Au lendemain de leurs exploits (et du tirage)
européens, Anversois et Bruxellois
n’ont pas levé le pied.
L
es comparaisons en-
tre Leicester et l’Union
SG deviennent usan-
tes à la longue. Encore plus,
aujourd’hui, au lendemain
de deux courses au titre dé-
chirantes pour les Bruxel-
lois. Mais Dennis Eckert fait
de la résistance, lui. L’Alle-
mand se prend carrément
pour Jamie Vardy : venir des
divisions inférieures pour
enchaîner les buts à la pelle.
À l’exception de la rencon-
tre contre Malines, l’Alle-
mand a fait trembler les fi-
lets à chaque match disputé
depuis le début de la saison.
Contre l’Antwerp, l’atta-
quant n’a mis que quatre
minutes pour tromper Jean
Butez, depuis le point de pe-
nalty.
Le fait est que l’arrière-
garde de l’Union SG n’est
pas encore aussi imperméa-
ble que l’an dernier. Si elle
n’avait pas autant reculé,
Sam Vines n’aurait peut-
être pas eu autant de temps
pour ajuster et nettoyer la
toile d’araignée de la cage
d’Anthony Moris. Un des
nombreux tournants n’a
pas tardé à suivre : s’il avait
vraiment le toucher de Mi-
das, Eckert aurait probable-
ment doublé son compteur.
Quand le buteur a vu sa
frappe s’écraser sur le po-
teau, Jurgen Ekkelenkamp a
pu célébrer son coup de
tête. Et permettre aux An-
versois de prendre l’avan-
tage avant la pause. “Il y a
une par de chance, a estimé
Moris. La frappe de Dennis
ressort, une fois qu’elle a tou-
ché le poteau. Leurs deux buts
heurtent les montants et finis-
sent au fond.”
Il suffirait d’organiser un
sondage auprès des joueurs
de la Pro League : contre
quelle équipe serait-ce le
plus difficile de revenir au
score ? La grande majorité
opterait sans doute pour
l’Antwerp. Au Duden, Mark
van Bommel n’a pas même
pas pu compter sur Toby Al-
derweireld, toujours blessé.
Le coach néerlandais a
même dû composer à la
suite des blessures de Vines
et de Ritchie De Laet. Et en-
core heureux pour lui que
Soumaïla Coulibaly n’ait
pas écopé d’un second car-
ton jaune, qui n’aurait pas
été immérité. Tant d’adap-
tations qui n’ont pas sem-
blé déstabiliser le fort de-
vant Butez… Jusqu’à ce qu’à
cinq minutes de la fin, les
troupes d’Alexander Blessin
obtiennent et convertissent
un deuxième penalty. Gus-
taf Nilsson en a profité. “Le
fait que nous ayons eu besoin
de deux penaltys pour mar-
quer résume notre manière
de jouer, a lancé Moris. Mais
ce n’est pas donné à tout le
monde de revenir contre l’An-
twerp.”
Au moment de faire les
comptes, le capitaine re-
tient la frustration mais
aussi la fierté. Alors que son
homologue Butez ressent
plutôt de frustration. “Parce
que nous menions 1-2 à cinq
minutes de la fin.”
Van Bommel regrette, lui,
les occasions manquées.
“C’est la seule chose que je
peux reprocher mes joueurs.”
Parce que l’intensité y
était, dans les deux camps,
après d’éprouvants déplace-
ments européens. Peut-être
que la perspective de jouer
au Camp Nou a inspiré Vi-
nes à viser la lucarne. Peut-
être que celle de jouer à An-
field a servi à l’Union SG de
compléter ce come-back.
“Nous leur avons fait
trop de cadeaux”
Blessin constate que les Anversois
se sont montrés plus efficaces que ses ouailles.
I
l y a des matchs nuls qui ont
une belle saveur. Celui accro-
ché par l’Union face au cham-
pion en titre démontrait le jus-
qu’au-boutisme des joueurs
d’Alexander Blessin qui ont réussi
à accrocher ce point en toute fin
de rencontre. “C’est un nul absolu-
ment mérité, expliquait l’entraî-
neur allemand après la rencontre.
Nous avons réalisé un très bon début
de match avec un but inscrit très tôt
dans la partie et de nombreux bons
ballons gagnés. Puis, nous avons
connu plus de problèmes avec la
perte stupide d’un ballon qui amène
l’égalisation. Nous n’avions pas assez
le contrôle et avons fait trop de ca-
deaux qui leur ont permis de revenir
dans la partie.”
Après un second but anversois
arrivé en toute fin de première mi-
temps avec un marquage inexis-
tant sur Ekkelenkamp, l’Union est
revenue avec de bonnes intentions
après la pause pour finalement ac-
crocher l’égalisation sur penalty,
via Nilsson. “L’équipe n’a pas baissé
les bras et a montré une très bonne
mentalité. Nous avons eu plus de
contrôle et notre grosse pression a
permis d’inscrire ce second but.”
Petit bémol, l’efficacité dans le
rectangle adverse qui n’a pas été
totale. Sur l’ensemble du match,
l’Union a tiré 24 fois au but contre
8 tirs pour l’Antwerp. “Ils ont sim-
plement été plus efficaces que nous,
conclut Blessin. Nous avons eu
beaucoup d’occasions et nous
aurions dû marquer plus que deux
buts. La bonne nouvelle est que nous
créons beaucoup mais la moins
bonne est que nous ne sommes pas
assez efficaces.”
L’AVIS DE L’EXPERT
FRANÇOIS GARITTE
Les places seront chères à l’Union
En tout début de saison, certains se de-
mandaient qui Alexander Blessin allait
aligner tellement l’Union avait connu
des départs de joueurs majeurs.
Aujourd’hui, le T1 unioniste doit se de-
mander qui il va laisser sur le banc telle-
ment la concurrence s’est accrue en
quelques semaines.
Ce dimanche, l’Allemand a eu le luxe
de faire monter Castro-Montes, Amoura,
Nilsson mais aussi Rasmussen et Teklab
pour tenter de renverser la vapeur. Sans
compter que Kabangu a sauté de la sé-
lection et que Rodriguez n’était pas en-
core sélectionnable. Cette abondance de
biens va rendre les places dans le onze
de base très chères. Alors que Rasmus-
sen en a déjà fait les frais, au profit de
Sadiki, des joueurs comme Terho ou en-
core Ayensa vont inévitablement sentir
le souffle de leurs concurrents dans le
dos les prochaines semaines.
Pour le plus grand bonheur de l’en-
traîneur de l’Union qui n’a finalement
pas de quoi se plaindre malgré les nom-
breux départs subis cet été.