L’ Union s’apprête à se
lancer dans un choc
des extrêmes jeudi
soir, à Anfield. En affron-
tant Liverpool, les Bruxel-
lois vont se mesurer au
plus gros coefficient des
participants de l’Europa
League, une compétition
que les Reds jouent “à
cause” de leur cinquième
place la saison dernière à
quatre points de New-
castle. Voici ce qu’il faut sa-
voir sur le club de Jürgen
Klopp qui compte bien
ajouter un titre d’Europa
League à son palmarès déjà
garni de 19 titres en Pre-
mier League et de deux vic-
toires en Ligue des cham-
pions.
DES VICTOIRES
ET DES ROUGES
En ce début de saison,
presque tous les voyants
sont au vert du côté de Li-
verpool. Toutes compéti-
tions confondues, les Reds
ont un bilan de sept victoi-
res, un nul et une seule dé-
faite subie ce week-end face
à Tottenham (2-1). L’équipe
de Klopp a marqué au
moins un but à chacune de
ses sorties pour un total de
22 buts en 9 matchs, soit
une moyenne de 2,4 goals
inscrits par match. Son
arme la plus létale reste Mo-
hamed Salah, qui pourrait
débuter sur le banc jeudi,
déjà auteur de 4 buts et de 4
assists depuis le début de la
saison. “Peu de gens s’atten-
daient à un aussi bon début
de saison, lance le journa-
liste Ian Doyle qui suit les
performances de Liverpool
depuis plus de 20 ans.
D’autant qu’ils ont déjà dû se
déplacer à Chelsea, à New-
castle et à Tottenham.”
Le seul bémol de ce bon
début de saison est à trou-
ver dans le secteur défensif :
depuis le début de la saison,
Liverpool n’a réalisé qu’une
seule clean sheet. “Ils n’ont
pas encore trouvé le milieu dé-
fensif qu’il leur fallait, avance
Ian Doyle. Le club ne s’atten-
dait pas aux départs de Fa-
binho et de Henderson qui ont
laissé un grand vide dans ce
secteur du jeu. C’est une des
sive comme le fait qu’il n’est
pas facile de garder le zéro
quand on a plusieurs fois des
joueurs exclus…”
En seulement sept
matchs de Premier League,
quatre cartons rouges ont
en effet été donnés aux
joueurs de Liverpool cette
saison, dont deux samedi
dernier face aux Spurs.
UNE ÉQUIPE B
EN EUROPA LEAGUE
Quelles seront les stars ti-
tularisées au coup d’envoi
de Liverpool – Union ? Voilà
une question qui mérite
d’être posée vu l’équipe ali-
gnée par Klopp lors de la
première journée d’Europa
League face à LASK Linz. En
Autriche, le technicien alle-
mand a décidé de ne com-
mencer qu’avec deux titulai-
res habituels : Virgil van Dijk
et Luiz Diaz. Des joueurs
comme Alisson, Mac Allister,
Gakpo ou encore Szoboszlai
et Salah ont débuté sur le
banc. Le coach considère que
son équipe peut gagner les
matchs en phase de groupes
en laissant plusieurs titulaires
au repos, lance le journaliste
de Liverpool Echo. Objective-
ment, une équipe de Liverpool
avec de nombreux rempla-
çants est meilleure que les
trois autres équipes du groupe
E. Malgré tout, l’Europa Lea-
gue est une des grandes priori-
tés cette saison. Liverpool veut
absolument remporter la com-
pétition.”
Même sans plusieurs de
leurs noms ronflants, les
Reds ont de la qualité à re-
vendre avec par exemple un
défenseur souvent titulaire
en équipe de France (Ko-
naté), un milieu talentueux
passé par l’Ajax ou le Bayern
(Gravenberch) et un atta-
quant déjà décisif à six re-
prises cette saison (Nunez).
“On peut aussi s’attendre à
voir jouer Jones et Jota qui ont
été exclus et seront suspendus
en Premier League”, avance
Ian Doyle.
De quoi conclure que, ce
jeudi, les stars seront sur le
banc… mais aussi sur le ter-
rain.
DEUX PÉPITES
À SURVEILLER
Plusieurs jeunes pousses
pointent le bout de leur nez
et profitent du repos donné
aux titulaires habituels
pour engranger du temps
de jeu. C’est le cas de Ben
Doak, Écossais de 17 ans vu
comme le futur grand atta-
quant du club et titulaire
face à LASK. Il s’agit d’un ailier
très rapide, analyse Ian
Doyle. C’est le genre de joueur
contre qui on veut absolument
éviter de jouer quand on est
défenseur tellement il va vite.”
Un autre jeune fait sensa-
tion du côté des Reds : Ste-
fan Bajcetic. Ce milieu de
terrain espagnol de 18 ans a
montré une réelle précocité
en devenant le plus jeune
joueur de Liverpool à parti-
ciper à la Ligue des cham-
pions et en étant le troi-
sième plus jeune buteur de
l’histoire des Reds. Facile
techniquement mais aussi
rapide et solide dans les
duels, celui qui a préféré Li-
verpool à Manchester Uni-
ted a récemment fait ses dé-
buts avec les U21 espagnols.
“Le club croit beaucoup en lui,
explique Doyle au sujet de
celui qui vaut déjà 13 mil-
lions €. Il a un énorme poten-
tiel qu’il n’a pas pu montrer la
saison dernière car il a connu
une longue blessure. C’est un
milieu défensif pouvant évo-
luer en défense centrale et qui
devrait être titulaire face à
l’Union.”
UN TRANSFERT
À 70 MILLIONS
Cet été, l’Union a connu
une réelle révolution avec
de nombreux départs et une
multitude d’arrivées. La di-
rection a dépensé au total
plus de 12 millions € pour
son mercato entrant, ce qui
constitue de loin un record
absolu pour le club. Si ces
sommes sont énormes à
l’échelle du club saint-
gillois, elles sont évidem-
ment bien loin de celles dé-
pensées par son adversaire
anglais. Durant ce dernier
mercato, Liverpool a dé-
pensé plus de 170 millions
d’euros dont 70 millions
pour le seul Szoboszlai. Mal-
gré la pression liée à ce
montant, le troisième le
plus élevé du club après ce-
lui de van Dijk (85 millions)
et de Nunez (75 millions),
l’international hongrois est
rapidement devenu l’un des
chouchous du public des
Reds lui qui n’a pas loupé
une minute en champion-
nat. Peu de supporters s’atten-
daient à le voir à un aussi
haut niveau, explique Doyle.
Ils adorent son style de jeu et
le fait qu’il prend ses respon-
sabilités quand cela ne tourne
pas pour l’équipe. Il est de-
venu un joueur important en
très peu de temps.”
Liverpool a aussi dépensé
42 millions € pour Alexis
Mac Allister, le frère de
l’Unioniste Kevin, venant de
Brighton, ou encore 40 mil-
lions € pour Gravenberch,
arrivé du Bayern Munich.
Au rayon des transferts sor-
tants, les Anglais ont subi de
plein fouet l’offensive de
l’Arabie saoudite avec les dé-
parts vers le Moyen-Orient
de Fabinho, Firmino et Hen-
derson. Trois anciens cadres
des Reds que l’Union ne de-
vra au moins pas surveiller
de près lors de ce choc des
extrêmes…
Le jour où Klopp a voulu
transférer Blessin
Jurgen Klopp et Alexander Blessin
ont déjà vu leur parcours se croiser.
L
a poignée de mains
entre Alexander Bles-
sin (50 ans) et Jürgen
Klopp (56 ans) avant le
coup d’envoi de Liverpool –
Union ce jeudi soir ne sera
pas leur première rencon-
tre. Les deux Allemands ori-
ginaires de Stuttgart ont
déjà vu leur parcours s’en-
trecroiser brièvement dans
leur carrière profession-
nelle de joueur au mois de
mai 2000.
Pour clôturer la saison en
D2 allemande, Mainz et les
Stuttgarter Kickers s’affron-
tent avec Klopp titulaire au
poste de back droit et Bles-
sin monté au jeu en attaque
en fin de rencontre. Lors de
ce match finalement gagné
par le Mainz de Klopp, les
deux joueurs resteront si-
multanément sur le terrain
durant sept minutes.
. Un appel
de vingt minutes
Une demi-saison plus
tard, l’actuel entraîneur de
Liverpool décide de mettre
un terme à sa carrière de
footballeur et passe directe-
ment de l’autre côté de la li-
gne de touche en devenant
l’entraîneur de Mainz 05. Il
n’a pas oublié Blessin qui a
alors déjà joué sept matchs
de Bundesliga dans sa car-
rière, avec Stuttgart.
“Mainz cherchait un atta-
quant et Klopp voulait me
faire venir, se souvient
Alexander Blessin qui est
alors âgé de 28 ans. Nous
avons eu une conversation té-
léphonique d’une vingtaine
de minutes durant laquelle
nous avons appris à mieux
nous connaître. Finalement,
la direction de Mayence a
choisi un autre joueur. Klopp
m’a alors dit qu’il ne
m’oubliait pas pour le futur…
mais j’attends toujours son
second appel (sourire).”
À la fin de sa carrière de
joueur en 2012, Blessin s’est
ensuite formé à l’Académie
de Leipzig avant de passer
par Ostende et Genoa puis
l’Union. Un club avec lequel
il va donc retrouver Jürgen
Klopp dans le mythique
stade d’Anfield… “Je ne sais
pas si je peux dire qu’il est
une inspiration pour moi,
avance le T1 unioniste. En
tant qu’entraîneur, je pense
que c’est important d’être
authentique. C’est vrai que
j’aime sa façon de communi-
quer ou de gérer les émotions
de son groupe, mais je ne
voudrais jamais ressembler à
tel ou tel entraîneur. Je veux
trouver ma propre voie en
étant moi-même.”
Pour Alexander Blessin, le
déplacement à Liverpool ne
sera pas le premier. Il y a
cinq ans, l’homme de 50
ans a joué un match amical
avec ses U19 de Leipzig face
aux Anglais. Un souvenir
encore bien présent dans la
tête de l’entraîneur unio-
niste… “Nous étions allés
voir le musée et le stade.
J’avais envoyé une vidéo à ma
femme en lui disant que ce se-
rait un rêve de pouvoir coa-
cher là-bas. Cinq ans après, le
rêve devient réalité.”