VINCENT MILLER
Auteur d’une grosse deuxième période, Puertas a remis les équipes à égalité.Photo News
Mal embarqués face à Gand, les Saint-Gillois se sont bien repris après la pause. Ils arrachent une unité très précieuse face à un concurrent direct pour le titre. Cette semaine, place à un périlleux duel européen, à Toulouse. next
Une mi-temps, c’est le temps qu’il aura fallu à l’Union pour rentrer dans son match, tellement son premier acte fut poussif. Etait-ce dû à la pression découlant d’un tel duel au sommet ? Ou à un manque de rythme après deux semaines de trêve internationale ? Toujours est-il que les Saint-Gillois étaient méconnaissables durant les 45 premières minutes.
« Ce nul est mérité »
À commencer par la défense, étrangement fébrile, Burgess, Machida et même Moris se rendant coupables de grossières approximations. À plusieurs reprises, ils allaient être sauvés par la maladresse des avants gantois. Mais pas sur cette nouvelle erreur de Machida à quelques minutes de la pause. Le défenseur japonais, mal positionné, se faisait prendre de vitesse par Samoise, perdait ses appuis et accrochait fautivement l’ailier des Buffalos dans le rectangle. De Sart se chargeait de la transformation du penalty et mettait logiquement son équipe aux commandes. À la pause, l’Union était dans les cordes.
« Je ne suis pas content de la façon dont nous sommes rentrés dans la rencontre », réagissait avec lucidité Alexander Blessin. « Le plan de match ne fonctionnait pas et on s’est rendu la tâche compliquée. On n’a pas pensé à garder le ballon. Au final, on pouvait être content de ne rentrer aux vestiaires qu’avec 1-0 en notre défaveur. Même si on a eu la plus grosse opportunité de la mi-temps avec cette tête d’Amoura (NDLR : passée au-dessus des cages de Roef à la 21 e alors que le but lui était ouvert), le score à la pause était mérité. »
Les quelques minutes passées dans le vestiaire allaient visiblement faire du bien aux Unionistes, qui remontaient sur le terrain avec de tout autres intentions.
Comme cela fut déjà le cas à plusieurs reprises cette saison, les Jaune et Bleu, dos au mur, allaient trouver les ressources nécessaires pour revenir dans le match. Puertas, déchaîné tout au long de la seconde période, remettait les équipes à égalité à la 55 e sur tir lointain. Le milieu de terrain suisse inscrivait là son troisième but de la saison en championnat, et son premier depuis le 12 août face à OHL. Il trône également en tête du classement des donneurs d’assists de la Pro League avec déjà neuf offrandes cette saison.
Mieux dans le match, l’Union allait encore se créer l’une ou l’autre occasion, notamment via Rodriguez à la 72 e . Sans parvenir à faire évoluer le marquoir. À l’inverse, elle allait se faire deux frayeurs : une sur un penalty accordé aux Gantois mais finalement invalidé par le VAR, et une autre sur une frappe puissante de Kums déviée par Moris dans les arrêts de jeu.
L’USG invaincue face à Gand depuis sa remontée en D1A
« Le nul est mérité », reconnaissait le coach allemand du matricule 10 à l’issue de la partie. « Il faut trouver la juste balance entre notre première et notre deuxième mi-temps. Au final, nous prenons un point chez une très bonne équipe, sachant que ce n’est jamais évident de se remettre dans le bain après deux semaines de trêve internationale, et que nous avions tout de même huit joueurs appelés en sélection. »
Ce score de parité permet à l’Union de rester invaincue face à La Gantoise depuis son retour en Division 1A il y a deux ans et demi. Les Saint-Gillois n’ont en effet jamais mordu la poussière face aux Buffalos en six confrontations (cinq en championnat et une en Coupe de Belgique). Anderlecht est le seul autre membre du G5 à ne jamais avoir réussi à terrasser l’Union dans ce même laps de temps.
En revanche, la série de huit victoires d’affilée de l’USG prend fin. Depuis une défaite face à Genk le 16 septembre dernier, le club bruxellois avait tout gagné en championnat. Face au Cercle de Bruges dimanche prochain, il peut toutefois atteindre le nombre symbolique de dix rencontres de rang sans revers.
Avant cela, il y aura une autre rencontre à bien négocier. Ce jeudi, l’USG se rend en effet du côté de Toulouse. En position délicate dans son groupe d’Europa League, le club saint-gillois aura tout intérêt à ramener quelque chose de son déplacement en Occitanie. Dans le cas contraire, l’hiver européen sera en grand péril, et passera par un exploit face à Liverpool le 14 décembre prochain…
VINCENT JOSÉPHY
Belgaprev
Ayant défendu les couleurs gantoises durant quatre saisons, Alessio Castro-Montes a forcément vécu une rencontre particulière, dimanche, à la Ghelamco Arena. «
Mais je ne me suis pas trompé de vestiaire pour autant
», expliquait-il avec un grand sourire. «
Je pense que tout le monde a vu qu’on n’avait pas bien entamé la rencontre, en partie à cause de nous mais aussi en raison du gros pressing que nous ont imposé les Gantois. Avec un seul but de retard au moment de rejoindre les vestiaires, on pouvait même s’estimer heureux
! À la pause, le coach a bien gueulé et nous a recadrés à juste titre, parce qu’il n’était pas content de notre prestation d’ensemble. Nous non plus n’étions pas contents
! On s’est parlé parce qu’il fallait changer d’approche et qu’on se doutait que Gand n’allait sans doute pas pouvoir poursuivre sur le même rythme. Vu qu’il y avait davantage d’espaces, on a alors davantage procédé avec de longs ballons, joué de manière plus directe, plus verticale et plus rapide. Logiquement, on a su revenir au score et au final, ce point est un bon point parce qu’il nous permet de rester dans une dynamique positive et
de conserver nos sept points d’avance sur cette équipe qui est l’une des plus costaudes de Belgique. Le tout avant d’aller défier Toulouse dans un match qui présente, à mes yeux, certaines similitudes avec celui de ce dimanche. On doit davantage croire en nos qualités d’entrée de jeu, il y a moyen qu’on fasse quelque chose de bien en France.
»
Puertas
: «
Mon dernier but
datait tout de même un peu…
»
Présents à ses côtés, Cameron Puertas affichait lui aussi un sourire de circonstance. Le médian hispano-suisse venait en effet de se montrer une nouvelle fois décisif, et plus via un assist cette fois. «
Cela fait plaisir évidemment, parce que mon dernier but en championnat datait tout de même un peu (NDLR
: face à OHL, le 12 août), précisait-il. Sur cette phase, je récupère le ballon, je vois que le gardien anticipe un peu à droite et laisse le côté intérieur ouvert. C’est un beau but mais il a surtout été important parce qu’il a relancé l’équipe qui avait beaucoup souffert avec ce pressing intense de nos adversaires avant le repos. On avait sans doute abordé cette rencontre de manière trop tranquille et le coach nous a bien réveillés à la pause. En seconde mi-temps, on a senti une équipe de l’Union plus active, qui a davantage profité des espaces en jouant dans la verticalité. Au final, ce partage me semble logique. Il est important parce qu’il nous permet de continuer à ne pas perdre.
»