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ix-neuf matchs, dix-
neuf buts encaissés.
Après un début de
saison un peu compliqué à
ce niveau, avec douze buts
ramassés sur les neuf pre-
mières journées de cham-
pionnat, dont quatre à Ma-
lines, l’Union Saint-Gilloise
a resserré les boulons des
roues arrière. Avec un peu
plus de concentration sa-
medi, les Bruxellois
auraient pu, voire dû, si-
gner une deuxième “clean
sheet” consécutive à
Eupen, après celle gardée
contre Malines.
Mais Christian Burgess,
manifestement endormi
par l’indigence offensive
des Pandas, a très mal géré
Charles-Cook sur la seule
action chaude du match, à
l’heure de jeu, qui a abouti
à l’unique tir adverse et au
but de l’espoir, pour l’AS.
“C’était la seule occasion
dangereuse du match, et on
encaisse : je suis toujours fâ-
ché après une situation pa-
reille, regrettait Blessin sa-
medi soir. Mais le point posi-
tif, c’est qu’on n’a pas perdu
notre plan de jeu. On a en-
caissé sur un long ballon, ar-
rivé de nulle part et on a con-
servé notre structure, pour al-
ler chercher une victoire
méritée.”
. Comme sous Mazzù
Si, statistiquement par-
lant, c’est la défense de Bru-
ges qui est actuellement la
plus imperméable (16 buts
contre), on constate que
l’équipe de Blessin a été
aussi solide que le Club sur
ses dix derniers matchs :
Moris et les siens n’ont en-
caissé que sept buts,
comme Mignolet. Voilà un
retour à un fondamental
qui rappelle l’Union ver-
sion Mazzù. Cette équipe
occupait elle aussi la tête
du classement de Pro Lea-
gue à pareille époque en
2021, avec quasiment le
même ratio : 18 buts encais-
sés en 19 journées.
Cette défense de fer
s’était un peu évaporée la
saison passée sous un Karel
Geraerts qui n’avait pas
peur de prendre certains
risques à la relance. Mais il
n’y a pas que l’approche de
l’entraîneur différente qui
explique ce retour à la soli-
dité. Le niveau individuel
des joueurs est à mettre en
avant, lui aussi. Si Christian
Burgess reste fidèle à lui-
même, avec de grandes
qualités au niveau du phy-
sique et du leadership mais
quelques faiblesses égale-
ment au niveau de la vi-
tesse, ses équipiers se sont
bonifiés.
. Mac Allister a trouvé
ses marques
Sur la droite du trio, Ke-
vin Mac Allister est en train
de convaincre de plus en
plus de monde. Arrivé
auréolé de la réputation
d’un défenseur sud-améri-
cain un peu trop brutal, il
s’est adapté et a encore été
excellent contre Liverpool
et Malines, et pas seule-
ment parce qu’il a repoussé
un ballon à même la ligne
face au KV. Il n’a commis
aucune erreur en cham-
pionnat ayant offert un but
à l’adversaire.
“Avec lui, vous n’êtes pas
trompé sur la marchandise,
si je puis dire, avance notre
consultant, Alex Teklak. On
sait ce qu’il peut et ne peut
pas faire et il le sait aussi et
n’essaie pas de faire des cho-
ses qui sont hors de ses com-
pétences. Un peu comme un
Bager il y a deux ans, il dé-
fend bien à l’arrêt, sait être
dur, s’engager dans le duel.
C’est le profil de défenseur
qu’on voit moins à une épo-
que où l’on cherche de plus
en plus des joueurs bons à la
relance. Ici, il ne s’agit pas
d’un médian reconverti, non,
on voit que défendre est une
seconde nature pour lui. Le
seul reproche que je lui ferais
est qu’il est parfois trop
agressif, se lance trop vite
dans un tacle, même s’il a
progressé à ce niveau depuis
le début de la saison.”
Il n’a d’ailleurs pris que
trois cartons en champion-
nat.
. Machida manquera
en janvier
De l’autre côté, Machida
est tout aussi intéressant,
mais dans un autre genre.
“C’est un peu le style op-
posé de Mac Allister, pour-
suit l’ex-défenseur. Pour
moi, c’est probablement le
joueur à plus haut potentiel
à la revente de ce noyau.”
Tottenham pense
d’ailleurs à lui pour un
transfert. “Je lui vois encore
une vraie marge de progres-
sion pour aller dans un
championnat plus élevé. Il
anticipe bien, lit bien le jeu,
sait prendre des initiatives et
est assez serein. Ok, il a peut-
être un petit manque de vi-
tesse, mais on sent que ses in-
terventions sont dosées.”
Le gaucher japonais,
freiné par les blessures la
saison passée, manquera
lorsqu’il sera à la Coupe
d’Asie avec le Japon du
12 janvier au 10 février.
. L’équipe
la moins canardée
Anthony Moris, enfin, est
de retour à son meilleur ni-
veau, après une saison
moins aboutie. S’il n’a rien
eu à faire face à Eupen, ou
presque, le gardien a en-
core été décisif contre Mali-
nes pour éviter l’égalisa-
tion en fin de match (1-0).
S’il a commis une faute de
main en Europa League à
Liverpool, il est impeccable
en championnat.
Mais le capitaine est un
homme de collectif et il
sait qu’il peut remercier
ses partenaires. C’est son
équipe qui a concédé le
moins de tirs de D1 depuis
le début de la saison : 139,
contre 176 à l’Antwerp, son
dauphin. Eupen n’a réussi
à armer qu’une seule
frappe, samedi. Une belle
illustration du boulot col-
lectif.
“C’est effectivement avant
tout un travail de l’ensemble
de l’équipe que je mettrais en
avant, résume Alex Teklak.
Une défense dépend du com-
portement des joueurs placés
devant elle et il faut saluer le
travail de Vanhoutte. L’Union
ne s’est pas trompée en le re-
crutant au Cercle. Idem pour
Sadiki quand Vanhoutte ne
joue pas. Tous deux épar-
gnent beaucoup leur défense.
Plus globalement, tous les
médians unionistes courent
beaucoup.”
La preuve finale se trouve
peut-être dans cette statis-
tique de “buts attendus
contre”, à savoir le nombre
de buts que l’Union aurait
pu ou dû encaisser au re-
gard de la qualité des occa-
sions adverses : 17,4, seule-
ment, ce qui est le plus pe-
tit total de l’élite devant
Bruges (19,1) et l’Antwerp
(21,6).
“Je regrette juste le fait
qu’il y a parfois une erreur de
concentration, comme celle
de Burgess face à Eupen ce
samedi ; ils doivent corriger
cela”, conclut Teklak. Car si
l’Union continue à encais-
ser maximum un but par
match, comme c’est le cas
depuis onze sorties en
championnat, elle aug-
mentera un peu plus en-
core ses chances d’aller au
bout, cette fois. Prochain
gros test : à Bruges, ce
mardi (20h45) où Thiago
retrouve la forme, puis con-
tre Anderlecht, à la rentrée,
en championnat et en
Coupe.
“Nous savons
comment les battre”
U
n dernier devoir at-
tend l’Union avant
les vacances avec ce
déplacement à Bruges.
Avant celui-ci, Alexander
Blessin a abordé quelques
sujets liés à son équipe.
. Le match
“Nous ne sommes pas favo-
ris. Bruges est dans une
bonne dynamique après
avoir plutôt mal commencé
la saison. Ils ont trouvé une
solide structure et enchaînent
les victoires. C’est une équipe
avec beaucoup de qualité in-
dividuelle. Nous savons com-
ment les battre, nous avions
joué un bon match à l’aller
(NdlR : victoire 2-1). Nous
irons là-bas pour gagner.”
. La série de treize
matchs sans défaite
“Il n’y a pas de pression
liée à cette série car je ne
m’en soucie pas. C’est juste
un chiffre, l’important est
plutôt le développement de
l’équipe et les étapes qu’elle
passe semaine après se-
maine. Par exemple, en Eu-
rope, nous avons passé de
belles étapes en arrivant à
contrôler le jeu lors de nos
deux dernières sorties. Tout
est lié à ce développement
au fil de la saison. Il n’y a fi-
nalement qu’1,5 point à
prendre par match…”
. L’enchaînement
“Je ne veux pas parler de
fatigue. C’est une question
d’état d’esprit à avoir, à nous
d’être focus sur cette rencon-
tre pour pouvoir ensuite se
reposer l’esprit libre. Les
joueurs seront libres à partir
de mercredi jusqu’au 5 jan-
vier et il y aura un stage du 9
au 13 janvier à Alicante. C’est
un temps assez court mais
j’espère qu’on pourra quand
même implémenter certaines
choses tactiques à l’équipe.”
. Le mercato hivernal
“Il n’y a pas de raison de
voir quelqu’un partir cet hi-
ver. J’aime mes joueurs et je
veux qu’ils restent tous même
si on ne sait jamais ce qu’il
peut se passer. Si un joueur
part, ce qui n’est pas du tout
à l’ordre du jour, il faudra réa-
gir. Mais si personne ne part,
je ne vois pas de nouveaux
joueurs arriver car l’équipe
est bien équilibrée.”
DU TAC AU TAC AVEC TEKLAK
“Voir comment le Club Bruges
va gérer Puertas et son activité”