VINCENT MILLER
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Ce samedi, l’Union a, comme depuis le début de la saison, à nouveau épaté le monde du football belge en atomisant le Standard (4-0). Une victoire éclatante qui lui a permis de reprendre la tête du championnat après six journées (à noter toutefois que Genk compte deux points de retard mais avec un match joué en moins). Alors que la trêve internationale offre un répit bien mérité aux troupes de Felice Mazzù, qui reprendront le collier dans deux semaines face à … Genk justement, plusieurs questions s’invitent inévitablement à la table des suiveurs du championnat belge : jusqu’où l’Union peut-elle aller cette saison ? Peut-elle continuer sur ce rythme encore longtemps ? Les rêves les plus fous peuvent-ils être nourris ? Le top 4 n’est-il qu’une douce illusion ou devient-il une vraie possibilité ?Autant de questions que nous avons posées à d’anciens illustres joueurs et entraîneurs de la maison saint-gilloise. Des anciens qui suivent avec attention l’évolution d’un club qui leur a laissé d’excellents souvenirs. Si la plupart tiennent un discours plutôt prudent, prenant notamment l’exemple du Sporting de Charleroi qui avait débuté la saison dernière par un 18 sur 18 avant de rentrer dans le rang et de terminer dans la colonne de droite, certains croient dur comme fer au top 4.Par contre, ils se rejoignent tous sur une chose : l’Union ne cesse de les impressionner depuis l’entame du championnat.
CHARLES MORREN
Pour l’ancien capitaine mythique de l’Union (où il a joué entre 2014 et 2019), aujourd’hui actif à Dudelange en D1 luxembourgeoise, cela ne fait aucun doute : « Vu le football que l’USG propose, je la vois terminer dans le top 4 », prévient-il. « Car l’équipe est très complète et dispose d’une attaque de feu avec Undav et Vanzeir. Ce dernier est même cité chez les Diables rouges, c’est tout dire ! C’est clairement le meilleur attaquant de D1A. »Et pour le milieu de terrain, il n’y a pas de baisse de régime à prévoir. « Je vois bien l’Union tenir dans la durée. Car elle dispose de joueurs intelligents, qui évoluent bien ensemble, qui sont bien organisés. Et cela, grâce à un gros travail de la part du coach. Certes, il faut toujours faire attention à l’excès de confiance. Mais l’année dernière, l’USG a bien su gérer cela alors qu’elle était en tête du championnat toute la saison. Elle doit surtout bien continuer à travailler comme elle le fait actuellement. »
DANIEL RENDERS
Aujourd’hui actif au niveau de la post-formation au RWDM, Daniel Renders, qui a été coach de l’Union entre 1993 et 1995 (ainsi qu’entraîneur-adjoint d’Anderlecht durant douze ans) tient avant toute chose à avertir. « C’est évidemment très bien ce que l’Union est occupée à faire. Mais elle doit garder les pieds sur terre. Regardez Charleroi la saison dernière qui avait débuté par six victoires de rang et qui, au final, ne termine même pas dans le top 10… Par contre, le point positif pour l’Union, qui avait comme ambition de passer une première saison tranquille en D1A, c’est que les unités acquises ne sont plus à prendre et que l’écart est fait avec les équipes qui ne comptent encore que très peu de points. »À voir dès lors où l’Union pourra terminer. « Tous les ingrédients sont là pour vivre une saison tranquille. De là à parler de top 4 ou 5… L’Union doit surtout prendre match par match. Et ne pas tomber dans le surréalisme. Ne pas se dire que, parce qu’elle a battu Anderlecht et le Standard, elle ne pourra pas tomber contre une équipe de second rang. »
DANY OST
Fidèle parmi les fidèles, Dany Ost, ancien capitaine de l’Union dans les années 80 et 90, ne manque pour rien au monde un match au stade de son équipe de cœur. Une équipe qui l’a totalement séduit cette année. « L’Union est en train de produire le plus beau foot de toutes les équipes de D1A. Je pense qu’elle peut jouer une place dans les six premiers. Mais sur le long terme, elle doit se montrer prudente. On se souvient que le Beerschot et OHL ont chacun aussi surfé sur la vague lorsqu’ils sont montés en 1A. »D’ailleurs, pour Dany Ost, la saison est encore parsemée de pièges et d’embûches. « Il va falloir voir ce qu’il se passera si des joueurs se blessent. Car l’Union n’a pas un noyau aussi large que des équipes comme Anderlecht, Bruges ou Gand par exemple. Il faudra également prendre en compte l’aspect fatigue ainsi que l’aspect mental. Mais en tout cas, le club est dans une sphère exceptionnelle à l’heure actuelle ! »
MARC GROSJEAN
Passé durant trois saisons par le Parc Duden (entre 2015 et 2018) et aujourd’hui entraîneur adjoint à Seraing, Marc Grosjean suit avec attention le parcours de son ancien club. « Il n’y a aucun signe qui montre que l’Union est là par hasard ou par chance, et qu’elle ne serait pas capable de réaliser encore des résultats similaires. Mais de là à dire qu’elle pourrait terminer dans le top 3 ou 4, c’est encore un peu tôt. On pourra commencer à parler de cela vers la fin de l’année civile. D’un côté, je ne suis pas étonné par l’Union car elle prend les choses en main sur le terrain et veut toujours faire la différence. Mais d’un autre côté, je suis plutôt étonné par les autres clubs. Où sont les cadors ? Où sont Bruges, Anderlecht, le Standard, le Beerschot, OHL, l’Antwerp ? Toutes des équipes qu’on attendait au moins avec douze points, le total actuel de l’Union. L’USG, d’après moi, doit en tout cas continuer dans la même philosophie, rester comme elle est. Et il n’y aura alors pas de raison que les choses changent. »
ALEX CZERNIATYNSKI
Coach de l’Union lors de la saison 2006-2007, Alex Czerniatynski observe d’un œil avisé le comportement de son ancien club depuis l’entame des hostilités à la fin du mois de juillet. « Le championnat est surprenant cette saison et semble vouloir être assez ouvert. Il y a actuellement plus de suspense que l’année dernière. De plus, chaque année, il y a également des surprises. Pourquoi ne serait-ce pas le cas de l’Union cette saison ? En tout cas, le club saint-gillois mérite les points qu’il a pris jusqu’à présent. Surtout qu’il aurait même pu en avoir plus. »L’ancien Diable rouge tire cependant le signal d’alarme concernant le noyau. « Il faudra voir en décembre ou janvier, lorsque les suspensions et les blessures arriveront, si l’Union aura un noyau assez étoffé. Un problème pourrait se poser à ce niveau-là. Cela pourrait lui jouer un tour. Mais en tout état de cause, on ne peut que tirer son chapeau aux Saint-Gillois, vu ce qu’ils ont déjà réalisé cette saison.
DANTE BROGNO
Dante Brogno, le coach des Francs Borains, a également marqué l’Union de son empreinte lors de son passage comme entraîneur entre 2010 et 2012. « Depuis lors, une direction anglaise est arrivée et cela a changé la donne au niveau du budget. Quand vous avez un plus gros budget, vous avez automatiquement la possibilité de meilleurs joueurs. Le club s’est professionnalisé et, en dix ans de temps, est passé de troisième club de Bruxelles derrière le RWDM et Anderlecht à, aujourd’hui, premier club de la capitale. Comme quoi, en football, tout peut aller très vite. »Mais pour autant, l’ancien joueur sait qu’il ne faut pas s’enflammer. « Par expérience, je sais qu’il faut faire très attention. Ce qui fera la différence à un moment donné, ce sera la régularité des joueurs ainsi que les blessures et les suspensions. Mais c’est vrai que, pour l’heure, le bloc des Saint-Gillois est bien équilibré et il y a un gros dynamisme offensif devant avec Vanzeir et Undav. »