Annelies Menten, ex-joueuse de Genk
et team-manageuse de l’Union SG, est l’une
des seules femmes dans le foot pro belge.
L a rencontre entre
l’Union et Genk de ce
dimanche aura une
saveur toute particulière
pour l’un des membres du
staff bruxellois. Annelies
Menten, team-manageuse
de l’Union, a joué trois sai-
sons au sein du club lim-
bourgeois avant de raccro-
cher ses crampons. Et de se
concentrer à temps plein
sur son travail réalisé quo-
tidiennement depuis qua-
tre ans au centre d’entraî-
nement du club situé à Lier.
“J’avais fait un stage à
Saint-Trond où j’avais tra-
vaillé avec Philippe Bormans
(NdlR : actuel CEO) et la
femme de Chris O’Loughlin
(NdlR : actuel directeur
sportif), se rappelle-t-elle.
Quand l’Union s’est mise à la
recherche d’un nouveau
team-manager, la compagne
de Chris lui a demandé pour-
quoi le club voulait absolu-
ment un homme et pas une
femme. Au départ, j’avoue
que je ne connaissais pas du
tout l’équipe. J’avais juste vu
de loin son beau parcours en
Coupe de Belgique (NdlR :
l’Union avait atteint la de-
mi-finale en 2019) mais rien
de plus. Quatre ans plus tard,
c’est devenu l’une des plus
belles équipes de Belgique.”
Arrivée sur la pointe des
pieds, Annelies Menten a
dû jouer des coudes pour
se faire une place dans le
monde parfois machiste du
football professionnel mas-
culin. Bien aidée par son
passé de joueuse profes-
sionnelle, la Limbourgeoise
a finalement réussi à ga-
gner la confiance des
joueurs et du staff. “Au dé-
part, j’avais l’impression que
certains se demandaient ce
qu’une femme pouvait con-
naître du football. Je sentais
que je devais plus prouver
qu’un homme. C’est clair qu’il
faut du temps pour que les
mentalités changent. Mais au
final, peu importe si tu es une
femme ou un homme, à par-
tir du moment où tu fais bien
ton travail.”
Et depuis la montée du
club en D1A, Annelies Men-
ten ne manque pas de tra-
vail. La femme de 31 ans est
un rouage essentiel au bon
fonctionnement quotidien
de l’équipe. “Mon objectif est
de faire tout ce qu’il faut pour
que les joueurs et le staff
puissent se concentrer essen-
tiellement sur le foot, résu-
me-t-elle. Quand un nouveau
joueur signe à l’Union, je
l’aide par exemple à lui trou-
ver un nouvel appartement, à
l’inscrire à la commune et à
lui fournir une voiture.
Aujourd’hui, je travaille sur
l’équipement de la saison
prochaine, sur l’organisation
des prochains matchs ami-
caux et du match de diman-
che. Je dois vérifier que tout
est prêt, de la réservation de
l’hôtel pour les joueurs à la
présence du chauffeur du
bus.”
Un réel travail de l’ombre
qui est très apprécié par les
joueurs avec qui une rela-
tion amicale s’est instaurée
au fil du temps. “Ce sont un
peu mes bébés dont je dois
m’occuper (sourire). Parfois,
ils me demandent de faire
certaines choses qu’ils pour-
raient faire eux-mêmes…
Mais je m’en occupe quand
même avec plaisir. J’ai une
très bonne connexion avec les
joueurs flamands et l’un de
mes chouchous, Loïc Lapous-
sin. Il me stresse parfois
beaucoup avec toutes ses de-
mandes mais c’est le joueur
avec le plus grand cœur. Il est
toujours là pour aider tout le
monde et apporter de la joie
de vivre. Et je vais aussi par-
ler d’Anthony Moris sinon il
va être jaloux (sourire).”
Ex-joueuse de Genk, Men-
ten est aussi passée par
Saint-Trond, le Standard et
OH Louvain pour une car-
rière bien remplie qui a été
écourtée par les blessures.
“Lors de ma deuxième année
à Genk, je me suis occasionné
une rupture des ligaments
croisés du genou. J’ai été sur
la touche durant 10 mois et, à
mon retour, je ne retrouvais
plus la motivation. C’était
aussi difficile de combiner
mon activité de joueuse avec
mon travail à l’Union. Étant
chaque jour la tête dans le
football, jouer ne me manque
pas trop. Surtout quand je me
souviens de tous les efforts
qu’il fallait faire pour rester
au plus haut niveau…”
Si les rencontres face à
Genk sont toujours spécia-
les, Annelies Menten coche
chaque fois un autre duel
en début de saison : celui
face au Standard. “Je suis
abonné depuis 20 ans et j’ai
presque vu toutes les rencon-
tres à domicile cette saison. Il
y a quelque chose de telle-
ment spécial dans ce stade,
c’est difficile à expliquer. Les
joueurs de l’Union aiment
bien me charrier en disant
qu’ils vont tout faire pour
battre le Standard. Mon
joueur préféré ? Jelle Van
Damme, un gars qui se don-
nait toujours à 300 %. Ici à
l’Union, Siebe Van der Heyden
me fait penser à lui. J’espère
que les Liégeois termineront
cinquièmes mais ce sera diffi-
cile s’ils continuent à faire
trop de cadeaux. Le plus im-
portant est de toute façon le
titre avec l’Union : ce sera
serré jusqu’au bout mais j’y
crois vraiment.”