Machida, un des derniers joueurs nippons arrivés en Belgique, raconte son départ du « Pays du Soleil Levant » ainsi que ses premiers pas à l’Union. Un club qui, il l’espère, lui servira de tremplin.
Débarqué à l’Union en plein stage hivernal à La Manga, le défenseur Koki Machida avait dû ronger son frein de longues semaines avant de recevoir sa chance en match officiel avec les Saint-Gillois, la faute à un blocage administratif. Le Japonais aura finalement fait ses débuts le 13 février dernier face à Saint-Trond. Près de deux mois après son arrivée au sein du club bruxellois, il s’est exprimé pour la toute première fois dans la presse belge. De sa formation aux Kashima Antlers à ses rêves de grands championnats européens en passant par les Jeux olympiques et l’ambiance du parc Duden, il n’a éludé aucun sujet.Début janvier, Koki Machida a donc effectué le grand saut vers l’Europe, quittant son Japon natal à l’âge de 24 ans. Dans l’avion le menant vers le Vieux Continent, il a très certainement eu tout le loisir de se repasser en revue les moments forts de sa jeune carrière. Ceux qui lui ont permis de se retrouver, aujourd’hui, chez le leader du championnat de Belgique. « Je viens d’une famille plutôt pro-foot. Mes parents ont toujours été complètement d’accord avec mon choix de vouloir devenir footballeur. Jamais ils ne m’ont dit : ‘Non, ne fais pas ça’. Au contraire, ils m’ont soutenu. Depuis tout petit, j’ai toujours rêvé de devenir professionnel. Mais ce n’est que vers l’âge de 16-17 ans que je me suis dit que c’était vraiment possible. Et j’ai alors tout fait pour y parvenir. »À 18 ans, ses efforts sont récompensés, sa carrière prenant un premier tournant. « Après avoir été diplômé à l’école, je suis devenu pro aux Kashima Antlers. J’y ai joué six ans avant d’arriver à l’Union. »Si au moment de quitter son club pour l’USG (en prêt pour dix-huit mois), il comptait 87 apparitions en D1 japonaise, ses débuts ne furent pourtant pas des plus aisés. Ses coachs estimaient en effet qu’il était trop mince pour un défenseur central. « Mais en fait, je me moquais de cela. Je savais que cela allait venir et que ce ne serait pas un problème par la suite. »L’année 2021 sera véritablement celle de la consécration pour lui puisqu’il prendra part aux Jeux olympiques, dans son pays qui plus est. « On a notamment rencontré l’Espagne et l’Argentine, ce qui m’a permis de découvrir de nouveaux styles de jeu. J’ai pu voir comment cela jouait dans d’autres pays. Ce bagage m’a été très utile pour la suite. C’est notamment une des raisons pour laquelle je suis aujourd’hui en Belgique. »Depuis deux mois, la vie de Koki Machida a donc été bouleversée. Mais l’adaptation à son nouvel environnement semble se passer à merveille. « À la base, le sentiment était assez étrange car c’est la première fois que je joue dans un pays étranger. Mais le staff et les autres membres de l’équipe m’ont beaucoup aidé et rapidement mis à l’aise. Je n’ai toutefois pas encore eu le temps de faire du tourisme, même si j’ai déjà pu voir Bruxelles en voiture. Cette ville semble plus vieille et historique que les métropoles japonaises. Mais cela me plaît. »Au rayon sportif, le 13 février dernier, il a enfin pu faire ses débuts face à Saint-Trond. Si l’Union avait, ce jour-là, mordu la poussière, le défenseur gaucher, lui, ne s’était pas loupé, laissant une bonne première impression. Depuis lors, il a encore été titulaire contre Charleroi il y a une dizaine de jours mais a pris place sur le banc contre Eupen ce week-end. « Ce que j’ai montré, c’est déjà pas mal. Mais je sais que je peux encore mieux faire, que je peux encore m’améliorer. J’ai par exemple adressé l’une ou l’autre mauvaise passe durant ces rencontres. Je sais que je dois travailler sur ce genre de détails. Et je suis également conscient qu’il y a Siebe Van Der Heyden qui joue à la même position que moi et qui est un très bon joueur. Je vais performer, me montrer et puis ce sera au coach de décider. »Le joueur a également eu l’occasion de faire connaissance avec le stade Marien et cette ambiance si particulière. « Une atmosphère aussi spéciale et si bruyante, on ne trouve pas cela au Japon. Et les fumigènes, c’est quelque chose que tu ne peux pas imaginer chez nous. »En parlant d’atmosphère, celle régnant au sein du groupe saint-gillois lui rappelle des souvenirs. « En 2016, on a remporté le titre avec les Kashima Antlers. Je ressens un peu la même chose aujourd’hui qu’à cette époque. On se demandait aussi si on allait ou non devenir champion. C’est en tout cas quelque chose de vraiment très spécial. »Koki Machida a donc rejoint l’importante colonie japonaise de Belgique. Car après les Français, les Nippons sont les étrangers les plus nombreux de notre championnat. Ils sont en effet quatorze à arpenter les pelouses du Royaume. « Ce qui est important pour les Japonais lorsqu’ils quittent le pays pour la première fois, c’est de se retrouver dans un championnat de bon niveau qui leur permettra de passer un cap et de viser ensuite plus haut. L’exemple à suivre, c’est Takehiro Tomiyasu. Il est arrivé à Saint-Trond, s’est développé et joue aujourd’hui à Arsenal. La Belgique est dès lors un très bon pays pour débuter. »Un pays qui lui permettra, peut-être, d’assouvir ses ambitions. « Personnellement, je rêve d’Angleterre, de France ou d’Italie. Mais débutons d’abord par l’Union. Il s’agit avant tout d’acquérir de l’expérience ici. Ce qui me permettra aussi un jour, peut-être, d’arriver en équipe nationale. Même si je sais que la concurrence y est très rude à mon poste. »Et c’est aux côtés de son compatriote, Kaoru Mitoma, que Machida espère se développer à l’Union. Un joueur que le défenseur connaît depuis peu. « Cela fait un an que nous nous sommes rencontrés. On a joué ensemble aux Jeux olympiques. Je lui ai parlé avant d’arriver à l’Union. Aujourd’hui, on habite proche l’un de l’autre. Et comme il cuisine bien, je vais parfois manger chez lui (sourire). En tout cas, Mitoma est très populaire au Japon. Et l’Union aussi. Les Japonais connaissent l’Union et la suivent ! »