L’Union, qui n’avait jamais battu le Club
chez elle depuis son retour en D1, a livré
une prestation de haut vol pour l’emporter.
Q
ui arrêtera l’Union ?
La route est encore
longue d’ici à la fin
de la saison et on sait com-
bien les playoffs, surtout
sur dix journées, peuvent
être déterminants dans
l’attribution de la cou-
ronne, mais quoi qu’il ar-
rive le 26 mai, on ne pourra
pas retirer à l’équipe
d’Alexander Blessin sa belle
série automnale.
Après le Cercle, le RWDM,
Charleroi, Saint-Trond,
Eupen et Westerlo, c’est
Bruges qui est passé à la
moulinette des Jaune et
Bleu. On pouvait se dire
que les six précédentes vic-
times n’étaient pas des ri-
vaux pour l’Europe, mais
c’est bien un gros bras que
vient de battre l’incontesta-
ble leader de l’élite, cette
fois. La victoire 2-1 peut
sembler étriquée dans les
chiffres, mais ne souffre en
réalité d’aucune contesta-
tion, tant l’Union a dominé
le Club de la tête, des épau-
les, des pieds et de tout le
reste.
Ce succès aura été mar-
qué par deux buts de Mo-
hamed Amoura ; encore lui.
D’abord sur une inspira-
tion brillante, lorsque le
plus petit joueur sur le ter-
rain ouvrait le score d’une
bicyclette qui faisait explo-
ser le stade Marien (1-0,
22e
). Puis un deuxième goal
qui risque de devenir un
classique, lorsqu’il était
lancé par Rodriguez et re-
prenait les trois mètres de
retard qu’il comptait sur
Mechele, puis dribblait Mi-
gnolet et faisait 2-1 malgré
un retour de l’ex-Diable
rouge et de Spileers (2-1,
68e
).
. Bruges :
6 minutes d’illusion
Ce but assommait défini-
tivement Bruges, qui s’était
légèrement réveillé peu
après l’heure de jeu, enfin,
lorsque Deila se décidait à
tenter quelque chose,
après avoir regardé son
équipe être proche du
néant offensif durant
soixante minutes, dans une
copie de la prestation de
Meux, quelques jours plus
tôt en Coupe. Nielsen avait
été l’auteur du premier tir
blauw&zwart à la 19e
mi-
nute et il avait fallu en at-
tendre quarante de plus
pour voir le Club armer
une deuxième frappe, ce
qui situe l’étendue du nau-
frage brugeois. L’intensité
visiteuse des premières mi-
nutes s’était rapidement
étiolée et Bruges a passé de
longues séquences à regar-
der les Unionistes faire
tourner le ballon, sans
même se rebeller. L’entraî-
neur norvégien a du travail
et le succès face à l’Antwerp
de la semaine passée n’a
pas tout réglé, c’est certain.
Le Club a failli être sauvé
par une illusion, puisque
ce deuxième tir brugeois
de la soixantième remettait
le Club à hauteur de la
RUSG (1-1, De Cuyper).
C’était totalement immé-
rité, mais c’était la faute de
l’Union, qui n’avait pas su
convertir une de ses nom-
breuses occasions de 2-0 et
avait très mal défendu, sur
le coup. Ce sommet com-
mençait à ressembler à un
remake du funeste Union-
Bruges qui avait coûté le ti-
tre aux Jaune et Bleu lors
de la dernière journée de la
défunte saison.
Mais cette Union 2023-24
a envie d’écrire sa propre
histoire et Amoura a remis
les pendules à l’heure dans
les minutes qui ont suivi,
effaçant définitivement le
dernier plafond de son
équipe, qui bat ici pour la
première fois chez elle de-
puis son retour en D1 le
Club. Elle sait même déjà
qu’elle passera la trêve in-
ternationale de novembre
à cette position. Reste à
poursuivre sur le même
ton en Coupe d’Europe,
jeudi, à Linz, maintenant.
L’AVIS DE L’EXPERT
FRANÇOIS GARITTE
Kevin Rodriguez, le seul Unioniste déçu
Seulement titulaire une fois en cham-
pionnat, Kevin Rodriguez a fait une ren-
trée au jeu remarquée avec un assist
suivi d’un gros travail défensif puis un
penalty provoqué dans les arrêts de jeu.
Mais la frustration est montée chez
l’Equatorien, à qui le tireur numéro 1
Puertas avait donné le ballon, quand il
l’a tiré à côté. A tel point qu’il est rentré
aux vestiaires rempli de colère au coup
de sifflet final malgré la victoire.
Après qu’un assistant de Blessin est
allé le rechercher, il a discuté avec son
coach au milieu du terrain avec Mac Al-
lister comme traducteur. Avant d’être
enlacé par Moris puis être acclamé par
le public du Parc Duden et enfin jeté de-
vant l’équipe pour lancer les chants de
victoire. Toujours à la recherche de son
premier but cette saison, Kevin Rodri-
guez a certainement mal dormi la nuit
dernière.
S’il a terminé la rencontre déçu, il a
montré en 30 minutes qu’il jouera un
rôle important dans la concurrence en
attaque dans les prochaines semaines…