L’Union a ramené un point mérité d’Anvers où
elle aurait même pu s’imposer sur le fil. Place
au double duel contre Bruges, maintenant.
Une semaine après
avoir pris le dessus
sur Anderlecht,
l’Union a enchaîné
avec un partage plutôt logi-
que sur une pelouse de l’An-
twerp dont il n’est jamais fa-
cile de sortir avec le sourire.
Au terme d’une rencontre ha-
chée par les fautes, le leader a
su ne pas craquer dans ses
temps faibles, même s’il n’a
pas marqué dans son temps
fort. Et, au final, vu que Bruges
a partagé, il garde ses trois
points d’avance avant cette
double confrontation contre
le Club qui fait saliver toute la
Belgique du foot.
L’Union doit-elle nourrir de
regrets son partage ? La ré-
ponse dépend de la portion de
match sur laquelle on se con-
centre. Après une première
période assez pauvre, c’est
l’Antwerp qui menait aux
points. Le leader pouvait re-
mercier Anthony Moris
d’avoir été impeccable à trois
reprises et carrément brillant
en seconde mi-temps sur une
reprise de Nainggolan (54e
).
Ça, c’était pour le premier
volet du match, plutôt do-
miné par l’équipe de Priske,
donc. Elle avait parfaitement
empêché les Bruxellois de bé-
néficier d’espaces dont ils raf-
folent. Pour une fois, le milieu
de l’Union ne faisait pas la loi.
Butez n’avait pas eu un seul
ballon compliqué à gérer
avant la 64e
minute de jeu.
Mais la dernière demi-heure
a raconté une autre histoire,
au point de laisser des regrets
aux Jaune et Bleu. Comme sou-
vent, voire toujours, c’est
l’équipe de Mazzù qui a le
mieux fini, obligeant de plus
en plus l’Antwerp à reculer, au
point que Priske estime que
son équipe a “eu de la chance
de ne pas encaisser dans les der-
nières minutes”. La montée de
Lapoussin, à la 67e
, n’a pas été
étrangère à ce second souffle.
Les occasions trois étoiles sont
arrivées groupées, mais
aucune n’a fini au fond. Que
ce soit ce ballon dans la pro-
fondeur où Undav cherchait le
penalty plutôt que de tirer
(64e
) ; la reprise de Lazare sur
un centre de Nieuwkoop (73e
) ;
les deux frappes de la
deuxième ligne dont raffole
habituellement Nielsen (81e
et
83e
) ; ce tir de Vanzeir à côté du
but (88e
) et, surtout, ces deux
ballons de un-contre-un d’Un-
dav qui tentait par deux fois
de lober Butez (90e
et 93e
). Il
n’était pas dans un grand jour,
mais comment en vouloir à
celui qui a déjà sauvé l’Union à
tant de reprises ? Mazzù l’a dé-
fendu comme il se doit.
La fin de rencontre doit per-
mettre à l’Union de voir venir
la double confrontation face à
Bruges avec confiance. Ce qua-
tre sur six est une moyenne de
champion, encore plus lors-
qu’on s’appuie sur une dé-
fense si solide. Elle n’a en-
caissé deux buts dans le même
match qu’une fois en 2022.
Surtout, elle reste devant le
Club après cette deuxième
journée des playoffs. C’est
l’équipe de Schreuder qui doit
la rattraper et qui viendra au
Parc Duden, dimanche, en sa-
chant que la défaite lui est in-
terdite. À l’inverse, un six sur
six verrait l’Union être sacrée
sur la pelouse du Club. Et rien
ne semble impossible avec
cette équipe.
L’AVIS DE L’EXPERT
STÉPHANE LECAILLON
La panne d’Undav et de Vanzeir
ne doit pas semer le doute.
C’est un fait assez rare pour être souligné : l’Union a ter-
miné une rencontre sans marquer le moindre but. Pour
la sixième fois en championnat, seulement. Faut-il se po-
ser des questions sur l’attaque du leader pour autant ? Fe-
lice Mazzù a sorti l’argument classique, mais qui reste
une vérité du foot : tant que l’équipe se crée des occa-
sions, il n’y a pas lieu de paniquer. Et malgré une pre-
mière partie de rencontre on ne peut plus pauvre à ce ni-
veau, la dernière demi-heure à elle seule a confirmé que,
lorsque l’adversaire lève un peu le pied, les coups de pat-
tes de Teuma et Nielsen ou les centres de Nieuwkoop per-
mettent aux Bruxellois de se retrouver rapidement de-
vant. Même si elle est moins prolifique qu’en début de
saison, la ligne offensive des Jaune et Bleu ne va pas per-
dre confiance après une moins bonne prestation. Felice
Mazzù, capable comme personne de gérer les doutes
lorsqu’ils pointent le bout de leur nez, a d’ailleurs déjà
commencé le travail dimanche après-midi, en déclarant
son amour à ses deux avants (voir par ailleurs). Avec 38
buts et 20 passes décisives, Vanzeir et Undav forment le
duo le plus prolifique de D1. De loin. Et ce n’est pas une
demi-heure moins aboutie qui changera cela.
“Si on joue ce match dix fois,
on le gagne neuf fois”
Casper Nielsen était satisfait du contenu
proposé par l’Union.
La déception était
grande chez les Unio-
nistes au coup de sif-
flet final. Plusieurs
joueurs se sont couchés à
terre pendant que d’autres
ont enlevé leur maillot de
rage, comme Jonas Bager. Cas-
per Nielsen, lui, était déçu du
résultat mais sûrement pas
du contenu proposé. “Nous
avons le sentiment d’avoir
perdu deux points, explique le
milieu de terrain danois. Mais
quand on se réveillera ce lundi
matin, on pourra se dire qu’on a
réalisé une très grosse perfor-
mance, surtout en deuxième mi-
temps. Nous avons beaucoup
travaillé, nous avons gagné les
duels et avons créé assez d’occa-
sions pour gagner le match. Il a
manqué des petits détails.”
Comme sur le tir trop
croisé de Vanzeir ou les deux
occasions ratées d’Undav en
fin de rencontre qui auraient
offert trois points mérités aux
hommes de Mazzù. “Je ne blâ-
merai personne, continue Niel-
sen. Nous perdons tous ensem-
ble et nous gagnons tous en-
semble. Ce sont des attaquants
qui veulent marquer à chaque
match donc ils étaient sûrement
encore plus déçus que les autres
joueurs. Il y a eu des matchs du-
rant la saison où nous avons
marqué plus de buts avec moins
d’occasions… Mais cela fait par-
tie du football. Je pense que
nous avons réalisé l’une de nos
plus grosses performances ;
nous étions meilleurs sur la glo-
balité du match. Si on joue ce
match 10 fois, on le gagne
9 fois… Nous devons relever la
tête et continuer à travailler.”
. Carton rouge
pour Haroun ?
Le vice-capitaine de l’Union
est aussi revenu sur la faute
de Faris Haroun en fin de pre-
mière période qui aurait pu
lui valoir un second carton
jaune et donc une exclusion.
“C’est assez évident d’après
moi… Vous pensez sûrement la
même chose que moi et mes
coéquipiers mais je ne veux pas
commenter cela. Vous devez al-
ler demander à l’arbitre pour-
quoi il ne lui a pas donné une
seconde carte jaune. De toute
façon, nous avons eu les occa-
sions pour gagner ce match. Ce
n’est pas à cause de cette non-
expulsion que nous n’avons pas
pu gagner.”
“Je vais leur dire que je les aime”
Mazzù n’en voulait évidemment pas à Vanzeir
et Undav pour les occasions manquées.
F elice Mazzù était bien
conscient, au moment
de s’asseoir aux côtés de
Brian Priske dans la grande
salle de presse anversoise,
que son équipe était passée
tout proche d’un six sur six
dans ces Champions
Playoffs.
“Il y a de la déception par
rapport aux occasions man-
quées mais pas par rapport au
contenu et à l’envie, avance le
T1 unioniste. Cela fait partie
du football de rater des occa-
sions et il ne faut pas oublier
qu’ils (NdlR : Vanzeir et Un-
dav) nous ont mis beaucoup
de buts depuis le début de la
saison. Ce que je vais leur
dire ? Que je les aime (sou-
rire). Il faut féliciter les joueurs
offensifs quand ils font un bon
match et être avec eux quand
ils connaissent de moins bons
moments. Et ce ne sont pas les
seuls : Lazare a aussi raté une
grosse occasion et Nielsen a
raté deux frappes. Ils ont telle-
ment donné l’habitude de mar-
quer qu’on se pose des ques-
tions quand ils ne marquent
pas… Au moins, on se crée des
situations de but ce qui veut
dire que cela fonctionne bien.”
Plus globalement, l’Union
a connu plus de difficultés
durant les 45 premières mi-
nutes du match avant de se
montrer de plus en plus dan-
gereux au fil de la rencon-
tre…
“La première période n’a pas
été simple avec beaucoup de
duels, de contacts, de rouspé-
tances et de situations dange-
reuses qui venaient surtout de
l’Antwerp. Moris nous a sorti
plusieurs beaux arrêts. La
deuxième mi-temps était pour
nous mais il a manqué cette ef-
ficacité. Les Anversois ont joué
à un tout autre niveau qu’en
phase classique, il faut donc
relativiser ce match nul. Cha-
que match a sa vérité, nous
n’avons pas parlé de Bruges et
allons maintenant commencer
à préparer cette rencontre.”
Moris : “Je suis
payé pour faire
des arrêts”
Si l’Union a pu croire jus-
qu’au bout à la victoire,
c’est en grande partie
grâce à Anthony Moris. Le
gardien de 32 ans a sorti
plusieurs arrêts de grande
classe qui ont permis à
son équipe de rester dans
la rencontre. “C’est une
phrase bateau mais je
suis payé pour faire des
arrêts, sourit l’internatio-
nal luxembourgeois. J’ai
pris beaucoup de plaisir
dans cette rencontre avec
une ambiance chaude
mais correcte. J’aime ce
genre de match et si je
peux arrêter l’un ou l’autre
ballon, c’est encore
mieux. Mon meilleur
match ? Je ne sais pas,
j’espère qu’il y en a eu
d’autres et que je n’ai pas
attendu celui-ci pour être
bon.”
Devant lui, Anthony Moris
a vu ses coéquipiers se
battre pour chaque ballon
dans un match durant le-
quel l’arbitre Nicolas La-
forge a distribué sept car-
tons. “L’Antwerp a joué
homme contre homme sur
tout le terrain, ce qui a pro-
voqué un combat physi-
que. Nous savons que
l’agressivité est toujours
présente dans cette
équipe. Nous avons bien
répondu à cela et nous
avons tenu le coup défen-
sivement.”
Puertas à nouveau
non repris
L’Union peut se féliciter de n’avoir
qu’un seul blessé : Lynen. Mais
cela a une conséquence moins
heureuse pour Felice Mazzù : l’en-
traîneur doit effectuer des choix
compliqués dans sa sélection. Ce
dimanche à Anvers, comme la se-
maine passée contre Anderlecht,
c’est à nouveau Cameron Puertas
qui n’était pas repris dans la pré-
sélection des 21, tout comme So-
rinola. Au moment de ramener cet-
te liste à 18 sur la feuille de match,
ce sont l’attaquant Millan et le jeu-
ne Ziani, ainsi que le troisième
gardien, Herbots, qui “sautaient”.
Deux jours de congé
(quand même)
L’habitude de Felice Mazzù était
de donner deux jours de congé à
ses troupes en cas de victoire.
Malgré ce partage à l’Antwerp, les
Unionistes seront tout de même
au repos ces lundi et mardi avant
de préparer le fameux double af-
frontement, décisif, face au Club
Bruges. Et, quel que soit le résultat
des Unionistes au Parc Duden di-
manche prochain face au cham-
pion en titre, il semble de toute fa-
çon impossible d’accorder ensuite
deux jours de congé à une équipe
qui rejouera déjà le mercredi sui-
vant à Bruges.