de reculer à chaque fois nos limites et de nous mettre en vitrine, de prendre du plaisir aussi. Et quand vous êtes bien dans la tête et jouez en équipe, tout est possible.”
Enfin, si les Saint-Gillois ont développé tout au long de leur saison en D1B un jeu plaisant, ils ont parfois manqué d’efficacité en front de bandière.
“C’était encore le cas contre Malines où nos trois buts sont venus de phases arrêtées. Mais au Freethiel, nous avons enfin fait preuve de plus de réalisme devant le but”, soulignait encore Marc Grosjean. “Je pense que c’est notamment dû au fait que les équipes de D1 ne s’attendent pas, en nous affrontant, à devoir jouer contre un adversaire qui vient les presser très haut, ce qui explique les grossières erreurs de positionnement de la défense waeslandienne par exemple. Mais ça ne marchera pas à tous les coups. On en est tous bien conscients et le groupe qui est très soudé, est aussi très serein par rapport à ça.”
En attendant, voilà une phalange saint-gilloise complètement sur orbite dans une compétition où on craignait de la voir prendre des casquettes chaque semaine, alors que pourtant,
six des onze titulaires étaient encore en D3 il y a deux ans, sans survoler cette série dont le club n’était parvenu à s’extirper que parce que ceux qui le précédaient n’avaient pas demandé la licence ad hoc.